Bonjour à tous,
Un collègue m’a appelée hier soir. Je n’ai pu répondre, il m’a rappelée ce matin. Il était 7h17. Sa mère, âgée, est très malade. Je lui avais dit de me tenir informée si les choses évoluaient.
Il était venu à l’enterrement de mon grand-père et naturellement je compte être là pour lui aussi. Quand le téléphone a sonné et que j’ai vu son nom si tôt j’ai pensé, bon…
J’ai décroché et il m’a annoncé que sa mère allait sortir de l’hôpital. J’étais soulagée pour lui mais il a immédiatement enchainé. Il est en congé depuis vendredi soir. Ce lundi était le jour de la réunion mensuelle et un collègue l’a appelé. Il était blessé en vérité, le collègue lui a expliqué que la gérante s’en était violemment pris à eux deux, disant qu’ils ne lui servent à rien. Elle est très insatisfaite de leur travail à tous les deux alors qu’ils travaillent tous deux largement plus que les 4h par jour sur la base desquelles ils sont payés. Ils n’ont pas de chance, la convention collective dont nous dépendons précise que ce type de rémunération est normale du moment que les agents perçoivent un pourcentage, comme les commerciaux. Sauf qu’à côté de ce pourcentage ils ont un objectif à atteindre qui est hors de portée en travaillant effectivement 4h par jour. Théoriquement ils ont le droit d’avoir un autre emploi à côté, puisque leurs contrats précisent qu’ils sont à temps partiel. Le souci est qu’en pratique, il vaut mieux que la direction l’ignore, tous ceux qui ont eu deux emplois ont perdu leur poste.
Donc, elle s’est plainte et le collègue, un nouveau, parle déjà d’aller voir ailleurs définitivement. Il n’a pas apprécié, vous ne me servez à rien. Celui qui m’a appelée non plus. Mais surtout, la directrice s’est fâchée. Elle n’a pas supporté qu’une fois de plus les associés se congratulent entre eux alors qu’elles voient comme ils travaillent vraiment. Elle a dit ce qu’elle pensait et sa fille lui est tombée dessus, lui disant franchement qu’elle peut « foutre le camp si elle le souhaite ».
« Ton ami était bouleversé. », me dit Lauviah.
J’ai vu ça.
« Il veut partir. »
Oui, il a un autre poste ailleurs, il compte demander si on peut le prendre à temps plein. Ce serait super pour lui, c’est ce que je lui souhaite. C’est quelqu’un que j’aime bien.
« Il ne compte pas accepter les propos qui lui ont été rapportés. »
Oui, je lui ai dit que ce n’est pas une bonne chose de répondre en étant énervé et je sais bien de quoi je parle. Je lui souhaite de pouvoir être rapidement embauché à temps plein ailleurs.
« Il dit qu’il ne tolèrera pas de se faire insulter ou humilier comme tu l’as déjà été. »
Je lui ai dit, quand il me disait qu’il travaillait tôt le matin, le samedi, même le dimanche, qu’il perdait son temps, qu’il ne serait pas mieux considéré. Il ne m’a pas écoutée. Je lui avais dit que l’unique chose qu’on regarderait ce n’est pas son implication mais le montant qu’il rapporte. Je lui avais dit.
Je lui avais dit qu’il n’y avait aucune reconnaissance à attendre, que les efforts sont considérés comme parfaitement normaux et je lui ai dit pourquoi les deux précédents agents avaient été virés. Je lui avais dit.
Ils demandaient la même chose, que l’on reconnaisse leur travail. Quand il est en congés, on s’attend à ce qu’il fournisse quand même un minimum. On trouve cela normal. Je lui avais dit cela aussi.
Il veut parler à la gérante ? Qu’il y aille, mais cette femme n’écoute pas ce qui ne va pas dans le sens qui l’intéresse. Elle voudrait que tout le monde trime pour elle et c’est tout. Quand je dis ça je ressemble à une pauvre fille amère je suppose. Ok. Mais, aujourd’hui ce n’est pas moi qui suis énervée. Et tout ce qu’il voit maintenant, je l’ai vu il y a longtemps. Et je l’avais prévenu.
C’est drôle tout le monde a l’air de tomber des nues. Même la directrice ne comprend pas pourquoi sa fille se comporte comme elle le fait. Alors qu’il s’agit d’une femme méchante, jalouse et sans intelligence. Je reconnais que pour moi l’intelligence passe par le cœur.
Elle pense qu’elle peut manipuler les gens à sa guise, elle n’a pas ce qu’il faut pour ça, elle manque de finesse. La comptable, voilà une femme redoutable et d’une remarquable intelligence, une personne brillante autant qu’elle peut être hypocrite et sournoise. Celui qui la fera tomber n’est pas né, j’ai même vu la directrice se casser les dents sur elle. Une personne comme je suis heureuse de ne pas en connaître davantage. Et une si habile manipulatrice, elle voit tout, comprend tout, sait se servir de toutes les informations qu’elle capte.
