Bonjour à tous,
Mon frère est parti ça y est. Je tente de revenir à des sentiments plus calmes, j’ai un peu de mal. Il y a quelques jours, mes guides m’ont demandé si je me sentais capable de pardonner au jeune Haïtien qui s’en était pris physiquement à ma jeune cousine. Parce qu’ils ont insisté pour que je sonde mon cœur, je l’ai fait et c’est sans honte que je peux vous dire que je ne le souhaite pas.
Aujourd’hui, ils me disent que faire son deuil, consiste aussi à pardonner d’une certaine manière. Laisser partir Ladislas dans la sérénité c’est lui pardonner d’avoir choisi de partir, pour lui-même, malgré ceux qui restent.
Là encore je sonde mon cœur, cette fois je m’aperçois que je ne peux pas encore, c’est trop tôt.
Je suis une personne rancunière. Je ne sais pas oublier la douleur. Quelque part, quelque chose reste, toujours. Je ne supporte pas d’avoir été blessée et dans ces deux cas, j’ai été blessée.
Autant je sens pourtant que je finirai par pardonner à Ladislas, parce que je l’aimais, autant je souhaite ne jamais, jamais, jamais, recroiser la route de l’autre pédophile. Parce que je l’aimais aussi.
Je supporte encore moins la sensation d’avoir été trahie que celle d’avoir été blessée. Pourtant, n’allez pas croire que je sois faite de sucre. Je sais me relever après avoir trébuché. Mais justement, ensuite je garde en tête ce qui m’a fait chuter.
« Aujourd’hui tu as voulu aller voir Pacific Rim. Tu t’es rendue au cinéma et il y a eu un souci, la fin du film a été tronquée. Que s’est-il passé ensuite ? », me demande Gabriel.
Un agent de sécurité est tranquillement venue nous demander de sortir. A l’exception d’une dame, nul n’a bougé. Au contraire, nous étions tous et toutes d’accord, nous voulions voir la fin du film.
L’agent de sécurité était confus, il a commencé à nous dire que cela n’était pas de son ressort, nous nous sommes énervés.
C’est une véritable honte de traiter les gens avec un tel mépris. Le fameux responsable ne s’est jamais montré alors que nous l’attendions fermement. C’est encore cet agent qui est revenu nous dire que nous allions enfin voir la fin du film. Soulagés, nous pensions avoir obtenu gain de cause lorsque soudain, on nous a balancé le générique de fin et même pas le début ! De qui se moque-t-on ?
Nous nous sommes levés, j’ai vu un homme et son fils partir fâchés, moi je me suis rendue à l’accueil et j’ai dit que je souhaitais faire une réclamation, c’est ce que l’agent de sécurité nous avait conseiller de faire avant qu’on nous montre ce générique stupide.
J’étais la première arrivée à l’accueil, je n’étais pas de bonne humeur mais celui qui m’a reçu m’a dit qu’il était déjà au courant du problème et m’a proposé un billet de remboursement. Pour aller voir n’importe quel film. Les autres sont arrivés peu après et voyant ce qui se passait, tout le monde s’est calmé.
« Qu’est-ce qui t’a le plus déplu ? »
Pourquoi est-ce un agent de sécurité qui, après avoir essayé de nous mettre dehors par deux fois, est venu nous dire que nous avions la possibilité d’aller faire une réclamation à l’accueil ?
Où donc est resté planqué le responsable ? Je reconnais que je me suis beaucoup exprimée, j’étais surprise moi-même. Mais je ne comprenais pas que cet homme nous indique la sortie avec tant d’insistance quand nous n’avions pas vu la fin du film. C’est une honte.
Deux fois il est venu nous demander de sortir et il a même fait entrer les femmes de ménage !
Je parie que si c’était nous qui étions en tort, nous aurions vu le responsable.
Néanmoins, je ne suis pas la seule a avoir fait part de mon mécontentement.
« En effet, vous vous exprimiez tous d’une même voix. Mais finalement, ceux d’entre vous qui se sont rendus à l’accueil ont obtenu un remboursement.
Preuve en est qu’il y a parfois bien plus intéressant à faire que rester fâché. Cet homme qui est parti contrarié avec son fils, celui-là a réagi sans discernement.
Rester calme, considérer la situation avec humilité t’aurait permis d’accepter le problème technique. »
J’étais prête à l’accepter, je souhaitais seulement voir la fin du film, c’est ce que nous demandions.
« Comme tu es prête à accepter le suicide de ton ami ? »
Je ne vois pas bien le rapport !
« Il a fait un choix. C’est tout. Avec humilité vois ce choix et accepte-le pour ce qu’il est, un choix. Il ne visait pas X ou Y, il a pensé à lui. »
Que fais-tu de ma douleur ?
« Elle est ton choix également. Tu peux être remboursée là aussi. Comme tout à l’heure au cinéma. Cette douleur-là apparait dans l’instant, mais c’est toi qui l’entretiens.
Accepte le choix de ton ami. Jamais, tu n’obtiendras de raison apaisante à ce geste, ce n’est pas là qu’il faut regarder.
Il a fait un choix, pas celui de vous faire souffrir, celui de partir pour lui-même, ce n’est pas la même chose.
Ne réagis pas comme ce père fâché, va plutôt te faire rembourser. Pardonne et tu pourras achever ton deuil.
