Bonjour à tous,
La mère de Ladislas est la meilleure amie de ma mère. Elle est entrée dans une colère aveugle et se dit prête à entrer en guerre contre son ex belle-fille pour pouvoir voir son petit-fils.
La vérité est que cette femme n’a jamais su faire preuve de mesure ni même de bon sens. Non je ne suis pas insensible au chagrin d’une mère, je suis la première à comprendre que son cœur souffre actuellement.
Je comprends également qu’elle ait besoin de réponses et de coupable à l’heure où il lui faut gérer le suicide de son fils. La colère vient souvent après le choc, j’en suis consciente. Mais si elle reconnait qu’il était seul au moment de son décès, pour elle il est clair que l’unique responsable de sa détresse est son ex belle-fille.
Si bien qu’elle ne veut plus la voir, par contre, elle exige de voir régulièrement son petit-fils et ne peut accepter l’éventualité qu’un jour elle refasse sa vie et que l’enfant en vienne à aimer un autre homme comme son père.
Elle a même dit à ma mère qu’elle pourrait pardonner à cette jeune femme à condition qu’elle se suicide aussi !
« Il arrive qu’une douleur soit si grande que pour survivre vous n’ayez d’autres choix que de vous éloigner de tout jugement rationnel. Il arrive que vous ayez besoin de vous concentrer sur ce qui vous permet de rester debout et ce n’est pas l’Amour qui soudain vous manque mais au contraire la folie qui seule peut vous permettre de faire face au désespoir.
Il s’agit néanmoins d’une phase passagère, qui ne dure généralement pas. Ce que tu ne vois pas, c’est que cette femme, lorsqu’elle a découvert son fils pendu, a senti qu’on lui arrachait le cœur.
Permet-lui d’être en colère. Prie pour elle, pour que l’Amour qu’elle éprouve encore pour son enfant puisse la sauver du désespoir et qu’elle puisse continuer à vivre, qu’elle puisse faire son deuil.
Prie pour elle, pour qu’elle accepte sa détresse et puisse trouver la paix. Mais la vérité, c’est qu’il lui faudra vraiment beaucoup de temps.
Ceci étant dit, comment te sens-tu ? », me demande Lauviah.
Pas bien, merci d’être revenu. Je n’arrive pas à gérer mon empathie avec maman et mon frère qui viennent sans cesse se confier à moi avec toute leur peine !
Ce qui vient d’arriver est une tragédie, je le pense, je le sais, mais le plus difficile pour moi, c’est la détresse de ceux qui restent justement. Je ne gère pas ! Je n’arrive pas, il y a trop de monde, trop de douleur, trop de sentiments extrêmes.
Trop de gens qui ne comprennent pas et qui veulent des réponses qui n’existent pas.
Je n’arrive pas.
« Qu’en est-il de ton propre chagrin ? »
Mon cœur est apaisé, j’ai pu l’aider, je l’ai vu me sourire. Je me dis que c’est dommage qu’il soit parti comme ça, mais je ne lui en veux pas. Je me demande par contre pourquoi il a fait ça chez sa mère. Je trouve cet acte d’une telle violence, il savait qu’elle le trouverait.
Cela, je ne comprends pas. En plus il parait qu’il avait les yeux grands ouverts. Je n’ose imaginer trouver mon frère ou n’importe qui d’autre pendu au plafond de sa chambre, c’est vraiment dur.
Le pire c’est qu’il a laissé des messages pour plein de gens, il a pris son temps. Il savait ce qu’il faisait, il s’est préparé, ce n’était pas impulsif. C’est le plus dur à admettre.
Il voulait partir. Malgré sa famille, son fils, la femme avec qui il était encore et qu’il aimait, sa carrière naissante, ce qu’il construisait, il voulait partir.
Personnellement je lui ai pardonné, car j’ai dû lui pardonner. Honnêtement au départ j’ai pensé, quel imbécile ! Néanmoins devant tout ce qu’il laisse, maintenant je me dis, que faire et comment gérer ?
« En vivant ta propre vie. C’est tout ce que tu peux faire. Souris Sylvie, souris pour toi. Souviens-toi que tu peux éprouver de la compassion même et surtout en te rappelant que la détresse d’autrui n’est jamais la tienne. »
Merci Lauviah.
Bonne journée à tous
crystallia
22 juillet, 2013 à 17:36
Bonjour,
Merci a tous pour vos mots !
Bise
Jonathan
22 juillet, 2013 à 16:02
Bonjour,
Mes condoléances, courage, amour et compassion pour tous tes proches qui vivent ce deuil chacun à leur façon.
Merci Camille pour ce très beau texte. C’est étrange car j’ai fait un rêve dans lequel ma première histoire d’amour est venue me visiter et m’a fait faire un voyage semblable sauf avec des ballons au lieu de plumes. J’accrochais deux nouveaux ballons à ce bouquet de ballons pour qu’elle puisse s’envoler dans le ciel heureuse et remplie d’amour. Elle s’est également suicidée de la même façon chez ses parents le jour-même où elle débutait une thérapie.
Pour toutes ces personnes décédées et encore vivantes ayant souffert de ce traumatisme, je vous dis : reposez en paix.
Courage et bonne journée!
Jonathan
Camille
22 juillet, 2013 à 15:35
Coucou Sylvie,
Une plume pour chaque chose qui te pèse, une plume pour chaque colère et chaque chagrin, une plume pour avancer et se relever, une plume pour ceux qui en ont besoin. Une plume pour dire merci j’ai fait mon possible, et une plume pour dire Adieu ou peut être à demain. Une plume pour dire que ce n’est jamais la fin et que tout est à venir et une plume pour garder la force de sourire.
Souffle sur les plumes, jusqu’à tant qu’elles s’envolent et regardes les portées par le vent.
…
C’est beau n’est-ce pas ?
Bises
clo
22 juillet, 2013 à 11:06
Bonjour Sylvie,
Voilà une bien triste et émouvante histoire.Que de douleur pour la mère et ceux qui restent. Je leur envoi tout mon soutien.
Prends bien soin de toi car pour pouvoir aider à redonner le goût et la force de vivre , c’est bien de le ressentir en soi-même.
Big bisou
Clo
maela
22 juillet, 2013 à 9:21
Bonjour Sylvie,
mes condoléances a toi et a ta famille.
Que sa famille et lui trouve la paix.
Beaucoup de courage dans ce moment difficile.
Bluebird
22 juillet, 2013 à 0:33
Une douce pensée d’Amour pour toi et pour les tiens, Sylvie.
Je découvre ce message (après t’avoir écrit par ailleurs), et les dernières phrases de ton post résonnent fort.
Merci de ce partage si émouvant. A te lire, la douleur de cette mère traverse l’écran. Et sa rage aveugle aussi. Et les mots de Lauviah sont comme de l’eau fraiche qui coulerait sur une brulure…
Courage à toi. Et sourire du coeur
Bluebird
PS : oublie mon mail, il peut attendre le bon moment pour toi…