Je ne l’aime pas du tout je dois bien le dire. Mais c’est la meilleure amie de la gérante.
« Il n’y a qu’une seule solution possible ici. »
Oui je sais, il faut que je parte, que mes deux collègues partent parce que ce n’est pas à moi ou à eux de faire changer des tiers. Au moins dans tout ça et même en risquant le burn out, j’aurai appris à prendre conscience de ce que je vaux.
« C’est d’ailleurs ce qui t’a sauvée de la dépression. Tu sais pourquoi il faut que tu fasses quelque chose qui te plait et dans quoi tu te reconnaitras. Parfois c’est lorsqu’apparait la lumière que vous réalisez que vous étiez dans un tunnel.
Ce poste, c’est un tunnel pour toi. Rien d’autre. Ton ami risque d’en sortir amer. Au moins toi tu avais compris qu’il était vain de t’investir. »
Je le lui avais dit, il ne m’a pas écoutée.
« Le travail ne permet pas seulement de gagner sa vie, c’est un moyen d’exister socialement, dans la sphère public et par conséquent de pouvoir dire, voilà qui je suis. Toi, tu as eu ton blog, tes consultations et diverses expériences qui t’ont permis de réaliser à travers quoi tu pouvais te réaliser. D’autres se servent de leur emploi et de leurs relations amoureuses.
Souvent ces personnes se servent de ce qui est à l’extérieur pour assouvir leur quête intérieure. Nous t’avions dit que ton chemin n’était pas celui qui laisse le plus de vilaines traces. Maintenant tu vois pourquoi ?
Changeons de sujet, tu es contente d’avoir fini ton livre ? »
Oui, je suis contente d’avoir pu faire quelque chose qui me plait surtout. C’est petit à petit que je m’en suis rendue compte mais, je veux vraiment trouver un éditeur. Et pas simplement pour avoir une maison.
« C’est bien de l’accepter. Mais imaginons un instant, c’est juste une hypothèse, que tu trouves un éditeur et que ton livre se vende, que feras-tu ? »
Je ne sais pas, je n’y suis pas alors je préfère ne pas me projeter.
« Il ne s’agit que d’une simple hypothèse, que ferais-tu ensuite ? »
Je reprendrai mes études. Pour devenir psychologue.
« Pourquoi pas. »
Lol, merci Lauviah.
Bonne journée à tous
crystallia
6 décembre, 2013 à 2:56
Bonjour,
Carène, merci pour ce superbe partage, qui m’a touchée.
Merci a tous.
Bise
emmanuel
6 décembre, 2013 à 1:28
très bonne idée les études de psychologie…
Carene
5 décembre, 2013 à 21:25
je t’en prie Jonathan ! c’est un réel plaisir pour moi de partager…
Jonathan
5 décembre, 2013 à 17:59
Merci beaucoup Carene pour ce partage.
Carene
5 décembre, 2013 à 14:53
Bonjour Sylvie
Certains de tes propos m’ont fait penser à la prière de la sérénité :
« Mon Dieu,
Donnez-moi la sérénité
D’accepter
Les choses que je ne puis changer,
Le courage
De changer les choses que je peux,
Et la sagesse
D’en connaître la différence. »
Je me suis effectivement libérée le jour où j’ai compris que l’on ne peut changer les gens ou certaines situations. Cela dit, une expérience récente est venue quelque peu nuancer cette compréhension.
En effet, contre toute attente, mon intervention est venue modifier une situation installée de longue date et qui a mon sens devait l’être.
Après analyse, je me suis rendue compte que si cette intervention a porté ses fruits c’est parce que j’ai abordé la problématique sous un angle différent.
Tout d’abord, je ne me suis pas fait un devoir de changer les choses.
Ensuite,j’ai donné le meilleur de moi même un jour après l’autre en respectant mon être et mes valeurs.
Enfin, les évènements se sont enchainés naturellement, indépendamment de ma volonté, pour amené le changement.
Pendant ces mois, j’ai tout simplement été moi même sans chercher à avoir d’impact ou à convaincre qui que ce soit de mon opinion.
Cela me ramène donc à Gandhi : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde. »
En définitive, je pense que d’une manière ou d’une autre, nous pouvons changer les choses. C’est d’ailleurs ce que tu fais à travers ton blog…
Néanmoins, l’important est de ne pas focaliser sur le résultat mais simplement sur ce que nous avons donner ici et maintenant.
Le non attachement au résultat fait qu’une action est fructueuse ou pas…
Belle journée à toi !