Bonjour à tous,
C’est drôle, ce matin je réfléchissais à une chose. Ma patronne actuelle fut en d’autres temps et lieu ma supérieure hiérarchique. A l’époque, quand à 17h03 (je n’exagère pas) les ordinateurs n’étaient pas encore éteints, elle me lançait Sylvie tu as vu l’heure ? On y va.
A l’époque c’était, tu vois Sylvie quand je suis arrivée dans la boîte je me suis donnée à fond, grâce à moi le chiffre a fait un bond, je m’occupe de tant de choses, on se repose sur moi et le jour où je demande une augmentation on me dit non. J’ai été déçue, je ne comprends pas que l’on m’ai dit non, on m’avait fait des promesses quand on m’a embauchée etc…
Quand la directrice (une parfaite peau de vache) l’obligeait à rester tard elle n’était pas contente. Quand on critiquait la manière dont elle dirigeait le service elle n’était pas contente non plus, pas plus que quand on lui reprochait son manque d’investissement.
La directrice ne payait pas d’heure supplémentaire et en décembre, elle avait toujours d’excellents arguments pour justifier l’absence de prime.
A l’époque, quand il y avait moyen de se hâter d’en finir avec un dossier c’était volontiers qu’elle faisait ce qu’il fallait, elle négociait et nous disait de faire de même.
En outre, elle était toujours prête à nous défendre alors.
Mais voilà depuis elle jouit de nouvelles responsabilités, dans une nouvelle boîte. Aujourd’hui c’est elle la directrice et ses positions sont bien différentes.
Alors qu’à l’époque elle remarquait que chaque matin j’arrivais très tôt par exemple, aujourd’hui que c’est toujours le cas, elle remarque surtout que je ne m’attarde jamais longtemps (pas plus de 10mn) après l’heure.
Autrefois, lorsque l’on venait lui expliquer que l’on avait pris du retard, elle nous demandait pourquoi et nous potégeait. Aujourd’hui, elle nous dit clairement qu’il est inadmissible que nous ne traitions pas davantage de dossiers chaque jour. Elle nous l’a dit ce matin en disant que 20 ou 30 dossiers ce n’était pas assez. Je n’ai pas compris en entendant ça, 20 ou 30 dossiers ? J’ai trouvé cela méprisant, surtout pour les nombreuses fois où je suis rentrée chez moi épuisée. Il m’arrive d’en traiter une centaine mais ça évidemment elle ne le voit pas.
Je ne dis pas que mon travail est parfait et qu’elle avait tort de nous faire des reproches. Mais j’aurais aimé qu’elle se souvienne que le retard ne s’accumule pas sans raison. On ne peut pas être au four et au moulin, elle le savait il y a encore deux ans, aurait-elle déjà oublié ?
Quand comme une fleur on vient me dire voilà Sylvie, nous venons de recevoir tant de choses qu’il faut que tu traites dans la semaine, je suis obligée de laisser de côté d’autres choses en attendant, je ne peux pas me dédoubler.
Alors bien sûr il y a une solution à ce problème, elle nous le rappelle régulièrement d’ailleurs, il faut aller plus vite, toujours plus vite, plus vite, plus vite !
Néanmoins ce que j’ai le plus apprécié dans ce qu’elle a dit ce matin c’est « je n’ai pu vérifier vraiment que le travail de deux d’entre vous hier, je ne suis pas un robot. »
Alors que nous si ?
Les associés me disent qu’ils viennent le samedi, restent longtemps après la fermeture. Ok, mais lorsqu’elles n’étaient pas encore associées, ces mêmes personnes attendaient huit heure dans leurs voitures respectives et partaient pile à l’heure. C’est fou comme on oublie les choses selon la place que l’on occupe.
Je vous ai dit que ce matin je pensais au boulot et voilà qu’on a eu cette réunion impromptue. Comme quoi. Je repensais à la réunion de lundi où elle a littéralement massacré les deux salariés qui ont porté plainte aux prud’hommes. Eh bien aujourd’hui c’était notre tour.
Ils ont expliqué qu’ils souhaitaient pouvoir bénéficier du régime des heures supplémentaires. Elle et tous les associés ont fermement répondu non.
Ils attendent de l’implication de notre part. Or souvent quand on travaille pour un patron on regarde son propre intérêt.
S’il y a des primes, si des possibilités d’avancement existent, si l’investissement peut se ressentir sur le salaire à court ou moyen terme, alors on se sent encouragé à s’impliquer.
Mais rien de tel là où je travaille actuellement. Venir le samedi, on ne me le propose plus jamais depuis que l’inspection du travail a dit qu’il faudrait me payer ces heures en heures sup. L’avancement, le poste le plus intéressant à pourvoir est déjà sous le coude d’un associé et le sien ne m’intéresse pas. Quant aux primes, vu comme on nous est tombé dessus ce matin, je ne suis pas surprise de ne pas encore en avoir entendu parler.
