Bonjour à tous,
Raphael me demande comment s’y prendre pour amener un être incarné à dépasser une profonde mélancolie. Mais de but en blanc comme ça, la réponse ne me semble pas une évidence.
« Pourquoi ? »
Une profonde mélancolie colore tout notre être, assombrit notre façon de penser, dissipe nos espoirs. Elle ne passe pas en mangeant un peu de gâteau au chocolat ou même en sortant avec quelqu’un qu’on aimerait bien pourtant. Et surtout, elle nous coupe de l’Amour qu’on peut éprouver pour les autres et nous amène à voir comme élément central de notre existence cette sorte de langueur teintée d’insatisfaction permanente qui empêche de savourer l’existence.
Comment amener un être incarné à dépasser un tel état ? Je ne sais pas, il faudrait un médecin.
« Tu as dépassé la tienne, ma douce enfant, voilà pourquoi je te posais la question. »
Alors j’ai la réponse, il faut un Lauviah à chaque personne qui ressent cela.
« Qu’a fait Lauviah pour toi que tu ne pouvais faire seule ? Lauviah, Sammael ou d’autres encore. Qu’avons-nous fait de si extraordinaire pour t’amener à dépasser cet état ? Rien. Le travail c’est toi qui l’a effectué. Dis-nous de quelle manière. »
En acceptant de regarder ce qu’il y avait dans mon coeur.
« Aussi simple que cela. Pourquoi pourtant, cela vous apparait si souvent telle une chaîne de montagnes imprenables ? »
A cause de la douleur, s’il n’y en avait pas, ce serait facile. Mais beaucoup de choses sont cachées ou enfouies par nos soins parce que nous ne savons pas comment vivre en les ayant chaque jour, à chaque instant sous les yeux.
La mélancolie pour revenir sur elle, est comme les champignons qui poussent en se nourrissant des déchets organiques. Elle nait et se nourrit de ce à quoi nous avons aspiré puis renoncé ou perdu sans avoir jamais pu faire une croix dessus. Alors elle nous apparait comme une écharde ennuyeuse, douloureuse, gênante que nous ne parvenons pas à extraire mais qui ne veut pas se faire oublier.
C’est une douleur lancinante qui reste faible le plus souvent mais par moments, elle accentue les autres problèmes existants. En outre, on peut mettre du temps à l’identifier aussi.
Elle donne l’impression que cette langueur teintée d’insatisfaction est un état normal. Il n’est pas forcément évident de réaliser seul que ce n’est pas le cas.
« Quand as-tu été en mesure de comprendre cela toi-même ? »
Peu avant de m’éveiller je dirais. Je sentais que quelque chose n’allait pas mais j’avais peur de creuser la question, je sentais que ça me mènerait trop loin.
« Pourtant… »
J’ai creusé parce que j’y ai été invitée, au travers mes rêves. Ils étaient de plus en plus lourds de sens, je le sentais, j’ai voulu comprendre. J’ai fait des recherches, je me suis inscrite sur des forums, j’ai lu des livres aussi. Je ne suis pas Wonder Woman lol.
A un moment donné j’étais bloquée dans ma vie et je sentais que le problème venait de moi, il fallait que je comprenne pourquoi. Cela est resté ma manière d’aborder les problèmes. Je ne peux pas rester là à attendre que ça passe. Mais j’ai ma façon de faire, quand je sens que le problème trouve sa source en moi, c’est en moi que je cherche la solution.
Pour moi c’est une méthode qui fonctionne. Je vois où tu veux en venir. Il aurait été facile de pleurer dans les jupes de ma mère jusqu’à ce qu’elle s’inquiète et me dise si tu es trop mal quitte ton travail. Ce n’était pas ce qui m’aurait permis de me sentir mieux cela dit.
Il y avait aussi l’option, n’importe quel autre travail. Ca me séduisait déjà davantage que rester chez moi à ne rien faire. Seulement j’ai senti un tel blocage, je ne pouvais pas passer outre et pourtant j’aurais bien voulu.
