Comme il est loin le temps où l’enfant que j’étais gambadait joyeusement,
La femme que je suis devenue se dévêt doucement de son voile de pudeur.
Mais nue, elle reste effrayée par sa beauté.
Nue, elle redevient la petite fille, timide, craintive,
Chipie aussi à l’occasion tant il est vrai que l’audace fait un manteau agréable.
Nue, je ne peux plus me cacher, fuir ma Vérité.
Nue, je ne peux plus me nier, me renier.
Je ne peux plus fuir les sentiments de rejet, d’ennui, de dégoût,
Que m’inspirent les masques tout autour de moi.
Des masques sublimes parfois, mais d’où perce une laideur telle qu’elle me renvoie à ma propre beauté,
D’une manière violente, si violente.
L’horreur que m’inspirent des paysages déformés par les faux-semblants,
Me plonge dans des abîmes d’angoisse et de tristesse.
Nue, je ne peux pas faire face.
Nue, je me terre, je m’étiole, je perds ma force et ma vigueur.
Pourtant l’éclat de ma beauté ne pâlit pas.
Nue je fuis les miroirs car cette Vérité qui me rattrape chaque fois que j’en croise un,
Me renvoie aux immondices qui parsèment ma route, hélas.
De temps en temps toutefois, j’aperçois l’éclat d’une beauté similaire à la mienne,
Je sais que je ne suis pas seule.
Mais nue, je ne me fais toujours pas au contraste que cette beauté intérieure me permet voir à l’extérieur.
Alors j’apprends, doucement, à me défaire de ma pudeur.
Nue, je contemple mes vêtements sur le sol et je rêve au jour où enfin,
Je pourrais sortir sans, tout en me sentant bien.
crystallia
13 janvier, 2010 à 19:13
Jasmintea, Béa, merci à vous deux.
Bise
Béa
13 janvier, 2010 à 17:31
Ou la la…, j’ai fait un rêve perturbant, j’en tremble encore…
Ça a du réveiller des choses en moi, je le sentais déjà a la lecture…
Heureusement que j’ai l’habitude des rêves intenses…!
Voila, je te tiens au courant des répercutions de tes mots…., c’est fou!
Gros bisous
jasmintea
13 janvier, 2010 à 13:24
ben j’aime bien ce poème! oui madame!
biz
Béa
13 janvier, 2010 à 13:22
Hello le monde, hello toi…!
Tu sais, tes mots, ces mots sont sont forts, très forts…, ils me parlent.. Au sens propre comme au sens figuré.. J’oscille constamment entre un sentiment de dégoût énorme, vis a vis de moi-même, et un sentiment de pure et douce beauté. J’aimerai tellement que ma carapace s’envole, s’éclate, j’attends une Percée en fait… Un travail sur soi c’est tellement dur quand on ressent de tels tsunami internes, de l’immonde à la beauté je saute, d’une pierre de moi a l’autre. Je suis si compliquée en fait!! hi..
Enfin, merci d’avoir posé ces mots là, ceux qui viennent du Fond et comme tu l’a si joliment dit : « De temps en temps toutefois, j’aperçois l’éclat d’une beauté similaire à la mienne, je sais que je ne suis pas seule. »
Grâce a toi nous ne sommes jamais seuls et toi non plus ma belle….
Bizouilles tout plein!!!