Bonjour à tous,
« Ma belle Sylvie, qu’est-ce qui serait plus intéressant, un beau sac neuf mais de mauvaise qualité ou un magnifique sac qui serait déjà passé entre plusieurs mains. Réponds-moi en me disant lequel tu choisirais, ne cherche pas à être logique ou raisonnable. Sois juste toi-même. », me propose Rapahael.
Aucun des deux. Je n’aime pas les sacs d’occasion, j’aime les objets neufs. Mais pas de mauvaise qualité.
« Tu veux neuf et de qualité. »
Oui c’est ça.
« Mais si ce n’est pas dans tes moyens ? »
C’est que ce n’est pas encore pour moi. Je ne reste pas dix ans à me languir de ce que je ne peux pas m’offrir. Je cherche ce qui me correspond et qui donc est abordable. La qualité n’est pas forcément inaccessible.
« S’il n’y a pas le coloris de tes rêves ? »
Je vais ailleurs.
« Si ce n’est pas le bon format. »
Je vais ailleurs.
« Si tu as écumé toutes les boutiques et qu’il ne reste que vert à pois rouge en tout petit format alors que tu veux un sac shopping ? »
Vert à pois rouges ? Raphael, ne faisons pas croire à quiconque que je puisse manquer de discernement et de goût à ce point. Je ne vois même pas le modèle vert à pois rouges, je regarde ce qui vaut la peine. Vert à pois rouges…
Remarque pour le carnaval, ça peut le faire !
« Et si le modèle de tes rêves apparaît, coûtant ce que tu gagnes en un mois. »
Une bonne occasion de me rappeler qu’il faut que je me trouve un boulot bien mieux payé ! Néanmoins, je m’éloignerai sans regret. Je te l’ai dit, je ne reste pas dix ans à me languir de ce qui n’est pas dans mes moyens.
« Et si la première chose que tu penses en le voyant est, absolument parfait ? »
J’avoue, j’aurai un pincement au coeur en m’éloignant.
« Juste à côté se trouverait le très abordable sac vert à pois rouges. »
Je me dirais qu’il n’y a pas de justice, et je m’en irais dégoûtée.
« Donc, tu vois aussi vert à pois rouges ? »
Je ne t’aime plus.
« Tous ces sacs verts à pois rouges au fond, toi aussi tu en as déjà acheté quelques uns. Certes ils ne font pas spécialement envie mais, il restent abordables, accessibles.
Ils sont tels ces petits chemins dans la chaîne de montagnes qui permettent de traverser sans se faire trop mal.
Parce que l’ascension, c’est comme ce sac qui coûterait ton salaire d’un mois voire plus, elle fait réfléchir. Si tu tombes, tu te feras forcément mal. Et pourras-tu te relever ? Si oui, dans quel état ? Après être restée à terre combien de temps ?
Comment était cette nuit dans ce refuge pour sans-abris Sylvie ? Comment ont réagi tes parents quand tu leur as dit que tu étais médium ? Comment a réagi ton frère ?
Qu’est-ce qui t’a coûté le plus cher ? Ton logement ? Non n’est-ce pas ? C’est autre chose. »
J’ai perdu la confiance de tous mes proches. Voilà ce que ça m’a coûté. Ce sac là m’a ruiné lol.
« Combien de dettes financières ? »
Aucune, un coup de chance à peine croyable, je devrais être endettée jusqu’au cou. On m’a dit franchement qu’on ne me réclamerait pas un sou. Je ne m’en plains pas lol.
« Tu ne dois rien ? »
Ben, j’ai la voiture maintenant…
« Non, avant ça ? »
J’avais des dettes oui, elles se sont envolées. En fait j’en avais surtout une. Conséquente qui plus est.
« Tes proches ne voient pas ça ? »
Ils se disent que j’ai eu de la chance. Ca leur suffit lol !
« Quand même, ce n’est pas un phénomène courant, une telle dette qui disparait. On t’a souhaité bonne chance et dit de recommencer ta vie ailleurs.
N’est-ce pas là un joli sac ? »
Si un bien joli sac.
« Quand tu es arrivée tu as trouvé du travail en cinq minutes, presque littéralement. »
Oui, c’est vrai.
« Et ensuite, quand tu t’es retrouvée au chômage, tu as reçu une promesse d’embauche très peu de temps après. Finie l’angoisse du lendemain, tu étais en vacances. Un an de vacances sans le moindre problème d’argent. »
Oui c’est vrai aussi.
« Encore un joli sac. »
Effectivement.
« Alors, maintenant que tu sais qu’il arrive que l’on t’offre des sacs magnifiques, dis-moi objectivement quelles raisons il te reste encore de craindre l’ascension ? »
Objectivement, recevoir des sacs c’est facile, casser ma tirelire c’est autre chose. Tu vois ?
« Tu crains de payer ton sac trop cher ? »
Oui c’est ça.