Pour une augmentation, elle me dit régulièrement avec le sourire que ce serait tout à fait envisageable dans quelques mois si…
Je ne dis pas que je ne comprends pas la position de la directrice. Elle a soulevé des points tout à fait pertinents aussi ce matin. Mais franchement, il y a une chose que je pense depuis des semaines, c’est qu’il y a vraiment beaucoup à faire et je sais que je ne suis pas la seule à le penser. Je suis loin d’être l’unique personne à qui elle a fait des reproches, en fait elle nous ait tous tombés dessus.
« Pour le samedi l’idéal serait que tu proposes de venir toi-même, on ne peut pas te le demander. », m’explique Roéchel.
Laisse-moi te dire que je préfère encore les cours de conduite à huit heure. Jamais je ne me proposerai, je veux m’en aller, je vous l’ai dit.
« Oui et tu cherches également tu ne fais pas que parler. Il y a un point sur lequel nous souhaitons attirer ton attention. Il y aura toujours des patrons, qui vous demanderont de faire plus malgré votre investissement. Que penses-tu du monde du travail Sylvie ? »
Tu vois, j’aime travailler, j’aime le travail intellectuel (je ne suis pas manuelle), j’aime m’impliquer dans ce que je fais, parvenir à un résultat. Toutefois ça ne me suffit pas de ne le faire que pour un salaire.
J’ai besoin de trouver une satisfaction personnelle dans ce que je fais. Je reconnais que j’ai compris que ce n’est pas le but d’une entreprise. A priori tu postules pour un poste, personne ne t’a obligé à venir. Et c’est l’intérêt de l’entreprise qui compte même si on peut prendre en contre les attentes des salariés, parfois.
Ce que je pense du monde du travail, c’est un monde très individualiste je dirais. En plus d’être un univers dans lequel l’individu passe au second plan.
Au fond, la directrice reproche aux salariés de penser comme des salariés et les salariés reprochent à la direction de penser comme la dircetion. Ce que je viens de faire lol.
« Qu’est-ce que tu penses, ailleurs ce sera forcément mieux ? »
Je sais que non. Mais j’aimerais changer de métier aussi. Je ne cherche pas la petite place tranquille dans laquelle on est payé à ne rien faire, ce n’est pas ce que je cherche. Je comprends que l’on nous dise de faire plus ou mieux.
Cependant je ne vais pas faire sortir le sang d’une pierre. Les journées ne font pas trente-six heures et si tel était le cas, je sais que la masse de travail serait la même. Il manque quelqu’un. Il y a assez de travail pour une personne de plus dans mon service. Je ne suis pas la seule à être débordée, les mots les plus durs ne m’ont pas été adressés. Mais le coup des 20 ou 30 dossiers, ça m’a rappelé l’autre directrice.
Au fait pourquoi vous ne m’encouragez pas dans mes recherches ?
« Parce que nous savons ce que tu trouveras, nous ne voulons pas te voir devenir amère pour une simple erreur d’orientation. Changer de métier doit être mûrement réfléchi pour que cette transformation porte de beaux fruits. Nous avons une proposition à te faire, une proposition concrète.
Pourquoi ne pas établir un calendrier avec des objectifs clairs et surtout réalistes ? Tu prends un calendrier et pour chaque mois tu définis un objectif à atteindre dans ta recherche de l’emploi idéal. »
Ca va prendre du temps.
« Il faut savoir se montrer réaliste, les transformations prennent du temps, il faut prendre le temps de mettre les bonnes choses en place. Le premier mois, définir le cadre professionnel idéal serait un excellent premier objectif. Les autres suivront au fur et à mesure. Il faut apprendre à regarder à court et moyen terme. Inutile de te mettre la pression avec des objectifs trop ambitieux ou un calendrier défini à l’avance sur une année, tu renonceras au bout de quinze jours.
Restons sur ce premier objectif simple car tu ne sors pas de l’école, tu as un certain vécu et une certaine connaissance de toi-même. Ce sont là des atouts que tu peux ici exploiter. »
Je comprends oui, d’accord faisons cela.
« Bien, tiens compte de quelques points essentiels alors, ton peu de goût pour l’argent, ton absence total d’esprit de compétition et surtout ton désir de faire quelque chose dans lequel tu te retrouves et qui puisse te permettre de te sentir en phase avec toi-même. D’accord ? »
Oui.
« Tiens également compte du fait que tu sais travailler en équipe mais que tu préfères être seule et plutôt aux commandes. Tu as le sens des responsabilités et tu sais te gérer.
