Bonjour à tous,
Je pense que vous connaissez tous cette petite histoire particulièrement mesquine qui narre les déboires de ce pauvre garçon qui n’a pas de bras ?
Eh bien, imaginez que vous êtes cet enfant. La tablette de chocolat est là posée sur le sommet du réfrigérateur, dépassant légèrement et donc vous faisant sérieusement de l’œil.
Votre sadique de mère arrive alors et vous lui demandez tout naturellement de vous aider à attraper la tablette puisque vous n’avez pas de bras. Hélas, nous savons tous ce que la méchante répond, ah pas de bras, pas de chocolat !
Devinez un peu qui a pu avoir l’idée brillante d’exposer cette appétissante tablette à des hauteurs inaccessibles ? Vous n’avez pas besoin de réfléchir, moi non plus.
Toutefois, imaginons un instant que cette fin lapidaire soit en fait le commencement d’une belle histoire. Imaginons que l’enfant gourmand que vous êtes veuille sa tablette.
Plusieurs cas de figure s’offrent alors à vous. Vous pouvez vous mettre à pleurer, maudire votre sadique de mère qui a pris plaisir à vous lancer son pas de bras, pas de chocolat.
Vous pouvez, mais j’ai dit que c’était une belle histoire. Alors vous pouvez aussi imaginer que prise de remords, votre douce maman s’empresse d’aller récupérer la tablette et finalement fait tomber quelque chose de lourd qui était également posé sur le sommet du frigo. Vous seriez ainsi vengé.
Toutefois vous pouvez également lui faire des reproches, la traiter de tous les noms pour la manière injuste dont elle vous traite. Vous pouvez aller voir votre père également. Ou la voisine, ou n’importe qui.
Ou alors, vous pouvez faire comme cette journaliste allemande qui justement n’a pas de bras et que j’ai vu tremper des biscuits dans son thé avec ses pieds dans un reportage qui lui était consacré.
Il va de soi que c’est cette option-là qui serait la plus courageuse, il faut se prendre en main. Normalement. Maintenant, a-t’ont forcément tous la même souplesse que cette femme, je ne sais pas…
Moi j’aurais commencé par maudire ma mère, je vous le dis. Ensuite j’aurais pleuré de voir ma tablette si loin. Puis je me serais débrouillée pour aller la chercher, plus par gourmandise mais par défi personnel. Et je suis sure qu’ensuite je n’aurais pas pu avaler plus d’un ou deux carrés. Que j’aurais tout de même savouré en me disant, j’y suis arrivée.
Par la suite, j’aurais essayé de faire en sorte d’avoir toujours le moins besoin d’aide possible. Mais je reconnais que j’ai un (tout petit) côté rancunier.
« Tout petit ? », me demande Sammael.
Oui…
« Tu es sure ? »
Bon d’accord, un grand.
« Tu n’accepterais pas un pas de bras, pas de chocolat. Toutefois est-ce une raison pour s’énerver ? »
Je trouve que oui.
« Qu’est-ce que cela t’apporte ? Rien. Quant à agir comme cette journaliste allemande, tu ne sais pas ce qu’elle a dans son cœur et ce qui l’a poussée à se dépasser.
Voyons les choses autrement, le plus simple est de comprendre d’une part que tu n’as pas à prouver quoi que ce soit à qui que ce soit. Partant de là, si quelqu’un aime s’amuser à tes dépens, t’en demande toujours plus ou ne te fait pas confiance parce que ne t’aime pas, considère que tu n’as rien à espérer d’une telle personne. Au contraire. Dès lors tourne-toi vers ce qui peut t’apporter de l’espoir. Ce peut être une autre personne qui tient vraiment à toi et qui sera ravie de t’aider ponctuellement, ce peut être ta débrouillardise, ce peut être le fait de réaliser que personne n’a pu poser une tablette sur le sommet du réfrigérateur sans raison.
