Un sol sous mes pieds

Bonjour à tous,

La semaine dernière, jeudi soir, je me suis couchée en me demandant comment j’allais pouvoir trouver la force d’aller travailler le lendemain. Et ce fameux lendemain, je me suis réveillée sans voix. Quelle coïncidence n’est-ce pas ? Eh bien figurez-vous que j’en ai une encore plus incroyable, ma voix a commencé à revenir à l’instant où j’ai quitté le parking du travail au volant de ma voiture une heure après être arrivée.

Lundi soir, mon arrêt maladie s’achevait et le même constat que le jeudi d’avant s’est imposé à moi, je ne savais plus où trouver la force une fois de plus. En rentrant très prématurément du cours de steel pan, je me suis mise à parler toute seule dans ma voiture. J’avais besoin d’une solution immédiate, pas d’une issue à court ou moyen terme, il me fallait une solution immédiate. J’étais à bout de nerfs et j’ai dit tout ce que j’avais sur le cœur à ceux qui, je le savais, m’écoutaient tandis que je garais la voiture sur le côté près de la maison.  

Eh bien, croyez-moi ou pas et je comprendrais que vous ne me croyiez pas, mais je me suis réveillée mardi en ayant compris que je ne dois rien à personne, que je n’ai rien à prouver à quiconque et les jours qui ont suivi, j’ai même eu l’occasion de réaliser pourquoi je suis à ma place là où je suis aujourd’hui. Pourquoi je n’ai pas commis d’erreur, je ne me suis pas trompée de route et surtout qu’elle n’est pas bouchée.

Je me suis demandée, comment faire de l’expérience que j’ai vécu au travail quelque chose de productif. Pour moi tout d’abord. Je cherchais le moyen de retrouver la paix en moi. Cette même paix qui s’enfuyait dès que je passais la porte de mon bureau.

Je pensais que le salut se trouvait obligatoirement dans la fuite. J’avais tort. Hier matin, la gérante est venue me faire tout un tas de reproches, tournant encore autour du pot. Avec mon tact et ma diplomatie bien connus quand je m’énerve, je lui ai tenu tête.  Pourquoi est-ce qu’elle ne me renvoie pas si elle ne me trouve pas compétente ? J’ai fini par comprendre qu’elle ne le fera pas. Par contre elle continuera de m’ennuyer. Et de revenir vers moi à pas feutrés comme aujourd’hui après que je lui ai tenu tête.

Depuis le jour où le sol s’est ouvert sous mes pieds et où tous mes repères se sont écroulés, je cherche une ile quelque part, pour retrouver la sensation de marcher sur quelque chose de stable. 

Un jour j’étudiais sérieusement pour préparer le concours d’entrée de l’école de la sécurité sociale et le lendemain, je me suis réveillée sans plus aucune motivation, incapable même de finir ma cinquième année et d’obtenir mon master 2. Qui ne s’appelait pas encore ainsi à l’époque.

J’ai regardé tout ce que je croyais avoir, tout ce en quoi je croyais, se déliter et glisser entre mes doigts sans pouvoir retenir quoi que ce soit. Jusqu’à la confiance de mes parents.

Aujourd’hui je peux vous le dire, il est arrivé au cours de cette dure période que je me demande finalement pourquoi je continuais à me battre. Mais heureusement ou malheureusement, j’ai su très tôt que si je devais mourir d’une manière ou d’une autre, je devrais revenir pour revivre tout ça. Et ce n’était pas ce que je souhaitais.

Qu’est-ce que je souhaitais ? J’aurais voulu pouvoir trouver une réponse claire et nette à cette question un bon million de fois. Au moins. Mais je n’ai fait que tourner, tourner autour du pot. Un bon million de fois. Au moins.

Alors où était donc ce stupide pot ? Ma foi je ne sais pas, j’ai arrêté de le chercher. J’avais mieux en tête, une maison, une solution immédiate, je n’avais donc que faire du pot.

D’ailleurs, j’ai ma liste de résolutions pour 2014. Que des choses super importantes.

- Devenir ambidextre pour pouvoir mieux jouer du steel pan et ne plus avoir la sensation que ma main gauche refuse de m’obéir.

- Acheter un appareil photo qui me permettra de prendre de belles photos de la lune.

- Commencer un blog artistique.

- Tester les biscuits raisin-noisettes. Et des tas d’autres.

- Passer plus de temps à la plage.

- Regarder les mouches voler.  

Voilà, cette année, j’ai décidé de me montrer réaliste dans mes résolutions. Et de me faire plaisir au passage. Pour cette raison j’ai aussi une liste des choses à ne plus faire.

- Ne plus me retenir de me plaindre quand j’en ai envie.

- Ne plus jamais, jamais, jamais manger de chips (j’ai eu la crise de ma vie il y a deux jours, pire encore que la fois où j’ai mangé des moules avariées, tout ça pour quelques chips, c’est fini !)

- Oublier le vernis jaune sur les mains. Une erreur fashion…

- Ne plus acheter de bonbons au cinéma. Ce sera pour la deuxième partie de l’année. Voire le dernier trimestre. Le dernier mois. Oui voilà, cette mesure est pour décembre 2014. Fin décembre 2014.

Et voilà à présent mon souhait pour 2014, parvenir à tenir toutes mes résolutions.

Voici mon challenge maintenant : Trouver le moyen de me faire plaisir chaque jour. J’aime bien ce challenge, il me donne envie. Il me permet de me rappeler qu’en vérité il y a toujours eu un sol sous mes pieds. Un sol stable.

Aujourd’hui je me sens forte et j’ai le sentiment que tout ce que je veux sincèrement me sera accessible un jour ou l’autre. J’ai le sentiment que je trouverai toujours le moyen d’obtenir ce qui me convient.

Et justement, je pense que ce qui me convient c’est de me faire plaisir.

Bonne journée à tous