« Laisse-nous faire »

Bonjour à tous,

Je déteste la période des bilans comptables en général. La totalité de mes clients deviennent de véritables enfants qui ont exigence sur exigence. Est-ce de ma faute si certains perdent les documents qui leur ont déjà été envoyés ? Pourquoi est-ce à moi de les rééditer ?

Cette année toutefois, la période a été calme. Extraordinairement calme. En même temps le premier trimestre commence. Mais justement, ma boîte aussi attend le commissaire aux comptes. Et notre cabinet comptable est venu nous prêter main forte.

Je vais être augmentée, c’est la comptable qui l’a ordonné. Vive la comptable. Et la menace d’un contrôle qui ferait apparaître des choses sur lesquels je ne vais pas m’étendre. Alors en plus d’être augmentée je monte en grade. J’adore la comptable. Les actionnaires avaient décidé d’augmenter l’objectif, je n’aurais plus reçu de prime vu le montant exigé.

C’est drôle, je le savais et pourtant j’avais l’impression que ça irait quand même. Vive la comptable.

« Ce qui est pour toi est pour toi. Aucun des associés ne peut s’opposer à ce que tu sois augmentée. Et pourtant, ils attendaient que tu demandes une augmentation. Ce que tu ne voulais pas faire et qu’absolument personne ne te conseillait. Nous non plus.

Ainsi, tu n’as pas eu à entendre des remontrances autant injustes qu’injustifiées. Pour justifier un refus. Et que penses-tu de ton entretien aujourd’hui ? », me demande Lauviah.

Tout le monde me demande, je préfère attendre le résultat. Ils ont promis de donner une réponse, positive ou non.

« Tu as accepté une consultation inattendue. »

Ma directrice ! Je ne sais même pas pourquoi je lui ai parlé tout à coup. Elle m’a reproché de ne pas lui avoir dit avant. 

« Elle te demande franchement d’agir pour elle car elle souffre beaucoup. »

Oui, je ne me suis jamais penchée de cette façon sur le bureau.

« Parce que nous ne t’avons pas laissé faire. Tu étais trop en colère, trop désireuse de faire du mal. De voir d’autres souffrir comme tu souffrais. Il fallait que tu te calmes. Tu avais raison dans tout ce que tu percevais, mais il fallait que tu te calmes. Et que tu reprennes confiance en toi professionnellement. Nous t’avions dit qu’il y avait une autre façon de combattre le harcèlement moral au travail. Tu ne voulais pas en entendre parler, mais la confiance est le meilleur chemin.

C’est pour cette raison que tu as pu passer cet entretien hier. Quel concours de circonstance n’est-ce pas ? Une annonce qui te correspond justement au moment où tu as repris conscience de ta propre valeur sur le plan professionnel et ce sans qu’il y ait eu un changement extérieur dans ta vie. La confiance. »

Aujourd’hui vous allez m’aider à lui répondre ? Elle veut comprendre ce qui se joue mais elle veut aussi une action concrète pour que les choses s’arrangent pour elle. Je ne fais pas cela en général. Elle me dit qu’elle prie tous les jours, je la sais croyante et pratiquante.

Mais ce qu’elle me demande là, c’est impossible à obtenir sans un peu de manipulation énergétique. Ne serait-ce que pour qu’elle retrouve espoir et confiance.

« Il est possible d’accéder à sa requête sans nuire au libre arbitre de quiconque ou causer de dommage. »

Sérieusement ? Dans cette configuration… 

« Laisse-nous faire. Nous pouvons l’aider. C’est la reconnaissance que tu éprouves envers elle qui fait que nous acceptons de lui répondre. Elle veut que les choses s’arrangent ? Non, elle veut qu’on lui rende ce qu’elle a perdu. Et elle estime qu’on lui a tout pris. Elle n’a pas entièrement raison, mais nous acceptons. De lui créer une ouverture, à elle d’agir ensuite. »

C’est vraiment gentil à vous d’accepter, je voulais sincèrement l’aider.

« Ne fais rien, vis ta vie, laisse-nous faire. »

Ok, sans problème, merci beaucoup !

Bonne journée à tous