Sans drame ni colère, le plus calmement possible,
Je me suis vue me lever et partir.
J’ai marché aussi loin que j’ai pu, aussi vite que j’ai pu,
Tandis que ma tête et mon coeur restaient là, tout auprès de toi.
Alors doucement, insidieusement, je t’ai laissé revenir, je t’ai laissé me rejoindre,
Je t’ai laissé souillé ce temple au fond de mon coeur et me débarasser de l’illusion qu’un jour je pourrais être aimée,
Je t’ai laissé me rappeler celle que tu voulais que je sois et j’ai renoncé à celle que j’étais,
Je t’ai laissé m’isoler de moi, tandis que tu devenais tous mes autres,
J’ai renoncé à m’aimer, pour pouvoir tout te donner,
Alors même que je sentais que tu ne changerais jamais,
Alors même que je savais que jamais tu ne m’aimerais,
Alors même que je voyais que je n’étais qu’un de tes meubles.
Sans drame ni colère, je crois que je n’en suis plus capable,
Je me suis vue me lever et te demander de me laisser,
J’ai vu la surprise dans tes yeux, puis j’ai entendu ton rire,
J’ai vu le mépris, la méchanceté dans ton regard,
Mais j’y suis tellement habituée désormais,
Je n’ose même pas te dire ce qui aurait pu me toucher.
Je sais que je n’ai pas la force de m’éloigner de toi,
Alors je te demande de t’éloigner de moi,
Pas parce que tu m’aimes ou que tu m’aurais un jour aimé,
Nous sommes deux à savoir que cela n’a jamais été,
Simplement aujourd’hui je n’ai plus la force de lutter,
Je ne parviens plus à ignorer combien au fond de moi je te hais,
Combien je t’ai aimé et combien j’ai espéré.
Je te vois rire encore, j’entends tes sarcasmes,
Mais surtout je Te vois.
Oui enfin, j’arrive à te voir et à l’accepter.
J’ai tant prié pour ce jour, pour cette libération,
J’ai tant pleuré, imploré, mon coeur restait à tes côtés.
Que je t’aime ou te déteste il restait à tes côtés,
Tandis que tu vivais ta vie et que ton coeur à toi demeurait loin,
Inaccessible.
Il m’est arrivé d’imaginer que tu faisais semblant de l’offrir à d’autres,
Comme tu l’avais fait avec moi.
Il m’est également arrivé de penser qu’une autre était parvenue à te le dérober,
Et alors entre douleur et peine je me disais que peut-être, parviendrait-elle à le malmener,
Comme tu avais ruiné le mien.
Je l’ai même espéré, dois-je avouer, tous ces soirs où tu n’es pas rentré.
Combien de fois ai-je surpris des chuchottements, des rires en coin,
Des conversations qui s’arrêtaient au moment où j’apparaissais.
Combien de fois je t’ai maudit, tout en continuant de t’aimer,
Combien de fois aussi, j’ai honte de l’avouer, ai-je osé croire qu’un jour tu regretterais tout le mal que tu me faisais.
Tout ce temps qu’il m’a fallu pour accepter le fait que tu es simplement toi-même,
Que tu ne peux pas changer.
Tout ce temps qu’il m’a fallu ensuite pour que j’arrive à me pardonner de m’être tant fourvoyée,
Je me suis détestée moi-même, presque aussi fort que je t’ai haï certaines nuits, en t’attendant vainement,
Enfin, tout cela est du passé et à présent que je suis en paix au moins avec la femme que je suis,
Sans drame ni colère je te demande de t’en aller.
isabelle
29 mai, 2013 à 18:07
Chère Sylvie
Je relis tes écrits et oh surprise, que ce poème est d’actualité aujourd’hui! Tu vois l’avenir???
La paix n’est pas encore tout à fait là mais j’ai ouvert les yeux(Astaroth m’a aidée je pense lol, il en avait marre de me souffler dix fois les choses à l’oreille)
Mon coeur est resté avec lui alors même que je n’ai pas reçu ce que dont j’avais besoin. Je pense que seul le temps permet de guérir ce genre de blessure et la volonté de guérir aussi bien sur mais ça je l’ai déjà.
Se perdre jusqu’à mourir à Soi, oui, je l’ai fait et le reveil oh, c’est douloureux.
Je pense qu’effectivement le plus difficile est de se pardonner à soi même et avec amour d’avoir vécu cette expérience.
Merci à toi pour ce partage si juste
bises
crystallia
30 mai, 2013 à 1:27
Bonjour Isabelle,
Si ce texte a pu t’aider tant mieux.
