Une page de plus, une nuit en moins,
Je ne peux plus m’empêcher d’écrire.
Plus de souffrance cela dit,
Quand je me penche sur les pages blanches,
Que je noircis de mon sang.
Les mots me viennent avec aisance quand je sais que personne ne me lira,
Ne me verra, ne me jugera.
Les phrases s’enchaînent,
Tantôt douces, tantôt violentes.
Toujours vrai et toujours moi.
Ces vers que je cache crient ma foi,
Ma différence,
Mon originalité
Et en même temps,
Elles disent simplement,
Ma normalité.
Dans mes cahiers enfouis,
Ceux que personne ne lit,
Je dis mes passions,
Je verse mes larmes,
Je chante mes joies,
Je suis moi-même,
Celle que j’aime,
Celle qui s’épelle en milliers de lettres,
Sous ma plume discrète.
Je me rédige, en prenant le temps,
De laisser couler mon coeur,
ma rage, mes tourments,
ma foi.
Au-delà des mots et de l’encre rouge,
Celle que je peins quand épuisée,
Je délaisse mon stylo pour un pinceau,
C’est celle que je veux bien que les autres voient,
Une petite part de moi,
La plus sécurisante, la plus insignifiante.
Alors toujours, je reprends mon crayon,
Enfonce la mine dans mon coeur,
Et je me remets à écrire.
Avec peur, avec plaisir,
Tout dépend des jours,
En tout cas,
Toujours avec moi.