Observe la lune

 

 » Bonsoir ma chère Sylvie,

Tu vas écrire une lettre ce soir car je tenais à te parler. J’aurais pu le faire comme lorsque nous dialoguons avec toi, j’ai voulu que tu écrives et tu as accepté.

Je voulais te faire remarquer une chose extrêmement importante. La Lune servira ici d’exemple, nous l’évoquerons en tant qu’astre rien de plus.

Pourquoi as-tu renoncé à créer un journal intime ? Tu t’en souviens, tu en avais entrepris un avant de créer ce blog. »

Je me souviens Roéchel, mais ça m’a lassée.

 » Oui, car tu n’avais que faire d’écrire pour écrire. Tu aimes partager. Tu as eu un blog avant celui-ci. Tu te rappelles de la raison pour laquelle tu l’as fermé ? »

C’est Lauviah qui me l’a demandé.

 » Oui, car tu n’étais pas prête à t’affirmer en tant que Christine. C’était trop tôt.

Tu te souviens du nombre de choses que tu as commencé ces dernières années et qu’indépendamment de ta volonté tu as dû abandonner. Comme l’idée de passer ton permis de conduire parce que finalement tu n’avais pas pu obtenir l’argent nécessaire. Comme le livre que tu ne parvenais pas à terminer, comme ce concours que tu n’as pas pu passer. Ou bien, tu as dû remarquer le nombre impressionnant de fois où tu étais sur le point de nouer des liens d’amitié avec une personne mais que tu en as été empêchée d’une façon ou d’une autre ? Tu te souviens aussi d’une opportunité sur le plan sentimental à laquelle il a fallu que tu renonces ? Tu te souviens de tout ça ? « 

Oui je me souviens. Je me souviens très bien. Tout n’est pas si loin.

 » Tu as voulu contraindre ton propriétaire à entreprendre des travaux dans ton ancien appartement. Tu te souviens des difficultés que tu as eu ? »

C’était le parcours du combattant ! Il ne voulait pas dépenser un sou. Je me souviens de la fois où il a débarqué après avoir reçu la facture pour les volets. La seule chose qu’il a changé de son plein gré. Et encore, parce que la sécurité des locataires était en jeu, l’agence l’y avait forcé.

Mais j’attends encore l’électricien qui devait réparer la prise de la machine à laver ou le carreleur pour la salle de bain. J’ai connu une des plus belles hontes de ma vie avec cette salle de bain. Il fallait voir l’état des murs… On voyait les briques par endroit, il n’y avait même plus de plâtre.

Un tuyau de la très vieille tuyauterie avait cédé et ma voisine du dessous avait été inondée. Il a fallu faire venir des experts en assurance et la présidente du syndic de l’immeuble est venue également. Ils ont tellement ri. Ma soeur était dévastée et je n’en menais pas large non plus.

Quand ensuite je les ai recroisés en bas de l’immeuble, ils riaient encore.

Je me suis battue pour tout ce qui a été fait dans cet appartement. Les fenêtres, j’ai dû aller chercher de l’aide auprès d’UFC-Que choisir pour qu’enfin mon propriétaire daigne faire changer une fenêtre qui ne fermait pas. Pourtant à part celle de ma soeur c’est toutes les fenêtres qu’il aurait fallu changer. Mais je n’ai rien pu faire de plus, j’ai tenté une action judiciaire du type quitte ou double sur conseil justement et j’ai obtenu une belle fin de non-recevoir.

Et le loyer, quand il a fallu renouveler le bail je suis tombée de ma chaise en lisant le montant de l’augmentation  » proposée « . Là encore j’ai dû aller chercher de l’aide, je ne me souviens plus du nom de l’organisme cela dit.

 » Tu te souviens de la fois où tu t’es blessée au genou ? « 

Oui, j’entends encore le médecin me disant dans une semaine vous irez mieux. Il m’a fallu deux mois pour pouvoir marcher sans boîter à nouveau lol ! Quant au placebo qu’il m’avait donné contre la douleur, une calamité !