Pardonne aussi au jeune Haïtien, pour toi et seulement pour toi. »
Je n’en ai pas la force.
« Tu n’en as pas la Volonté. Mais la force de surmonter tout ce qui vous est présenté existe en chacun de vous. »
Je suis trop en colère, je n’arrive pas. Je ne peux pas.
« Tu pourras retourner voir le film de ton choix. Vois ce que je te montre, tu feras d’autres rencontres, d’autres personnes te décevront, donne-toi les moyens d’accepter quand même d’accueillir toujours ceux qui viennent.
Fais-toi rembourser et dépasse la colère, laisse partir ta peine. Pourquoi ne peux-tu pas pardonner à Ladislas ? »
Parce que je suis triste.
« C’est normal d’être triste. Pourquoi combattre cet état ? Accepte ta tristesse pour pouvoir te souvenir des bons moments.
Pourquoi ne peux-tu pas pardonner au jeune Haïtien ? »
Parce que j’ai été profondément déçue et choquée.
« Cela aussi est normal en de telles circonstances. Mais tu ressens aussi de la honte, tu t’en veux de n’avoir pas su voir qu’il était « comme ça ». Alors tu restes en colère alors que, tu avais tendu la main et accueilli avec générosité. Il n’est pas normal de t’en vouloir pour cela.
Tu sais Sylvie, seul le pardon libère. Tu as voulu faire confiance, par Amour, tu ne devrais pas t’en vouloir pour cela.
Prends ton ticket de remboursement, tu le mérites amplement. »
Merci beaucoup Gabriel.
Bonne journée à tous
shaka
1 août, 2013 à 15:00
@ Jonhatan : J’ai eu souvent l’occasion de te lire et crois moi tu as la verve d’un pape lol
@ Sylvie : Merci beaucoup, j’apprécie le conseil
Jonathan
1 août, 2013 à 11:25
@ Shaka : Ahah! Je sais que ce n’est peut-être pas le bon timing sauf que j’aime bien ta blague et peut-être que ça devrait être ma nouvelle vocation : curé.
Pardon de vous importuner en ce moment de deuil.
Je souhaite à nouveau mes condoléances à toute la famille et principalement à toi Sylvie. Bon courage, espoir, paix, amour, compassion, etc.
@ Laurence : Tu as bien raison.
Merci.
crystallia
1 août, 2013 à 1:19
Salut,
Papis, surtout, reste comme tu es.
Merci à tous.
Bise
shaka
31 juillet, 2013 à 23:21
Salut,
Euh désolé de faire de l’humour alors que tu es en plein deuil Sylvie, c’était maladroit de ma part T-T excuse-moi.
J’ai toujours eu du mal avec les deuil dans le sens où je n’y vois pas vraiment des événements malheureux, mais je dois prendre en compte la peine très légitime des autres.
Je t’embrasse.
Laurence
31 juillet, 2013 à 18:45
Bonsoir,
Même si l’on sait que le pardon libère, il faut parfois du temps pour arriver à pardonner ce qui nous paraît impardonnable. Seuls le temps et le recul nécessaires nous permettent de réaliser que nous ne sommes que face à nous-même dans toute situation. Avant, pendant ou après, nous « gérons » les choses à notre manière, avec nos outils… le tout est de finir par trouver la paix, un jour où l’autre avec ses propres possibilités.
De tout coeur avec toi Sylvie dans ses épreuves.
Bises.
shaka
31 juillet, 2013 à 16:24
Jonathan tu devrais proposer ton texte au Vatican en remplacement du « je vous salue marie » XD
(no offense, juste une blague)
Jonathan
31 juillet, 2013 à 16:04
Merci à tous pour ces magnifiques partages d’expérience.
Nous sommes que la conscience d’une expérience.
Merci Gabriel, je t’aime, je vous aime tous.
@ Maela : Ils s’en rendent compte là-haut et le ressentent encore plus que nous et souhaitent tellement que nous nous pardonnions tous pour nos erreurs afin de nous libérer tous de notre souffrance. La douleur sera toujours présente car elle nous averti du danger. Peut-être arrêter d’avancer, prendre un temps d’arrêt, observer, faire le vide dans nos coeurs, libérer la souffrance en pardonnant à ceux qui nous ont offensés et laisser la place uniquement à l’amour…
Puisse notre amour se retrouver pour l’Éternité.
Merci pour votre collaboration.
Jonathan votre gardien
clo
31 juillet, 2013 à 11:06
Bonjour Sylvie ,
Prendre du recul, accepter la souveraineté qu’a chacun sur sa vie propre, son positionnement , ses décisions (telles qu’elles soient) , c’est vrai que c’est difficile .Chacun a sa vision du monde et pense que c’est la seule qui est juste alors qu’en fait cela dépend tout simplement du côté où l’on se place pour regarder …
Bisous
Clo
galine4
31 juillet, 2013 à 10:01
coucou ma belle!
je te souhaite du courage et la paix du coeur dans ton avancement!
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maela
31 juillet, 2013 à 9:42
coucou,
AH le pardon c’est tellement liberateur mais aussi difficile de l’accepter
des fois je me demande si la -haut ils en rendent compte comment c’est difficile
de pardonner et d’avancer…nous qui sommes que des etres humains….