Artémis

Bonjour à tous,

Et bonsoir Artémis.

« Alors, retour au calme ? »

Disons, ça vient doucement.

« Qu’est-ce qui a favorisé cela ? »

La compréhension.

« Qu’une mère défende une étrangère à son propre sang plutôt que sa fille est assez curieux, non ? »

Oui, je m’étais fait la réflexion parce que je ne pensais pas que les choses se passeraient ainsi. Vraiment pas. Puis j’ai pensé qu’elle ne voulait pas se renier elle-même.

Mais je vois son sourire forcé tous les jours, elle ne mange plus à midi, Artémis, elle m’a confié un jour qu’elle était très malheureuse de voir de quelle façon les choses se passaient au travail entre son imbécile de fille et elle. Si j’osais seulement parler à ma propre mère comme elle le fait je ne pourrais plus jamais la regarder en face. On ne s’adresse pas n’importe comment à ses parents, elle n’a aucun respect.

Les parents sont parmi les rares personnes qui nous aiment pour nous et qui peuvent tout nous pardonner. Elle regrettera ce qu’elle fait, elle a une fille elle aussi. Quel exemple est-ce qu’elle va lui montrer ? Elle disait que ce qui est bien avec un enfant c’est de pouvoir leur transmettre nos valeurs. Désolée de dire ça mais j’ai de la peine pour l’enfant quand je vois cette femme évoluer. Quels valeurs croient-elles pouvoir lui transmettre ?

Ma propre mère me dit aujourd’hui qu’un enfant ne s’élève pas avec des discours mais avec des actes. Elle dit que les enfants apprennent surtout en observant et en imitant. Si elle a raison (moi je ne sais pas, je n’ai pas d’enfant), cette petite fille deviendra aussi vulgaire et creuse que sa pauvre mère.

« Vois qui l’a élevée, c’est la fille de ta directrice. »

Je pourrais faire celle qui ne comprend pas mais j’ai eu le temps d’y penser. La seule différence qu’il y a entre elles est l’âge. La mère était une vraie beauté dans sa jeunesse, au point d’en être orgueilleuse, elle me l’a dit elle-même. Et le fait est qu’elle est restée une belle femme je n’ai donc pas eu de mal à la croire.

Elle se voudrait distinguée, plus qu’elle ne l’est réellement, ça aussi je l’ai remarqué lol. Cet orgueil lui a donné de l’assurance et le travail lui a permis d’atteindre certains objectifs. A côté de cela la vie lui a permis de se défaire de son orgueil dirons-nous.

Sa fille d’après ce que j’ai compris a été très mince. Puis elle a pris du poids à la fin de l’adolescence et cela l’a complexée. Elle est tombée amoureuse d’un coureur de jupons qui la traitait mal d’après ce que m’a dit sa mère mais ils ont fini par rompre, après avoir eu une petite fille toute jolie.  Elle est encore très jeune.

La fille garde encore beaucoup de complexes par contre elle est aussi orgueilleuse que sa mère. Si bien que cela la rend manipulable et altère son jugement. Le fait qu’elle n’ait pas confiance en elle physiquement la pousse à vouloir compenser par ailleurs. Alors que le pire est qu’elle est loin d’être laide en vérité.

Si tu veux mon avis Artémis, ça lui ferait vraiment du bien de rencontrer un homme qui la traite bien cette fois. 

« Comme sa mère ? »

Ah, non pas comme sa mère. Elle ne m’a pas tout raconté mais elle m’a quand même confié qu’au début de leur mariage, il lui faisait peur. Et puis, il a demandé à être muté dans son dos quelques années après. Sans parler de ce qu’elle m’a toujours dit, elle était plus heureuse il y a une vingtaine d’années. Apparemment, l’habitude de vivre ensemble et une certaine  tendresse ont remplacé des sentiments plus forts…

« Eh bien, ta mère avait raison, les enfants s’inspirent des exemples que vous leur donnez. »

Lol !

« N’aie pas de peine pour la petite fille qui grandit auprès d’une femme que toi tu n’apprécies pas. N’aie pas de peine pour cette femme non plus. Et tu n’en auras plus pour toi.

J’ai de la peine pour la directrice, de l’affliction pour l’autre.

« Es-tu belle au point que ton physique représente un atout à tes yeux ? »

Quelle drôle de question !

« Si demain tu devais rencontrer un homme que tu souhaites séduire, sur quoi miserais-tu ton physique ou ton esprit ? »

Mon esprit. Si je voulais séduire un homme ce serait pour qu’il s’intéresse à moi, pas pour qu’il ait juste envie qu’on fasse un tour au lit. 

« S’il te trouvait moche ? Si d’entrée il se disait que tu ne lui plais pas ? »

Bon, la bonne nouvelle c’est que en général quand un homme attire mon attention, j’ai la chance qu’il ne me trouve pas moche.

« Si tu n’étais pas son genre comme vous dîtes ? »

Ça ne m’est jamais arrivé !

« C’est normal, tu scannes les gens alors tu n’es attirée que par les hommes qui ont un niveau spirituel proche du tien. Mais ces personnes-là, même inconsciemment, font la même chose que toi. Alors il y a toujours quelque chose en toi qui leur plait aussi. »

Ah bon…

« Es-tu orgueilleuse ? »

Le reconnaitrais-je lol ? Je ne pense pas l’être, je peux me montrer fière par contre. Mais j’ai de l’humilité aussi.

« Que veux-tu prouver et à qui ? Pour quelle raison te paraissant sensée ? »

La souffrance donne envie de prouver, de démontrer, de se venger aussi. Je n’ai rien à prouver parce que je ne vois pas à qui je pourrais prouver quoi que ce soit. Mais dans ma colère, j’avais des tas d’envies et de raisons justifiant ces envies.

Je veux la paix pour moi, pour mon esprit et mon cœur. Cela implique de la confiance en soi je l’ai compris.

Tu sais, j’avais perdu toute confiance en moi, tout absolument tout au moment où je me suis éveillée. Vous m’avez soutenue et petit à petit j’ai trouvé de vraies raisons de me faire confiance.

Ces derniers mois, j’aurais pu reperdre toute confiance. Ils ont vraiment été durs pour moi, néanmoins cette fois, mon socle était solide et j’ai pu rester debout dessus.

La directrice a pris a ma défense parce que je suis quelqu’un de bien. C’est pour cette raison qu’elle m’a fait venir auprès d’elle, elle croyait en moi. C’est pour cette raison que j’obtiendrai tout ce que je veux également, parce que tout viendra à moi.

« Elle a besoin d’une leçon. »

Je suis d’accord !

« Toi aussi. »

Aïe !

« Qu’as-tu compris ? »

C’est moi qui commande ma vie.

« Alors elle aura sa leçon. Vis ta vie, tu auras la tienne. »

Je crois que je comprends, merci Artémis. Après avoir appris à me faire confiance il faut que j’apprenne à faire confiance au monde, aux autres, à tout ce qu’il me suffit de croire pour l’avoir.

« Surtout aux autres. C’est bien agréable de savoir que Lauviah est toujours là. C’est tout aussi agréable de constater que ta maman pense régulièrement à te racheter de l’eau en bouteilles. Personne d’autre n’en boit chez toi. N’est-ce pas ? »

Oui c’est vrai.

« Sors de ta réserve, reprends tes consultations et vois sur qui dans ta vie privée, tu pourras bientôt compter. »

Merci Artémis.

Bonne journée à tous