La première chose qui m’est apparu clair comme de l’eau de roche c’est qu’il est plus que temps que j’oublie les métiers à vocation essentiellement alimentaire. Ce qui sur le coup m’a fait peur. Je tourne autour de ma vocation depuis des années sans parvenir à l’approcher autant que je le voudrais. Du moins c’est le sentiment que j’avais jusqu’à ce que je manque de péter un câble au sens propre du terme.
J’ai alors fait la seule chose que je ne me vois décemment pas conseiller à quiconque dans ma situation. J’ai arrêté toute recherche d’emploi et j’ai demandé de l’aide à la Source en commeçant par ces affreux mots, je n’y arrive plus.
« Pourquoi ne conseillerais-tu cela à personne ? »
Parce que mon médecin traitant elle-même m’a quasiment ordonné de trouver autre chose sous peine de voir mon état médical se déteriorer. N’importe qui viendrait me dire qu’on lui a fait les mêmes mises en garde, je serais la première à l’encourager vivement, à le motiver !
Seulement, je savais que chercher pour partir n’était pas la solution, je savais que je tomberai dans le même écueil d’une façon ou d’une autre. Alors j’ai demandé de l’aide pour trouver plutôt un métier qui me plairait et dans lequel je pourrai m’épanouir.
« Ton état médical s’est-il aggravé ? Tu travailles toujours dans la même société. »
Non, c’est tout l’inverse heureusement, je vais beaucoup mieux. Je suis soulagée en outre parce que les occasions de dire ce que j’avais sur le coeur m’ont été donné sur un plateau lol et je constate que cela m’a servi tant intérieurement qu’extérieurement.
Tout ne s’est pas miraculeusement arrangé, ce n’est pas ce que je dis. Mais moi je me sens bien mieux. C’est comme si certaines choses se remettaient petit à petit à leur juste place. En outre, je reçois l’aide que j’ai demandé, je m’en rends compte, d’une manière plus large que je ne l’aurais cru car fnalement, il n’y avait pas qu’un aspect de ma vie qui me posait problème et je ne l’admettais pas. Or ça fait du bien aussi de dire, mais et ça ? Pourquoi est-ce ainsi, que puis-je faire aussi de ce côté-là ?
Toutes les réponses n’apparaissent pas d’un coup. Mais au moins une fois les questions posées, on réalise que la chaîne de montagnes n’a rien d’un énorme bloc monolithique. En fait, il y a plein de petits passages qui permettent d’arriver de l’autre côté. Alors ce n’est pas grave si on a un peu de mal au départ à en trouver un suffisamment large pour nous, il y en a plein d’autres.
« Il y a même des routes qui mènent au sommet et qui offrent par la suite une descente en pente très douce. Ce sont ceux-là les plus intéressants. Parfois, il peut être interessant aussi de tenter l’ascension.
Tout au long de vos existences vous est proposé deux choix, un chemin court, rapide et qui mène à quelque chose d’abordable ou alors une pente raide, ardue, qui mène au succès sur tous les plans. »
Raide et ardue c’est ce que tu as dit ?
« Dans les magasins bons marchés tu vois régulièrement les jolis sacs pas chers qui sont proposés à la vente. Ils ne te font pourtant pas rêver. Tu ne les achètes jamais et tu sais pourquoi. Tu préfères ces superbes sacs griffés que tu peux lancer nonchalamment dans ton placard quand tu rentres le soir et qui semaine après semaine ne bougent pas, ils restent toujours impeccables.
Tout est affaire de choix. Personne ne t’oblige à renoncer au sac, mais lequel préfères-tu et surtout oseras-tu assumer ton choix ? Souviens-toi, de quoi naît la mélancolie ma belle Sylvie ? »
Merci Raphael.
Bonne journée à tous
celine
12 juin, 2012 à 20:59
Je vais essayer