Dans le coeur des amants qui boivent la lie, brûlent les désirs ardents.
Dans le for intérieur des sages au coeur sombre, il y a des réfutations. La raison dit: « Ne pose pas ici le pied, car dans l’anéantissement, il n’y a que des épines. »
L’amour répond à la raison: « C’est en toi-même que se trouvent les épines. »
Oh! reste silencieux, arrache l’épine de l’existence de ton coeur,
Afin de découvrir dans ta propre âme des roseraies,
Ô Sham Tabrîzî! Tu es le soleil caché dans le nuages des lettres.
Quand ton soleil s’est levé, se sont effacées les paroles.
Je suis devenu comme une prière par tant de prières que j’ai faites;
Quiconque voit mon visage me demande de prier pour lui.
Mais à tes yeux, j’ai la couleur des impies,
Car tes yeux qui tuent sans merci quand ils me voient cherchent la guerre.
Si la séparation d’avec toi me tue, je lui pardonne:
Quel prix du sang peut réclamer à celui qui le tue
Le captif mis à mort dans la guerre sainte?
Je t’ai salué, je t’ai prêté un serment d’allégeance, Tu m’as dit: « Comment es-tu? »
Je suis dans l’état du pauvre cuivre qui appelle la pierre philosophale.
Le portrait est tel que l’a fait le peintre;
Le corps blessé est tel qu’il réclame le remède.
Que tes paroles ne soient pas comme l’ombre devant le soleil!
Les poussière s’enfuient de l’ombre et cherchent un rayon de lumière.
Oh! la générosité et la bienfaisance de Shams de Tabrîz!
Le soleil de la voûte azurée lu réclame un don.
Celui à qui s’est dévoilé le mystère de l’amour,
Celui-là n’est plus, car il s’est effacé dans l’amour.
Place devant le soleil la chandelle ardente
Et vois comme son éclat disparaît devant ces lumiéres:
La chandelle n’existe plus, la chandelle s’est transmuée en lumiére.
Il n’ya plus de signes d’elle, elle-même est devenue signe.
Il ne va de même pour du feu corporel dans la lumiére de l’esprit:
Il ne reste pas feu, il devient cette flamme.
Le ruisseau court à la recherche de l’océan;
Il se perd quand il s’est noyé dans l’océan.
Tant que la recherche existe, le cherché n’est pas connu;
Quand l’object de la recherche est atteint, cette recherche devient vaine.
Donc, tant que la recherche existe, cette quête est imparfaite.
Quant la recherche n’est plus, elle acquiert alors la suprématie.
Tout être sans amour qui cherche un turban
Est dépourvu de tête ne sont alors pour lui qu’une épine.
Comme moi, il est devenu, dans la passion qu’inspire Shams-od-Dîn,
Celui qui dans son coeur recèle tous ces secrets.
Jalal Al-Din Rûmi
crystallia
24 juillet, 2010 à 23:23
Merci Dalinda pour ces explications. Je ne savais pas pour Shams, de même que je ne sais que peu de choses de la vie de Rûmi.
Toutefois, j’apprécie ce qu’il nous a laissé. Je vais prendre le temps d’aller écouter cette lecture.
Bise
Dalinda
24 juillet, 2010 à 10:33
Rumi… Quel delice, que de bonheur!
Des les premiers vers j’ai pense a Rumi, malgre un moment d’hesitation a me demander s’il t’avait inspire ces vers et puis j’ai poursuivi la lecture et j’ai realise que c’etait du pur Rumi.
Les livres que j’ai sont en anglais, c’est la premiere fois que je le lis en francais.
C’est genereux de partager le lien site-web Rumi. Merci Sylvie.
Belle journee a toi
Bises
PS. Shams signifie soleil en Arabe, Shams al Tabrizi etait l’ami de Rumi, son ame soeur, son guide aussi, la pure et parfaite incarnation de Dieu dans le coeur de Rumi. Lorsque celui-ci a disparu, Rumi lui a « dedie » ses poemes.
PS Bis. Coleman Barks est l’un de ceux qui a traduit Rumi aux EU, sur youtube tu peux l’ecouter « lire » Rumi, je t’invite a le faire, sa voix, son intensite, son Amour pour Rumi vont te « transporter ».