Il faut également apprendre à discerner les éléments qui dans une situation donnée te permettront d’en dégager les enjeux. Pourquoi s’énerver quand il est possible de réfléchir ?
Que fait ta propre mère quand tu es malade Sylvie ? Elle est aux petits soins pour toi. Pourquoi ? Parce qu’elle tient à toi.
Il faut apprendre à reconnaître ceux qui sont là avec vous et ceux qui au contraire agissent contre vous.
Il faut apprendre à discerner les enjeux d’une situation donnée en tenant compte des protagonistes en présence. Ce travail de détachement tu ne sais pas encore le faire, tu pars au quart de tour ! »
Lol.
« La vie ma jeune Sylvie parait plus agréable à ceux qui savent que ce qui leur convient n’est pas subordonné au bon vouloir de X ou d’Y. Ce qui est pour toi est pour toi. Si quelqu’un a les moyens de te mettre des bâtons dans les roues, tu n’es pas sur la bonne route et alors tu dépenses ton énergie en vain. »
Merci Sammael.
Bonne journée à tous
Camille
24 juin, 2012 à 22:03
Suis ton coeur tout simplement
Bise
François-Xavier
24 juin, 2012 à 20:00
Merci du fond du coeur Camille!
Ca fais du bien, je me sent moins seul.
Le problème n’est pas vraiment ma manière de parler car au contraire c’est avec ma voix que les appaise, et que j’arrive ainsi à les faire « accoucher »! C’est vraiment le faite de montrer le problème qui en pose un!
Il faudrait juste que sache ce que je peux dire, la personne est elle prête? Et je sais que la solution est la pratique et la foi en moi! C’est juste un passage difficile!
Merci encore pour ta compassion et ce partage!
Camille
24 juin, 2012 à 19:38
Mais tu sais, peut être que tu dois les faire pleurer ces gens que tu rencontres. C’est peut être qu’ils ont besoin.
Maintenant à toi de voir ce dont tu as besoin pour te sentir plus en paix avec toi même.
La maîtrise de tes capacités viendra avec tes expériences, et ces rencontres que tu continueras de faire.
Il faut juste se laisser le temps d’apprendre.
Il y a un an, je parlais de façon très brute par rapport aux choses que je ressentais et je n’arrivais pas à faire passer mes ressentis avec douceur et légèreté.
Et puis à force de parler aux autres, et m’y fritter un peu aussi ^^ (hein parce que ce n’est pas facile d’être confronté aux souffrances de l’autre) leurs ressentis et leurs réactions nous montrent aussi la voix sur la façon dont on approche les gens avec notre don.
Indirectement ou concrètement, ils nous montrent les impacts de nos mots, de nos énergies.
A toi d’en prendre conscience petit à petit.
Laisse toi le temps d’observer, d’expérimenter.
Tu sais la première fois que j’ai parlé à quelqu’un qui souffrait, j’étais vraiment cash. Et puis maintenant, ma méthode a évolué.
On se peaufine avec le temps.
C’est comme une pierre. Tu l’extrais de la roche, elle dégage la puissance de la terre en brut. Puis tu la laves, tu la regardes, tu l’étudies, tu apprends sur elle, et puis avec elle. Et ensuite, tu la tailles, tu la peaufines comme toi tu la vois et comme toi tu l’aimes. Une fois la pierre taillée, ses parois renvoient la lumière en fonction de la manière dont tu la taillée.
Mais tu sais, une pierre c’est comme tout : certains aiment la forme et la couleur, et d’autres pas.
Mais ce qui compte c’est que toi tu aimes ta pierre.
François-Xavier
24 juin, 2012 à 19:06
Merci Camille!!!
Je prend cette période comme un chemin de croix, c’est l’isolement engendré par l’évolution de mon don qui est dure!
Beaucoup s’écartent de moi car ils ont peur que je découvre leurs secrets! Seules ceux qui me connaissent savent que je suis une tombe et que je ne juge pas, mais ils sont rares et loin!