« Comme quand tu as perdu la confiance de tes proches ? »
Oui.
« Regarde en arrière avec calme et objectivité. Qui a subi la même épreuve que toi ? »
Ma soeur.
« Qui est la seule personne qui ne t’en a jamais voulu ? »
Ma soeur.
« Qui pourtant, aurait eu toutes les raisons d’être en colère ? »
Ma soeur.
« Qui sincèrement a juste continué à te faire confiance ? Entends ce que je te dis, il y a des choses qui ne disparaissent pas instantanément même après une déception. L’Amour, la confiance, l’amitié, le respect.
Lorsqu’ils existent vraiment, ils peuvent être heurtés même profondément, mais ils ne disparaissent pas. Vis et tu verras.
Parfois vous avez l’impression qu’il est difficile de faire des choix. Toutefois, la seule difficulté c’est d’accepter de renoncer à vos faux-semblants.
La vérité est qu’au départ il y avait peu de personnes qui te faisaient confiance dans ton entourage. Avoir confiance en une personne parce que ses choix correspondent à vos désirs, ce n’est pas faire confiance. Faire confiance c’est accepter l’autre tel qu’il est.
Qui continue de vouloir que tu lui fasses le pendule ? »
Ma soeur.
« Les gens ont continué à lire ton blog, d’autres ont lu aussi par la suite et ont tout de même apprécié ce qu’ils ont trouvé.
Ce sac qui t’a ruiné comme tu dis, tu l’as mérité, dans le vrai sens du terme. Le coût de l’existence correspond à la valeur que vous vous accordez.
Certes, il peut être douloureux de réaliser certaines choses. Mais, comprends qu’elles avaient toujours été là. »
Merci Raphael.
Bonne journée à tous
crystallia
8 juin, 2012 à 11:51
Salut les filles,
Merci pour vos témoignages effectivement.
Bise
isabelle
7 juin, 2012 à 20:29
Bonsoir Sylvie
Et oui, la plus dure perte est celle de nos illusions. Quand on prend la petite pilule de la conscience on ne peut revenir en arrière
Alors sourions à travers nos larmes et remercions d’avoir eu le courage de voir cela et de vivre avec.
Pour ma part, j’ai développé un gout certain pour les sacs pas neufs, de marque et en parfait état. Je ne les choisis pas, c’est eux qui me choisissent en fait lol je tombe dessus et c’est toujours une aventure(bah, des fois j’ai de mauvaises surprises après, ils ne tiennent pas toujours leurs promesses). marque n’est pas toujours synonyme de qualité.
Quelqu’un m’a fait aimer un jour les marques du temps, les petites griffures, les imperfections qui rendent les choses uniques. En fait c’est bon d’aimer, tout.
Je pense comme Raphael que l’on ne perd que ce qui est déjà perdu. les vrais amis, les vrais amours restent, mais on a des fois du mal à l’accepter
l’amour enrichit toujours, c’est de toi Sylvie
bises
Miss X
7 juin, 2012 à 20:22
Salut ,
Prière , merci de ton témoignage et de ton vécu
c’était instructif
Bisous
Tout ça permet de te développer autrement , profite
lapriereducompositeur
7 juin, 2012 à 4:25
Bah ma choupette, toi aussi tu es dans les mêmes sujets que moi.
Toujours aussi synchro hein!
Je me disais que question famille des vérités très dures m’arrivent dans la gueule.
A savoir… que ma famille manque d’amour, de respect, et évidemment… de confiance.
En fait j’ai une famille (celle qui me reste) qui ne connait que l’amour conditionnel (excepté ma mère, qui y travaille ^^).
Et je suis absolument sûr de ce que j’avance… parce que jusqu’à maintenant je n’ai jamais osé l’affirmer et ces derniers temps des tas de choses ressortent.
En fait c’est une réalité incroyablement violente, et je trouve que je ne mérite pas d’avoir une famille si peu soutenante, que je ne mérite pas le manque de confiance qu’on m’accorde, et le manque de respect.
Le manque d’amour sincère et inconditionnel… en fait j’ai mis 27 ans à comprendre à quel point c’est triste et dramatique, à quel point je crois que c’est le centre de tous les problèmes du monde.
Mais penser que la seule personne qui ait assisté à ma naissance à part évidemment, ma mère et les soignants, a oublié cette naissance à proprement dit, comme si je n’existais pas (ben oui au milieu de toute la situation, j’aurais préféré avoir moins de cadeaux pour être mise de coté, et un simple sms pour mon anniversaire à la place)… ça c’est probablement ce qui me fait le plus mal.
Qu’est-ce qu’on doit faire quand on sait que sa famille ne sait pas aimer?
Comment est-ce qu’on peut les aimer quand même?
Bref… je trouve que le prix que nous payons pour être nous-même est terriblement élevé.
Je n’envisage pas d’en pleurer toute ma vie.
Bisous bisous!