Sous un Ciel doux et clément je me suis éveillée,
La chaleur du soleil réchauffant mon coeur, mon visage,
Je souris à la nuit qui s’enfuit, aux Ténèbres qui s’éloignent,
Je savoure ma victoire en cet instant puis l’horreur, je sens que je perds pieds,
Je vois la terre se dérober, le néant me prend et je m’enfonce, inexorablement.
En peu de temps, je perds la vue, l’ouïe, le goût et l’odorat,
La vie me fuit, mes forces me quittent, même la beauté me lâche,
L’Amour n’est plus qu’une illusion, le printemps est fini,
Je m’installe dans le noir et disparaît peu à peu l’espoir.
Le silence qui résonne dans mon coeur esseulé fait trembler tout ce qui reste de moi,
Je ne tiens plus que par les abus dont je me nourris pour ne pas dépérir,
Mais quand l’alcool ne me suffit plus, que toute présence m’agresse,
Quand la culpabilité et la honte s’emparent de moi,
Je voudrais n’avoir jamais été pour n’avoir jamais eu à souffrir ainsi.
Combien de temps peut-on se perdre avant que la délivrance nous prenne,
Je me le demande, affalée sur mon lit,
Tandis que me revient doucement le souvenir d’une journée qui avait pourtant débuté,
Sous un Ciel doux et clément.