DORS
Toi qui ne connais pas l’amour,
Tu peux te le permettre: dors.
Va, son amour et son chagrin
Sont notre bien à tous, toi dors.
Chagrin de l’amant: un soleil,
Nous particules, particules.
Toi qui n’as pas vu dans ton coeur
S’élever ce désir, toi dors.
En cherchant à m’unir à lui,
Je m’écoule comme de l’eau.
Toi qui n’as pas cette tristesse
Du « Mais où donc est-il? » toi dors.
Il passe, le chemin d’amour,
Hors des soixante-douze voies.
Puisque ton amour et ta foi
Ne sont que ruse et feinte, dors.
Son vin du matin, notre aurore,
Son charme seul, notre dîner.
Toi qui veux manger des délices
Et te soucier du dîner, dors.
Dans notre recherche alchimique,
Comme le cuivre, nous flambons.
Toi, le lit est ton compagnon
Et ta seule alchimie, toi dors.
Comme enivré, à droite, à gauche,
Tu tombes, puis tu te relèves.
Maintenant la nuit est passée,
C’est le moment de prier, dors.
Le destin a clos mon sommeil,
Alors va-t’en, toi le jeune homme,
Car si le sommeil est passé,
on peut le rattraper, toi dors.
Tombés dans la main de l’amour,
Mais que va-t-il faire de nous?
Toi, tenu dans ta propre main,
Mets-toi sur ta main droite et dors.
Moi je suis un mangeur de sang,
Toi, mon cher, mangeur de délices.
Puisqu’à la suite des délices
Le sommeil est naturel, dors.
Moi j’ai coupé toute espérance
De mon crâne et de ma pensée.
Toi qui conserves comme espoir
Pensée humide et fraîche, dors.
J’ai déchiré l’habit du mot,
J’ai abandonné la parole,
Mais toi qui n’as pas le corps nu,
Tu as besoin d’un habit, dors.
Jalâl Al-Din Rûmî
crystallia
9 juillet, 2009 à 21:19
Bonjour Emule,
Je suis d’accord avec toi.
Bise
emule
9 juillet, 2009 à 17:40
la culpabilite existe seulement quand ton coeur n´aime pas et ta bouche dit le contrire