Bonjour à tous,
C’est le weekend, je vais vous raconter une petite histoire.
Il était un charmant petit village au pied d’une belle chaîne de montagnes. Il s’agissait réellement d’un endroit magnifique, au panorama extraordinaire, un lieu d’exception.
Pourtant, tous les habitants des environs étaient atrocement malheureux. Il ne se passait pas un jour sans qu’une catastrophe ne leur tombe dessus. Et les malheurs n’épargnaient personne, chacun avait droit à sa part.
Entre les accidents, les maladies, les disparitions soudaines et inexpliquées, c’est dans la douleur et la crainte permanentes que vivaient ces gens. Ils se lamentaient souvent, cela leur apportait un semblant de réconfort mais si peu. Ils étaient tous si affligés que nul ne prenait le temps d’écouter l’autre. Et de toute manière, ils auraient tous été bien en peine s’ils avaient voulu s’aider les uns les autres.
Chacun avait déjà tant à supporter.
Sur la place de ce singulier village était dressée une superbe fontaine. Elle était habilement scuptée et on pouvait y admirer deux adorables fillettes jouant au ballon sous le regard un peu inquiétant de deux jolies sirènes aux sourires énigmatiques.
Elles semblaient davantage guetter les enfants qu’elle ne les couvaient des yeux. Toutefois, les gens ne faisaient que passer devant, nul ne s’y attardait trop souvent.
Ils avaient tous mieux à faire que de rester à contempler une fontaine sculptée, en outre, l’eau s’écoulait dans une large vasque en pierre blanche qui semblait ne pas avoir de fond, ce que tout le monde trouvait suffisamment étrange pour éviter de se pencher.
Les rares qui avaient osé s’attarder avaient pu observer que l’eau prenait de curieux reflets par moments. Tantôt sombres, tantôt lumineux.
Quand les reflets changeaient d’ailleurs, certains avaient cru voir les sirènes bouger et s’approcher des enfants, leurs sourires s’étant changé en rictus tandis que les deux petites filles riaient aux éclats.
Quelqu’un avait même déclaré qu’un jour une des sirènes avait plongé son regard dur et froid dans le sien et qu’alors il avait senti son sang se figer.
Sa tête s’était mise à tourner, les fillettes avaient lancé leur ballon dans l’eau tout en riant toujours plus fort et la seconde sirène se serait approchée de lui tandis qu’il se sentait toujours à la merci de la première et qu’il ne pouvait donc pas bouger.
La seconde sirène lui aurait révélé les secrets de l’univers avant de lui annoncer qu’il mourrait à moins que quelqu’un n’assèche la vasque de la fontaine sous huit jours puis tout serait redevenu normal.
Bien sûr, nul ne le crut quand il raconta son histoire car il ne se souvenait pas des secrets de l’univers, mais il répétait à qui voulait l’entendre qu’il fallait qu’il assèche la vasque pour pouvoir rester en vie.
Huit jours passèrent dans une crainte et une douleur à leur paroxysme pour ce pauvre homme, puis neuf. Se réveillant ce matin du neuvième jour, il commença à envisager la possibilité qu’il s’était trompé, qu’il avait rêvé.
Pourtant, tout ce qu’il avait vu lui avait paru si réaliste. Il décida de retourner à la fontaine, sous les railleries de tous ceux qu’il croisa sur sa route, tous des amis, des connaissances. Avant cet épisode il était pourtant un homme respecté pour son bon sens et sa sagesse. Il ressentait une certaine honte et naturellement une colère qui lui semblait bien légitime.
Devant la fontaine il s’arrêta et contempla le monument. Il s’agissait vraiment d’un très bel ouvrage, qui avait bien pu l’édifier, nul ne s’en rappelait. Il lui apparut soudain qu’elle avait peut-être toujours été là. Il se faisait cette réflexion un peu insensée quand le ciel devint noir au-dessus de sa tête.
Il entendit les fillettes pleurer cette fois, leur ballon, elles avaient perdu leur ballon. Il se souvint alors qu’elles l’avaient jeté dans la fontaine la fois précédente. Il se pencha et observa les reflets les plus inquiétants qu’il lui avait jamais été donné de voir. Pourtant, loin de s’en détourner il se pencha un peu plus. C’est alors qu’il lui sembla voir dans ces reflets toutes les peines, toutes les souffrances mais également tous les espoirs de toutes les personnes qui avaient vécu dans ce village.
Il réalisa que c’était eux qui alimentaient cette fontaine, ils en étaient la source et il comprit que c’était également eux qui entretenaient leur propre misère.
A cet instant les fillettes prirent l’apparence de deux superbes jeunes femmes tandis que les sirènes plongèrent dans la fontaine.
Les deux jeunes femmes lui indiquèrent ensuite une route à travers les montagnes qui pourrait le conduire hors du village pour toujours.
« La route est longue et difficile, mais elle est à ta portée. »
Le lendemain, les habitants pleuraient leur nouveau malheur, le pauvre homme qui venait de perdre la tête avait disparu à son tour.
Bonne journée à tous
strayangel
5 décembre, 2011 à 0:07
oui,^^
mais c’est étrange comme tout me parle…j’ai sans doute trop d’imagination et prend trop à coeur les choses…^^ le problème c’est que j’y trouve trop de chose. Tellement que je me perds. Du coup, je préfère ne pas trop chercher…et juste ressentir ^^
à bientôt
crystallia
4 décembre, 2011 à 23:27
Salut,
Elles sont toutes de moi.
Après, vois ce que tu y trouves, de quelles manières elles résonennt en toi.
Bise
strayangel
4 décembre, 2011 à 23:05
salut,
c’est une belle histoire ^^c’est tout de toi ?
enfin ça n’a pas d’importance…
Ce beau village, pleins de tristesse, je le perçois comme étant une bulle dans laquelle les gens s’enferment…et ne veulent plus sortir…
ou alors, cet Homme à eu l’éveil? C’est plaisant de réfléchir sur ces histoires…ça « détend » lol et il y a toujours quelquechose à trouver ^^
ça me rappelle les bons vieux cours de Philo ^^
à bientôt
crystallia
19 février, 2011 à 11:47
Mdr ! Merci à toi pour ce commentaire spontané Rémy.
Bise
Rémy
19 février, 2011 à 5:29
Autant çà partait mal, autant j’aime bien cette histoire. Et en ce matin, 5h24 où j’ai passée une excellente soirée, arrosée, j’ai bien une analogie osée à vous faire. Je ne la ferai pas mais je trouve que le tout (ma soirée, cette histoire et l’analogie) va bien ensemble.
Ha oui, tout le monde s’en fout… HA oui… He bien tant pis. Bise à tous.
Promis je placerai mes commentaires de poivrot ailleurs la prochaine fois.
Ceci étant, très belle histoire encore.
Merci
Rémy