Par contre tu n’aimes pas que l’on soit sur ton dos, c’est surtout cela qui t’a énervé aujourd’hui. »
Tu es en train de faire le travail de synthèse à ma place n’est-ce pas ?
« Peut-être, peut-être que je le peux, peut-être que nous en avons envie, peut-être que nous souhaitons juste t’amener à voir certaines évidences.
Tu serais mieux si tu étais ton propre patron. Il est important de ne pas se précipiter pour donner sa démission sans alternative sérieuse et bien définie. Mais tu devrais y penser. »
Le fait que je ne cherche pas à m’enrichir le plus possible ne risque pas d’être un frein ?
« Non, tu n’es pas la seule à considérer que l’argent n’est pas l’unique critère à prendre en compte dans le monde professionnel. Et des tas d’autres s’en sortent très bien. »
Je te remercie Roéchel, je vous remercie tous !
Bonne journée à tous
crystallia
7 août, 2011 à 0:57
Lol, merci à vous !
Bise
camille
6 août, 2011 à 20:38
Ahah
Bien vu Shining Soul !
N aillons plus peur d aller vers l inconnu et de laisser derriere nous les choses qui ne nous convienne plus.
Pareil pour moi dans 6 mois, c est ma fin de mission, ca veut dire qu apres j ai carte blanche! Craaaao , on fonce vers le bonheur d etre heureux lol
Bon courage a tous petits samurais de Lumiere et d Amour
Bises a tous
Cam
[my] [shy][ning] [soul]
6 août, 2011 à 15:50
bon courage !!!
une piste, comme ça: égrégoratrice d’amour!!!
:p
belle journée à toi!!!
crystallia
5 août, 2011 à 12:09
Bonjour,
Ton message m’a particulièrement touchée Sapin, il va me rester.
A toutes celles qui cherchent un travail épanouissant, on va y arriver vous verrez !
Ines, tu as le temps, prends-le.
Merci à tous
Bise
Sapin
4 août, 2011 à 23:39
Bonjour !
J’ai envie de boucler en mouvement avec les boucles des cheveux du personnage en illustration…
Je te vois riche, Sylvie. ^^ huhu
J’en profite, et je vois qu’on est plusieurs à bénéficier de cette richesse.
Je vois l’or qui pleut sous les articles où tu as ouvert ton coeur.
Sapin
Ines
4 août, 2011 à 17:47
Bonjour,
Je doit dire que tous se que vous dite m’effraie un peu , moi qui suis juste au lycée j’ai peur de faire de mauvais choix concernant mon futur métier, mais bon tous iras bien si j’écoute mon c?ur donc sa va.
Bise et bonne chance.
Celeste
4 août, 2011 à 17:03
Bonjour!
Il y a juste une chose qui me titille. Pour connaître certains patrons de compagnies assez grosses, ce ne sont pas tous qui vont s’enfler la tête ou oublier qu’ils ont été employés avant d’être patrons. Et, à l’inverse, il y en a qui n’ont qu’un seul employé et qui vont le traiter comme du poisson pourri. La façon d’agir d’une personne placée en situation d’autorité montre en partie, pour moi, la valeur de cette même personne, sa capacité à être vraie, authentique et respectueuse.
Je remercie bien fort la vie qui m’a donnée de fabuleux modèles à suivre.
Mais bon, pour revenir dans le sujet: Bonne chance dans ta recherche d’emploi!
C’est une excellente décision de vouloir te sortir d’un milieu qui ne te rend pas heureuse.
Flamme
4 août, 2011 à 12:30
Bienvenue à bord chère Sylvie ^^
Bon ça me fait penser qu’il faut que je me secoue, et c’est pas le tout de le dire, faut encore le faire !
:p
Drafnya
4 août, 2011 à 3:34
Salut,
je te comprend tellement bien. Moi aussi je cherche tout comme toi. J’aime mon travail, mais des fois je me dit que je serais mieux étant mon propre patron, seulement pas évident. En plus dans mon travail il faut aimer ça, car le salaire n’est vraiment pas a la hauteur de nos responsabilités.
Je te souhaite bonne chance et prend le temps qu’il faut pour atteindre tes objectifs.
bisou
Mirage
4 août, 2011 à 1:32
Coucou,
Heureusement que c’est pas un frein de ne pas vouloir s’enrichir, ça me fait du bien de le lire !
Je te souhaite de réussir dans ce qui te conviendra et j’en suis sûre que tu y arrivera.
Moi je suis toujours en recherche et tout ce que tu décris sur le monde du travail c’est tout ce qui m’insupporte et j’ai pas encore trouvée ma voix sur ce que je voulais faire vraiment mais je garde la foi !
Gros bisous Sylvie.