J’ai l’impression d’être un mirroir qui pousse (malgrés lui)les gens à regarder au plus profond d’eux même! Certains me remercient, d’autres me haïssent mais tous semblent effrayés.
J’aimerai juste pouvoir maîtriser ce don et pouvoir parler à quelqu’un sans qu’il pleure, j’aime tant les gens!
Merci
Camille
24 juin, 2012 à 17:44
Coucou François-Xavier !
Tu sais, il existe des personnes qui mettent des bâtons dans les roues, mais il existe aussi des personnes qui peuvent t’aider à pousser la roue.
Mais c’est en ouvrant sa porte que l’on peut croiser ces gens là
Ne perds pas foi de trouver ces personnes qui un jour, seront là pour toi, pour te guider et t’aider à te remettre sur pieds (ou te donner un bonbon si tu préfères lol)
Bise
François-Xavier
24 juin, 2012 à 17:38
Bonjour à tous, Bonjour Sylvie.
C’est une vidéo que je montrai lors de mes journée « découverte du handicap », la femme sans bras qui change les couches de son bébé! C’était pour montrer qu’une fois limité, l’homme compance son infirmité par son imagination!!(Texte précédent, tout est lié)
Mais pour ce qui est des personnes qui nous mettent des bâtons dans les roues, il n’est pas toujours aisé de s’en séparer lorsque c’est votre propre père!
Depuis pas mal d’années les gens viennent à moi pour des conseils (j’ai appris que c’était inhérent à mon don), et j’arrive toujours à voir le noeud du problème, combien de couple j’ai aidé! Le problème est que la plus part ne se rendent pas compte que le noeud est souvent en eux et quand on leur montre, beaucoup culpabilisent et aprés m’en veulent! Du coup ils me mettent des bâton dans les roues (rumeur, vengence…)! J’ai beau regorger d’ingéniosité, il est des situation (des bâtons) que l’on ne peut éviter! La seule chose que j’ai trouvé c’est le courage issu d’une profonde confiance en moi, et sachant que l’on ne peut être totalement autonome, l’Amour de mes amis et leur imperméabilité à la rumeur! Car eux aussi savent qui je suis!
Mais peut-être ai je tort quand je lis Sammael, et que je suis sur le mauvais chemin? Mon isolement me fait perdre mes repères! Du coup je doute!
Merci Sylvie et merci à tous de vos témoignages!
Camille
24 juin, 2012 à 15:46
Oui tiens voilà ce n’est pas « Pourquoi elle ne veut pas me la donner que je me dirai » – car ça en faite, je m’en ficherais complètement,
mais « pourquoi moi je n’y arrive pas seule (avec les moyens du bord j’entends) ».
C’est rigolo, je lis les commentaires et cette situation montre bien la personnalité de chacun. C’est sympa à lire
On est bien tous différent
Camille
24 juin, 2012 à 15:35
Tiens je trouve que cette image ressemble à ma personnalité. C’est drôle !
Elle a l’air de savoir ce qu’elle veut et d’y aller.
Enfin, moi si je n’avais pas de bras et que je vois une tablette de chocolat en haut d’un buffet, déjà, je n’appelle personne pour l’attraper. Je regarde tous les meubles autour de moi pour voir de quel manière je peux arriver à les pousser avec mes pieds pour ensuite monter dessus et pousser la tablette de chocolat avec une règle ou un bâton tenu dans la bouche afin qu’elle puisse tomber par terre et que je puisse enfin la manger. !!
Comme on dit, le réconfort après l’effort.
Si je n’y arrive pas, je m’énerverai toute seule contre moi car cela voudra dire que je n’aurai pas la force ni les ressources nécessaires pour y arriver de moi-même.
Bizarrement, je n’ai jamais maudit les autres pour ce qu’ils ne me donnaient pas, c’est plus moi-même à qui j’en veux de ne pas pouvoir obtenir ce dont j’ai besoin par mes propres moyens.
Voilà pourquoi j’ai mis des années à apprendre à demander de l’aide.
