Bonjour à tous,
Je souhaitais répondre à Jenn qui dans l’article Coûts et paiements me demandaient si ceux qui font le mal paient aussi. Je ne suis pas la reine de l’objectivité sur certains sujets. Moi je pense s’il y a des lois sur Terre c’est pour qu’un juge les applique.
« Mais tu reconnais valables des circonstances relevant de la force majeure ou de l’état de nécessité. », me rappelle Ahiriel.
Bien entendu.
« Donc ce fameux exemple de la femme qui a volé de la nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants et qui n’a pas été condamnée est juste pour toi ? »
Tu veux qu’on parle de droit pénal ? L’état de nécessité est pareil à la force majeure et implique que celui qui s’en prévaut pour se défendre n’avait pas d’autre alternative. Voler des bijoux ou le sac d’une vieille dame parce que l’on meurt de faim, non. Voler de la nourriture, oui. C’est ce qu’admet la loi.
En l’occurrence la dame en question a volé de la nourriture pour ses enfants. Bien sûr ce n’était pas la chose à faire, nul ne dira le contraire. Mais je comprends qu’elle n’ait pas été condamnée oui.
Encore que le procureur avait fait appel dans ce cas précis car en fait, elle avait de l’argent sur son compte quand elle réalisé le vol. On lui a demandé des explications et elle a répondu que c’était l’argent du loyer ou quelque chose comme ça…
Normalement le procureur a eu raison si on suit la loi stricto sensu. Y avait-il vraiment nécessité alors que la dame avait la possibilité d’utiliser cet argent sur son compte ? En réalité, il aurait fallu qu’elle n’ait plus un sou vaillant.
Heureusement pour elle, elle n’a pas été condamnée en appel non plus il me semble. La loi et l’esprit de la loi…
« Et si elle avait dépouillé sa voisine, pour nourrir ses propres enfants ? Aurais-tu été aussi attendrie ? Imagine, si elle avait profité de la faiblesse d’une vieille voisine âgée en lui dérobant de la nourriture dans son réfrigérateur au cours d’une visite par exemple ? Aurais-tu été si compréhensive ou aurais-tu pensé, c’est vraiment lamentable ? »
Il fallait que tu choisisses un tel exemple ! J’ai bien dit que voler n’était pas la bonne solution. C’est d’ailleurs évident. Après, elle se sentait acculée.
« Désespérée ? »
Oui voilà.
« Et le désespoir excuse tout ? »
Je n’ai pas dit cela.
« Laissons de côté les émotions. Voler c’est voler. Elle aurait pu ne pas payer son loyer. Cela ne l’aurait pas aidé ceci dit, elle le savait. Elle se savait dans une situation inextricable. Et plutôt que de demander de l’aide, elle a choisi de voler. »
Voler au lieu de demander de l’aide ? Elle n’a pas dû en recevoir tu veux dire.
« Toujours dans l’émotion, il n’est pas étonnant que tu aies tant de mal à répondre seule à la question pourtant très simple de Jenn. Ta mère a travaillé dans des maisons d’enfants, que se passe-t-il quand les parents sont défaillants et que les services sociaux l’apprennent ? »
Ils perdent la garde des enfants qui sont placés dans des maisons d’enfants justement.
« Et tous les enfants qu’elle a connu étaient là contre l’avis de leurs parents ? »
Non, beaucoup avaient été placés par leurs parents. Certains s’en étaient simplement débarrassés mais la loi protège les enfants. Pour encourager les parents à ne pas couper totalement le lien, elle leur permet de continuer à toucher les allocations familiales s’ils gardent le contact et rendent visite à l’enfant.
« Elle aurait pu les placer, le temps que sa situation s’améliore. »
Tu es froid comme la glace.
« Certains enfants placés savaient qu’ils retrouveraient un jour leur domicile. »
Bien sûr, certains parents traversaient des passes difficiles d’où le placement, ils n’avaient pas démissionné pour autant. Et puis c’est ce qui est favorisé, les parents désireux de retrouver une vraie vie de famille sont aidés dans ce sens je crois. Il y a des tas d’aménagement pour que ce soit progressif…
« Penses-tu que cette femme, qui a volé parce que n’avait pas les moyens de nourrir ses enfants, en a conservé la garde ? »
Je ne sais pas mais j’avoue que je ne suis pas sure. Il serait assez logique que non en fait…
« Est-ce acceptable pour toi de penser qu’un enfant ne mange pas à sa faim ? »
Non !
« Alors en quoi le fait de placer ses enfants lorsque vous vous trouvez face à l’évidence est-il si monstrueux ? »
On dévie du sujet là ! J’ai bien dit qu’elle n’aurait pas dû voler !
« Pourquoi ? Parce que ce n’est pas bien ? Mais n’as-tu pas parlé d’état de nécessité ? Au fond, certes le supermarché a été lésé mais, elle voulait nourrir ses enfants. La loi et l’esprit de la loi, c’est bien ce que tu as dit ? »
Mince.
« Voler le sac d’une vieille dame non mais de la nourriture oui, c’est bien ce que tu as dit ? »
C’est ce que j’ai dit, dans un certain contexte.
« Les propriétaires du supermarché pensent-ils la même chose selon toi ? »
J’imagine que non.
« Il n’y a ni bien ni mal uniquement des points de vue. Celui qui d’une manière ou d’une autre empêche autrui d’exercer son libre-arbitre devra rétablir l’équilibre d’une façon ou d’une autre.