Et merci à toi.
Bise
Amour
3 avril, 2012 à 15:46
Cela me touche profondément.
Merci beaucoup !
crystallia
3 avril, 2012 à 21:09
Merci à toi.
Bise
crystallia
2 avril, 2012 à 23:23
Bonsoir Camille,
Tes mots me touchent, j’apprécie cette sincérité.
Bise
camille
2 avril, 2012 à 14:31
Belle Sylvie,
Combien c’est difficile que d’y croire et d’attendre, en vain.
Alors tu acceptes, parce que aussi quelque part, il arrive un moment ou il n’y a plus d’autre choix, car on a bien compris la souffrance que cette esperence vehiculait.
Parfois j’ai cru que l’Amour pourrait me sauver de bien des illusions, alors que c’etaient mes reves qui creaient ces memes illusions.
Au final, a la tristesse de ma devotion, j’ai compris que moi seul, je pouvais me sauver, que moi seul, je pouvais faconner ma force lorsqu’on venait a abattre en moi certains de mes fondements.
Alors je me suis reconstruit, differemment, en cessant d’attendre, mais il n’empeche, que je continuerai de croire en l’Amour.
Pourquoi est-elle accessible a d’autres et pas a toi ?
Ce fut une question qui m’a longtemps, tres longtemps perturbee.
Et quand j’ai reussi a me dire que je recevrai de l’amour mais simplement, pas d’elle, pas comme ca, peut etre plus tard, je ne ferme pas la porte, mais maintenant, je me dis que moi aussi je merite qu’on m’aime comme je suis, sans moqueries ou autres reflexions blessantes.
A cette epoque, je n’avais pas eu la force comme toi de la confronter, mais j’ai eu la force de partir. J’ai eu 15 ans de souffrances, a croire, a esperer de l’amour, de la tendresse de la part de cette personne.
Puis j’ai remarque que quand je restais loin d’elle, j’etais mieux. Enfaite, quand je reste avec des gens avec lesquelles je n’ai pas besoin d’esperer, je vais mieux. Car c’est avec eux que je peux etre moi-meme.
Alors au final, je me dis que finalement, si ce n’est pas elle, s’en est d’autres avec lesquelles, je peux vraiment m’epanouir.
Oui, j’aurai aime que ce soit avec elle, mais voila elle en a decide autrement. Elle ne me voyait pas. Elle est tellement dans son monde. Mais voila, moi, comme toi, comme nous tous, avons besoin de gens qui nous aime et ce, malgre les mondes, et qui peuvent faire qu’ils se rapprochent et arrivent a vivre ensemble.
Si tu n’as pas la force de partir, tu as celle de rester. Moi c’est la force que je n’ai pas eu.
Le berceau du coeur fait que sans drame ni colere, il peut rester, comme partir. Mais ce qui compte pour lui, c’est de prendre la place qu’il merite.
Gros calins.
Laurent
2 avril, 2012 à 11:17
Aimer l’autre au détriment de soi, je crois bien que tous les gens sur la voie de l’Amour ont vécu cette expérience à un moment ou l’autre. Très beau texte.
C’est un détail, et c’est tellement propre à la sensibilité de chacun, mais j’aurais dit :
« Tout ce temps qu’il m’a fallu pour accepter le fait que tu es simplement toi-même,
Que tu ne VEUX pas changer. »
Merci pour ce beau partage Crystallia
crystallia
2 avril, 2012 à 11:26
Bonjour Laurent,
Certes, chacun s’exprime selon les mots de son coeur.
Bise
crystallia
2 avril, 2012 à 10:37
Bonjour Pandora,
C’est moi qui l’ai écrit oui. Merci pour tes mots.
Bise
Pandora
2 avril, 2012 à 4:38
je ne sais pas si c’est toi qui l’a écris mais c’est un texte magnifique. je m’y retrouve dedans. Qui n’a jamais été bafoué en amour, qui ne s’est jamais oublié dans l’autre en allant même jusqu’à changer sa propre personnalité pour correspondre à l’image de femme parfaite que l’autre attend.
le pardon n’est pas chose simple et il m’est déjà arrivé (et parfois il m’arrive encore) de souhaiter de toutes mes forces qu’une certaine personne m’ayant fait souffrir par le passé, souffre à son tour et réalise le mal qu’il fait aux autres. mais je sais que celà ne mène à rien car ce genre de personne est persuadé d’être parfait et que ce sont les autres qui sont en faute.
en tout cas merci pour ce texte qui m’a permis de réfléchir et qui tombe à point nommé