Il m’arrive encore parfois de temps en temps de m’en vouloir de ne pas être capable, comme quand j’ai eu mes gros problèmes de lumbago. Mais cela m’a permit aussi dans cette phase d’immobilité d’apprendre à simplement demander à celui qui pourra être là pour moi.
Si celui à qui je demande ne peut pas répondre à ma demande, mon premier réflexe est de me sentir déçue et triste, car ce que la personne ne se rend pas compte c’est qu’avant de demander j’ai essayé pas mal de choses. Je ne suis pas restée planter là à simplement pleurnicher pour avoir de l’aide.
Oui, tiens d’ailleurs, j’arrive enfin à me comprendre en disant ça, je n’avais jamais posé de mots sur cette situation.
Ce n’est pas que j’étais déçue, mais simplement triste que les autres ne voient pas combien d’efforts j’ai mis avant pour y arriver seule.
C’est d’ailleurs encore pour ça que parfois j’hésite de demander ou que j’essaie de bien choisir à qui je demande.
Il m’arrive encore de tomber sur ces personnes qui ne sont pas là pour moi, mais je ne peux pas leur en vouloir, après tout, j’avais qu’à mieux m’organiser pour y arriver. Et puis je trouve que si je pleurniche pour avoir ce que j’ai besoin, ce que je reçois n’a pas la même valeur que quand il vient naturellement avec pour intention d’être là pour moi, et non dans cette optique de corvée.
Pleurnicher c’est bien, en vouloir à l’autre c’est bien, et tout faire en sorte d’obtenir cette magnifique tablette de chocolat c’est bien, mais finalement, pour moi c’est un peu manipuler l’autre.
Si je vois que après tant d’effort, bon je craque et je finis par demander, et même après là, on me soule pour me la donner, moi je lâche l’affaire direct ! Je finis par me dire que finalement cette tablette de chocolat n’est tout simplement pas là pour moi.
Et puis basta.
Peut être que demain je trouverai un bonbon sous mon oreiller au réveil. lol
Bises
Merci Sylvie, ton post m’a permi de mettre des mots sur des émotions que je n’avais pas réellement saisi le pourquoi du comment avant.
Bisou
Yahadefendirive
24 juin, 2012 à 15:15
Bonjour …
Je ne connaissais pas.
Aujourd’hui je serais plutot du genre a demander aux parents, voisins et a leur dieux ou leurs voisins et parents pourquoi moi je n ai plus de bras, qui les a coupe, et pourquoi en sont ils arrive la eux meme … histoire de commencer a dialoguer avec sincerite de quoi changer ou ne pas reproduire pour ceux qui n ont pas de bras, pas de jambes, plus de vie ou trop de chocolat.
Une energie melee d amour et de volonte propre et sincere ne se perd pas si facilement, n en deplaise au partisan du chemin de moindre resistance qui semble chercher a pousser le lecteur vers la facilite dans un univers ou certaines choses … mettent des batons dans les roues pour t empecher de trouver tes bras.
Le Pèlerin
24 juin, 2012 à 15:14
Bonjour : )
Pour ma part, si on me dit non, bin c’est non, par contre, si je veux cette boite, que l’on m’a dit non mais que je la veux cette boite de chocolat et que je la veux, alors je réfléchi et j’analyse. J’ai 2 jambes, un cerveau et un corp, je choppe un moyen pour me grandir au nez et à la barbe de ma maman, je fais tomber la boite avec ma tete ou je pioche si c’est possible dans la boite, et hop chipage réussi lol ^^. Je te dis ca quand ca, c’est surtout quand j’ai la tuste, la rage de vaincre et que j’ai envie d’une chose plus que tout autre. Mais quand j’étais enfant, je n’arrivai jamais ou tres peu à ne pas écouter, si mes parents me disaient quelque chose, me donnait un ordre ou une interdiction, j’arrivai pas à passer outre, j’écoutai mais des fois, en douce, hop je contournai et j’obtenai lol ^^ Bisous sylvie : )