 » Tu n’étais pas seule ce soir-là. Comment a réagi ton amie ? »

Elle m’a abandonnée sur un banc avec un sac de glace et elle est retournée patiner. Elle m’a demandé ensuite de la comprendre, elle voulait s’amuser, elle en avait besoin. Moi je voulais rentrer vite car j’avais vraiment mal. Bref…

 » Tu te souviens de tes précédentes démarches pour trouver un emploi ? De ton premier bilan de compétence, de tes stages ? »

Oui, je me souviens. Ce n’était pas toujours gai. Du coup, je redoutais de devoir reprendre toutes ces démarches il y a quelques mois.

 » Mais tu l’as fait sans te poser de questions, tu l’as fait en agissant comme tu agis souvent. Tu t’es jetée dans la bataille. »

Oui et tout a été facile. Je savais même que je serais embauchée, l’Esprit me l’avait dit.

 » C’est vrai. Concrètement quand il y a quelques temps tu as entrepris de nouvelles démarches, contre notre avis à tous, qu’as-tu reçu comme message de l’Esprit ? Tu as entrepris des démarches deux fois déjà. »

Je n’ai rien reçu, j’ai fait des rêves embrouillés, lourds…Aucun encouragement en tout cas. J’avais renoncé, parce que vous m’aviez dit que ce n’était pas le bon moment pour chercher un autre emploi. Mais j’ai repris ensuite parce que j’en ai marre du recouvrement.

Je reçois maintenant d’autres messages.

 » Tu n’en as jamais parlé ici ? »

Je n’en ai pas envie. Pas encore.

 » Très bien. Observe à présent la Lune. C’est un astre changeant depuis la Terre. Elle évolue tout au long du mois, tu es d’accord ? »

Oui.

 » Pourtant, elle est toujours la même en réalité, toujours ronde et pleine. Seulement, vous ne la voyez pas toujours ainsi. Pire encore, vous n’êtes pas capable de la voir dans son entier puisqu’une de ses faces reste toujours cachée. »

Oui, effectivement.

 » C’est comme la connaissance que vous pouvez parfois avoir de vous-mêmes, il y a souvent des pans entiers que vous ne connaissez pas, que vous ne voyez pas. Comment était la pizza ce soir ma chère Sylvie ? « 

Pas bonne du tout, ça manquait de sauce tomate !

 » Que penses-tu des personnes qui te jugent d’après tes goûts culinaires ? »

Ca me contrarie toujours. Moi je ne critique pas les goûts des autres, mais il est très rare que le gens ne s’offusquent pas du fait que je sois difficile. Certains me demandent même comment je me nourris. Franchement, en quoi cela peut-il être gênant pour d’autres que je ne mange pas de broccolis ? On me dit, c’est dur de t’inviter. Pourquoi ? Les gens qui m’invitent à manger chez eux me connaissent et ceux qui veulent m’inviter au restaurant n’ont qu’à me laisser commander pour moi, il n’y aura pas de problème.

 » Est-ce que tu reçois beaucoup de critiques ? Sur ta façon d’être notamment. »

J’en reçois tous les jours, tous les jours depuis je ne sais plus combien d’années. Et souvent elles se veulent constructives en plus. Comme celles de mon patron il y a quelques jours. Et dans le même temps je vois d’autres faire ce que l’on me reproche et là rien.

Il y a toujours quelqu’un pour me dire que je dois changer telle ou telle chose en moi. Je pourrais faire une liste de ce qui ne va pas chez moi d’ailleurs. Car ce ne sont même pas les mêmes choses qui reviennent toujours. Tout dépend des gens et du contexte.

Parfois les critiques sont virulentes aussi. Je me souviens d’une notamment, je n’ai pas compris ce qui m’arrivait ce jour-là. Ca m’avait beaucoup affectée.

