Quand je ferme les yeux de mon corps et que j’ouvre ceux de mon Esprit

 

Je suis la Lumière, la Joie et la Connaissance,

Mais également l’Ombre, la Chaleur et la Profondeur,

Lorsque je déploie mes ailes dorées,

Je vois mon ombre s’étendre, s’étaler dans toute sa superficie,

Sur ce petit bout de monde, d’éternité.

Lorsque je laisse rayonner ma lumière intérieure,

Que mes yeux rieurs renvoient mon Amour à la face de la Terre entière,

Je suis tel le Soleil étincelant,

Le phare dans la nuit,

L’arbre au fond du désert immense.

Il n’ y a alors que moi,

Rien ni rien d’autre que moi,

Et pourtant,

Dans un seul de mes cheveux,

Se trouve l’Univers dans son entier.

Je danse en cadence,

Je suis ma propre musique, saccadée,

C’est ainsi que je l’aime et que j’aime avancer,

A la manière de l’Insensée,

A la manière de Celle qui sait,

Mais qui ne se souvient de rien,

Si ce n’est par intermittence.

Je pourrais me presser,

Pour aller où ?

Je ne connais plus le moment de mon départ,

Comment pourrais-je arriver ?

Quant aux raisons de mon départ,

Le début de ma lancée, de ma danse,

Elles se perdent dans les tréfonds de mon trop vaste esprit.

Je n’irais pas les chercher.

Je sens la folie qui se lève en moi,

Je la laisse monter, monter,

Je la sens se transformer ou plutôt,

A mesure qu’elle gagne du terrain,

Je la vois telle qu’elle est.

Je m’arrête alors,

Je contemple ma Sagesse,

Mes pieds se calment,

Mon corps est au repos,

Mon voyage, ma quête, ma lutte,

Est enfin terminé.

Ainsi voilà le bout, je n’ai donc pas bougé,

Non, me répond-il dans son sourire plein d’Amour.

L’innocence m’envahit d’une manière surnaturelle mais presque charnelle.

Tout est et tout a toujours été,

C’est en m’enivrant que j’espérais le comprendre,

C’est en accueillant que je l’ai découvert.

Je vois la Flamme qui m’habite,

Je suis et pourtant,

Dans le Néant, dans l’Intangible je vis,

C’est là toute Sa force, toute Sa puissance,

C’est là tout notre paradoxe.