Vous aimez ce que vous voyez, ce qui est remarquable. Néanmoins vous ne voyez pas tout, jamais. Les gens ne payent pas forcément en allant en prison. Les enfants de cette femme ont su qu’elle avait volé. Tout le monde a su. Comment l’a-t-elle vécu ?
Certains ont choisi de vivre en se faisant passer avant tout le reste de l’univers, et semblent y parvenir. Mais, sais-tu s’ils dorment bien ? S’ils sont comblés, satisfaits ? S’ils sont calmes, tranquilles, en paix ?
Rares sont ceux qui connaissent la paix du cœur. Car la culpabilité, la peur, l’angoisse, le stress, ne connaissent pas l’état de nécessité.
Certains tuent pour tuer, par pulsions ou autres, ceux-là sont-ils tranquilles ? Peut-être ignorent-il le regret, sont-ils pour autant heureux, en paix ?
A croire que tout sourit aux autres, quoiqu’ils fassent, mais ma petite Sylvie, il n’existe pas d’état de nécessité. Un jour où l’autre, il faut rétablir l’équilibre.
Alors qu’est-ce que l’équilibre ? C’est la reconnaissance pleine et entière du fait que tout est à votre image.
Ainsi plus de victime, que des acteurs. »
C’est un peu dur ça, selon ce que l’on vit…
« Tu as le choix, ou tu passes ta vie à te demander pourquoi tu subis, ou tu te sers de tes expériences pour avancer et te souvenir que tu es l’acteur et non pas le spectateur. Pourquoi donnes-tu des consultations payantes ? Ou pourquoi avais-tu besoin d’une voiture ?
Pourquoi certaines femmes prennent-elles des cours d’arts martiaux après une agression ? L’agression ayant déjà eu lieu, pourquoi ne se contentent-elles pas de rester chez elles à pleurer sur leur sort ? »
Maman me dit que ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent.
« Ta maman a appris à être actrice. Toi-même tu tiens un blog, a priori tu préfères être sur scène aussi. Tout le monde peut en faire autant. »
Que des points de vue donc ? Et c’est l’équilibre tel que nous pouvons le vivre qui se rappelle à nous ? Quand on tire trop sur la corde ?
« Oui, donc tant que vous êtes en phase avec vous-mêmes il ne peut rien vous arriver. »
Tu veux des exemples ?
« En phase avec soi signifie être près à assumer même de déplaire à autrui. Dès lors, vous êtes prêts aussi à assumer de mourir pour vos idées. »
On va s’arrêter, je n’arrive pas à te suivre. C’est dur pour moi d’écrire car tes paroles et ton discours me heurte.
« Calme, respire simplement. Tu n’es pas obligé d’adhérer, souviens-toi seulement de ce film que tu apprécies, l’aigle de la neuvième légion. Ni bien ni mal, tout est affaire de point de vue. C’est difficile pour toi de l’admettre, tu penses qu’un criminel est un criminel, je ne te demande pas de changer d’avis. Mais souviens-toi, tous les jours vous êtes confrontés à mille occasions de réinterpréter la loi. Tu vois sans cesse au volant des personnes qui franchissent des stops sans s’arrêter par exemple.
Souviens-toi, voler c’est voler, après, tout est affaire d’interprétation. Arrêtons-nous là. Donne-moi la main, je t’aide à te recentrer, vois la lune ce soir, visualise une lune rose, un ange te sourit et soudain, te revoilà chez toi, à la maison. »
Merci à toi, ça va maintenant lol, merci.
Bonne journée à tous
Jenn
3 avril, 2013 à 16:29
lol shaka =))
crystallia
3 avril, 2013 à 17:55
Vous me faites rire aussi !
shaka
3 avril, 2013 à 14:23
Lol Jenn ! ça m’a fait la même chose une fois mdr.
Jenn
3 avril, 2013 à 13:56
Bonjour Sylvie,
Merci infiniment à toi et à Ahiriel pour cet enseignement très instructif. (Et puis j’avoue que ça m’a fait une petite émotion de voir mon nom cité dans un de tes articles quand même lol!!!!!)
Bonne journée
crystallia
1 avril, 2013 à 22:43
Bonjour,
Merci à vous.
Bise
Jonathan, le dragon doré
30 mars, 2013 à 14:02
Bonjour à tous,
J’ai adoré ces deux articles.
Parce que l’on vit dans un monde de cause à effet, on attend toujours quelque chose en retour. Ne pourrait-on pas penser et faire autrement et donner à autrui ce que l’on voudrait qu’on nous donne sans rien demander.
Même quand on donne sans rien demander en retour, force est de constater pour ma propre expérience qu’il y a un retour d’ascenseur. Je remercie la vie pour chaque instant de bonheur que je vie. Les moins bons et les bons, j’apprends, je m’améliore, je vie.
On peut demander de se faire payer, échanger un service ou tout simplement donner. Chacun a le libre-arbitre et fait son choix.
Merci beaucoup et bonne journée.
Armorking
30 mars, 2013 à 12:21
Bonjour ma Rose,
Ahiriel semble vouloir te faire savoir ce que tu dois comprendre. Rien n’est tout noir ou tout blanc. Chose qui comme toi me heurter également. Mais si tu observes autour de toi tu verras comme la réalité des choses est bien vraie. C’est pour cela qu’il est complexe n’analyser une situation.
Bon courage et Bonne journée Ma Rose.
shaka
30 mars, 2013 à 12:19
Coucou sylvie,
Ces deux articles (avec l’article coûts et paiements) apportent une perspective qui dénote un peu avec celle des articles centrés sur l’amour, la « gratuité » etc sans pour autant entrer en contradiction avec. C’est aussi enrichissant que passionnant, merci