 » Mais tu ne reçois pas ce type de critique sur ton blog. Personne ne s’est montré dur avec toi ici. »

Non, j’avoue que je le craignais. Quand ailleurs j’abordais certains des thèmes que j’aborde ici, je voyais le vent tourné dans le mauvais sens pour moi lol ! Mais bon, il faut dire que c’est mon blog justement. Je pense que si quelqu’un n’adhère pas à mes propos, il va simplement voir ailleurs.

Moi c’est ce que je fais quand un site ne me convient pas. Je me souviens d’un blog où l’auteur expliquait en quoi les femmes étaient inférieures à l’homme, je ne me suis pas attardée lol.

J’ai arrêté de crier et de perdre mon énergie dans de vaines batailles. Je vois où tu veux en venir avec ton histoire de Lune. C’est vrai, on se fie aux éléments qu’on a souvent pour juger une situation, une personne. Je le fais d’autres le font aussi. Mais ce jugement peut être faux car incomplet.

 » Tout jugement est faux car tout jugement est incomplet justement. Celui qui sait comprend et donc n’est plus en mesure de juger.

Ton blog ressemble beaucoup à ton journal intime. Tu penses toi-même que tu aurais pu l’appeler le Journal de Sylvie. »

Le problème c’est que Sylvie était déjà pris comme pseudo lol ! Alors j’en ai inventé un ( sauf que j’ai découvert ensuite qu’il y a d’autres Crystallia mdr !)

 » Ce n’est pas un simple journal pourtant. Tu voulais créer un journal païen, qui évoque ta spiritualité. « 

En cela j’estime avoir réussi. Ce blog ressemble à ce que je souhaitais, j’en suis très fière et très heureuse. Il me ressemble, pourtant il ne s’adresse pas qu’à moi. Il est comme je voulais.

Ce blog est sans doute ce que j’ai eu le plus de facilité à créer ces dernières années, ce qui m’a demandé le moins de mal. Non pas que je n’y mette pas du mien, mais je me suis battue pour beaucoup de choses ces derniers temps et en fait c’est encore le cas aujourd’hui. Peu importe les détails.

Ce blog, c’est comme une belle friandise pour moi.

 » Tu as dû te battre pour lui aussi pourtant. Tu le fais tous les jours. »

C’est vrai.

 » Tu n’en parles jamais. »

Parce que ce n’est pas très grave. Rien n’est grave au fond, j’apprends à m’affirmer au travers tous mes combats, j’apprends à m’affirmer sans violence.

Je me bats pour ce blog mais je me suis aussi battue pour mes lunettes l’autre jour. Et je les obtenues lundi au lieu d’une semaine comme annoncé samedi lol ! Comme quoi ça vaut le coup.

 » La Lune, ma chère Sylvie paraît toujours calme. Elles est là, placide, elle ne se fait pas spécialement remarquer par un changement inhabituel. Pourtant, elle influe sur les marées, sur vous, sur les animaux.

Ce que je voulais te dire c’est, tu es telle la Lune. Reste telle que tu es. Tu comprendras le sens de ces paroles plus tard.

En attendant, tu as remarqué la formation de ton cycle. Tout ce que tu as échoué à entreprendre ces dernières années se représente sur ta route. Tout ce à quoi tu as dû renoncer te sera finalement accordé, absolument tout.

Nous t’avions dit que ce qui doit arriver arrive toujours en temps et en heure. Observe et apprécie. Tu as entrepris beaucoup de choses, dans beaucoup de domaines. Tes démarches étaient censées en plus. Mais tout s’écroulait sous tes pieds. Dans tous les domaines.

Tu étais optimiste, mais rien n’allait jamais. Tu es devenue pessimiste et nous avons dû intervenir pour que tu trouves tout de même la force de croire en toi.

Voilà que maintenant, tu te retrouves face à des défis similaires à ceux auxquels tu t’es frottée autrefois et tu as eu peur au départ. Peur d’échouer à nouveau. »

Oui.

 » Ton optimisme est de retour pourtant. »

La vie est plus belle avec.

 » C’est bien, reste comme tu es. « 

Merci Roéchel.

Bonne journée à tous