Treize petites questions

 

Bonjour à tous,

Aujourd’hui mes guides me disent qu’ils souhaitent que je réponde à quelques questions. Encore un jeu pas drôle ai-je pensé…

 » Attends de voir. », me dit Lauviah gentiment.

Ok.

« Ma jolie Sylvie, quelle est ta fleur préférée ? », me demande Ariel.

La rose rouge car c’est ce qui me vient à l’instant Ariel.

« Quel est ta plus grande tare ? »

C’est quoi cette question, un piège ? »

« C’est ta réponse ? »

Oui !

« De quoi es-tu le plus fière en tant que femme ? »

Eh bien, je ne sais pas.

« Bon, quelle est ta plus grande source de peine, de tristesse ? »

Ariel, je n’apprécie pas ces questions.

 » Serait-ce ta réponse ? »

Oui.

«  Quelle est ta plus grande honte ? »

Je ne vois pas où tu veux en venir.

« De quoi es-tu le plus fière en tant qu’être humain ? »

Je ne souhaite pas répondre à ce type de questions Ariel.

 » Quel est ton sentiment quant à l’avenir de la Terre Sylvie ? »

Rassure-moi, ça fait treize là ?

 » Quel est ton plat préféré ? »

Aujourd’hui, je ne sais plus.

 » Ma chère enfant, comment vis-tu ta maladie ? C’est la seule question à laquelle je te demande de répondre. »

Ariel…tu m’as fait sortir de mes gonds exprès. Mes parents s’inquiètent pour moi, ma soeur aussi. Il n’y a que mon frère qui ne dit rien.

Je redoute les résultats des dernières analyses que j’ai dû faire alors que j’ai une bonne idée de ce qu’elles vont révéler. Mon médecin n’en attend que des confirmations. Mais c’est ça que je redoute justement.

Je ne pensais pas vivre ce genre de choses un jour Ariel. Pour moi une maladie, c’est quelque chose qui se soigne, même si je soignais mon anémie au lance-pierre.

J’ai un traitement de quatre mois, qui ne sert qu’à combler mes déficits dans toutes les vitamines possibles et autres nutriments. Quatre mois juste pour combler des manques, à l’issue la situation de fond sera inchangée.

Je vois quand même ce que m’apporte le changement de régime sur le plan digestif, c’est le jour et la nuit. En fait c’est simple, je croyais sincèrement qu’il était normal d’avoir mal au ventre après avoir mangé tellement j’y étais habituée.

Je m’en suis aperçue pleinement hier, avec ce mal de ventre qui m’a poussée à m’allonger après avoir cédé à la tentation du poulet-frites.

Mes copines de fac riraient bien, moi qui me vantais de pouvoir avaler ce que je voulais sans prendre un gramme. Je n’avais jamais suivi de régime et c’est très occasionnellement que j’associais légumes et poissons.

Tout change ! C’est la peau du poulet que je ne digère pas semble-t-il. Mais s’il n’y avait que la peau du poulet qui me posait problème, ce ne serait pas grave. J’ai trouvé du gluten jusque dans des bonbons !

Mais voyons le bon côté, je n’ai plus besoin de faire le tour du supermarché, l’essentiel de ce que je peux manger se trouve concentré au rayon fruits et légumes.

Tu veux savoir comment je vis ma maladie ? Ce traitement stupide tarde à faire de l’effet en raison de l’état de mes intestins qui doivent se remettre de toutes ces années passés à ingurgiter lactose et gluten. Sans parler du fait que ce n’est pas si simple de supprimer le sel de son alimentation en fin de compte.

Mais au moins, je suis bien forcée de constater que je le supporte pour une fois.

Enfin, j’ai appris à faire de nouveaux gâteaux. Et puis heureusement, j’ai appris à aimer les fruits et les légumes aussi. Par contre, je ne me suis pas encore mise au rituel de l’omelette à la sardine trois fois par semaine. Quant au sel qui ferait fuir les vitamines, j’espère que les analyses finales indiqueront qu’il n’en est rien car ça m’arrangerait.

Et puis j’ai parfois du mal à avaler tous ces cachets le matin…J’espère que je conserve au moins une partie de ces vitamines et nutriments-là. C’est pour ça que je fais tous ces efforts.

Ces analyses, j’ai détesté les faire. En plus, mon médecin m’a dit qu’elle souhaitait connaître l’état actuel de mes intestins également. Il faudra faire un autre examen.

Heureusement que j’ai une mutuelle lol.

Tu sais, en fait j’ai l’impression d’être passée d’un monde de possibilités à un monde de restrictions. C’est cette impression surtout qui est gênante. Comment manger dehors, chez des gens ?

Je sais que j’ai simplement besoin de prendre de nouvelles marques. Mais ça m’ennuie profondément de devoir le faire. Et de suivre ce traitement. Tout comme ça m’ennuie de devoir faire un ultime examen.

Parce que le verdict je le connais, ma nutritionniste m’en a déjà parlé, je l’ai révélé ici, à ma famille…

Mon médecin a simplement besoin d’assurer son diagnostic.

Pourtant, d’un autre côté je suis contente de savoir ce qui se passe et de comprendre pourquoi ça ne va pas. Je vois que je digère déjà mieux comme je l’ai dit, j’attends de voir certains symptômes disparaître maintenant.

 » Il faut également que tu te laisses le temps d’accepter les changements que ta maladie induit dans ta vie. Tout ce que tu aimais était à base de lactose et de gluten.

Ton médecin t’a parlé sans ménagement, n’a pas tenu compte de tes goûts personnels en te fixant un régime à suivre. Elle a même été vexée que tu n’approuves pas les siens. Mais c’est un être humain.

Il faut que tu restes toi-même. Tu as le droit de trouver tout cela difficile à vivre. Il ne faut pas t’en vouloir d’accord ma belle Sylvie ? »

D’accord Ariel, merci à toi.

Bonne journée à tous