Bonjour à tous,
Marie-Line était la fille d’une amie de ma mère. Elle avait trente-quatre ans et était mère de trois jeunes enfants. Elle est décédée il y a un peu plus d’une semaine d’une dengue hémorragique.
Ma mère s’est rendue à son enterrement, pour soutenir son amie. Elle m’a dit qu’elle avait revu là-bas bon nombre de ses anciennes collègues, à l’exception de celle qui l’avait appelée pour la prévenir.
Peu après l’annonce du décès, le fils de cette dame est tombé malade. Il était donc trop difficile pour elle de se rendre à cet enterrement quand son enfant luttait lui-même contre le mal qui avait emporté la fille de son amie. Je comprends ce point de vue d’ailleurs. Heureusement depuis il s’est remis, il est même retourné à l’école.
Parce qu’en fait il y a une chose qui a été peu soulignée à la télé (ici en tout cas) c’est que l’écrasante majorité des personnes qui sont mortes de la dengue cette année avaient déjà des faiblesses sur le plan physique. C’était notamment le cas de Marie-Line.
» Ta soeur l’a eue et s’est remise en une semaine, même si elle a connu quelques heures difficiles. Ton père est en passe de se remettre lui aussi.
Ton oncle n’aurait pas dû être hospitalisé s’il avait bu et mangé davantage, le médecin l’avait prévenu. Mais aucune de ces trois personnes n’avaient développé de dengue hémorragique. Ils n’avaient développé que la forme simple de la maladie.
Toi, tu n’as pas été piquée. Mais en admettant, ton père a tort de penser que tu aurais eu plus de problème que lui. Tu te serais remise comme ta soeur.
En fait, le problème est que la dengue peut devenir grave. Effectivement un mauvais état de santé favorise cela mais pas seulement. Ton oncle était relativement en forme au départ et tu as appris qu’encore aujourd’hui il n’a pas retrouvé tout son tonus.
Certes il n’a pas écouté les conseils du médecin. Mais regarde ta soeur, elle ne prenait pas de douche pour faire baisser sa fièvre entre deux prises de médicament, elle ne buvait pas des litres et des litres. Elle est restée couchée, assomée par la maladie, des heures durant. Pourtant elle n’a eu aucune complication.
Peut-être que Marie-Line et les autres personnes qui sont mortes ( nous n’aimons pas le mot victime qui induit des circonstances injustes ), devaient mourir de cette maladie tout simplement. Peut-être était-ce le moment.
La majorité de ces personnes avaient été renvoyées chez elles par le corps médical qui ne pouvaient rien pour elles. Il n’y a pas de médicament spécifique contre la dengue qui se soigne comme une grippe.
Les gens crient facilement au scandale parce qu’ils n’acceptent pas le décès de leurs proches. Mais beaucoup de ces personnes ne pouvaient pas être prises en charge différemment. Elles étaient debouts quand elles ont quitté l’hôpital. Souviens-toi de ton oncle, c’est dans la nuit qu’il a convulsé.
C’est dans la nuit également que Marie-Line est morte. Mais la veille, elle était debout. Elle est même allée dire à sa mère qu’elle avait mal à la tête. ( Malade, elle était allée chez ses grands-parents avec ses enfants pour se reposer et ses parents s’y trouvaient car en vacances, c’est son père qui l’a découverte dans son lit ).
Tu sais Sylvie, aussi dur que cela vous paraisse, quand c’est l’heure c’est l’heure. Tu étais inquiète pour ton père alors nous t’avons dit qu’il s’en sortirait. Tu vois que c’est le cas. »
Oui c’est vrai, il se remet. Et mon oncle ? Il parait qu’il se remet très doucement…
» Il doit prendre le temps. »
Et comment va réellement l’amie de maman ?
» Comme une mère qui vient de perdre sa fille mais qui a décidé de le prendre comme le signe qu’elle a trouvé le sens de sa vie. Elle veut élever ses petits-enfants pour la raison que tu sais et cela lui permettra de vivre de grandes joies après énormément de souffrance. Tout ne sera pas rose, mais elle appréciera. »
Merci Lauviah, je suis contente alors. Ma mère se demandait si elle n’allait pas avoir un mauvais contre-coup, elle a l’air de prendre les choses avec un tel calme…
» Elle se remettra. Cela l’aidera d’élever les enfants de sa fille, plus que tu ne crois. Elles les aura tous les trois. »
Ok, j’espère que ça se fera sans heurt. Marie-Line devait épouser le père de sa petite dernière…
» C’est que cela ne devait pas se faire. Son chemin terrestre s’est arrêté, elle a fini sa route. C’est tout. D’accord Sylvie ? Nous savons que tu as ressenti la peine de ta maman qui l’avait connue petite fille. Mais c’est la vie, d’accord ? »
D’accord.
« Ce sont toujours ceux qui restent qui ont mal et qui crient à l’injustice. C’est toujours trop tôt selon vous. Pourtant quand l’heure arrive, je te prie de croire qu’il n’y a jamais d’erreur. Retiens ça. »
Ok, merci Lauviah.
Bise à tous
crystallia
19 septembre, 2010 à 11:51
C’est bien un esprit qui s’interroge et qui réfléchit. Mais c’est vrai que c’est bien de se poser aussi parfois.
Bise
celine
18 septembre, 2010 à 20:46
Comment peut-on arriver à dépasser son chagrin quand la personne qui n’est plus là était notre raison de vivre… ?
Bon j’arrête là…tu vas devenir folle avec mes questions lol
Je suis un esprit rebelle, normal, j’ai la vingtaine lol
D’ailleurs, on doit s’arracher les cheveux la nuit pour me protéger…lol
Bises Sylvie
crystallia
16 septembre, 2010 à 18:03
Salut Céline,
» Celui qui est toujours en vie ne peut passer le reste de ses jours affligé, le coeur en peine.
Il faut parvenir à comprendre que celui qui est toujours présent sur Terre a le droit de continuer à rire et à aimer, il a le droit de pouvoir guérir, cicatriser et retrouver la paix en son coeur.
Accepter la mort de ses proches, de ceux que l’on aime revient à se donner une chance de conserver intact l’Amour que vous vous devez d’entretenir pour vous-mêmes.
Si vous êtes là, c’est que là est votre place. Tant que vous êtes vivants vous avez besoin d’Amour pour avancer.
Si vous n’êtes pas capables de dépasser votre chagrin, vous vous condamnez à une vie de souffrance.
Il est important d’apprendre à accepter que la mort est partie intégrante du cycle de la vie. »
Voici la réponse de Lauviah.
Bise