Bonjour à tous,
Qu’est-ce que j’étais en forme ce matin au réveil, j’aurais pu courir un marathon. Bon d’accord, je ne cours pas et n’en ai pas envie. Mais j’étais en super forme. A 3h07 quand j’ai ouvert les yeux. Maudit soit le décalage horaire.
J’ai repris le chemin du bureau aujourd’hui comme prévu et mes collègues m’ont demandé comment les choses s’étaient passées. J’ai répondu et ai fini par parler de cette femme dont la seule tâche consiste à réceptionner puis trier le courrier. Toute la journée.
J’ai été surprise de la réaction de mes collègues ensuite. Il est évident qu’elle est bien mieux à ce poste qu’au chômage d’un point de vue purement matériel. Néanmoins à sa place je sais que je pèterais un câble. Et mes collègues se sont montrés surpris de ma propre réaction.
Ils m’ont ressorti ce même vieux discours avec lequel mes parents m’ont élevé. Le travail c’est le travail. Même répétitif, rébarbatif, ça reste le travail. On fait parce qu’on doit, c’est normal.
Et ensuite de me faire savoir que la majorité des personnes qui travaillent à la direction sont passées par des agences et se sont retrouvés à l’accueil au début de leur carrière. Ce travail n’est pas passionnant néanmoins il permet de connaître les produits et d’apprendre le métier bla bla bla…
En outre peut-être que certains apprécient le type de responsabilités qui leur sont confiés et si ça se trouve cela leur suffit.
Il est vrai que moi les produits, je ne les connais pas encore tous. J’apprends en fonction des besoins, quand j’arrive sur un dossier et que je vois un prêt un peu particulier, je vais dans la base pour voir de quoi il est question. J’ai achevé toutes les formations en ligne que l’on m’avait imposées. Contrairement à mes collègues qui se sont faits reprendre.
Mais moi je ressens une soif intellectuelle assez difficile à combler autrement que par l’exercice constant de ma propre créativité. Ça ne m’a pas ennuyé de faire ses formations. Cela ne m’ennuie pas non plus de faire des recherches dans la base de données.
Apprendre est toujours intéressant à mes yeux.
Par contre, trier du courrier toute la journée représente un enjeu intellectuel si faible que je sais que je le supporterais aussi mal que mon ancien boulot. Et ce qui m’a surprise ce matin, c’est de constater que j’étais la seule à penser ainsi.
Je trouve que l’ennui intellectuel est une chose terrible. En même temps il nous pousse à faire preuve de créativité justement, pour combler les manques autrement. Du moins je croyais que c’était là le schéma universel face à l’ennui. Mais en fait non.
Pour beaucoup de personnes, les dérivatifs ne peuvent venir que de l’extérieur ou des tiers. Cela est encore plus terrible à mes yeux.
En fait je vois une sorte de renoncement de soi dans le fait de ne pas cultiver la curiosité intellectuelle. Un vilain renoncement.
Dire qu’il est normal de s’ennuyer au travail est terrifiant à mes oreilles car je n’ai toujours pas renoncé à trouver le travail qui me convient vraiment et je préfère essayer encore plein de choses plutôt que me dire, c’est fini je laisse tomber.
La réaction de mes collègues ce matin me fait penser à cette femme que j’avais entendu dire à une conférence sur l’intolérance au gluten que les pâtes sans gluten n’étaient pas bonnes au goût mais comme elles étaient bonnes pour la santé, il fallait manger quand même.
Je ne peux pas manger des choses que je ne trouve pas bonnes. Il faut que la nourriture me plaise. Bon pour la santé, ça ne me suffit pas. Et je trouve incroyable que l’on puisse se forcer à manger des pâtes sans gluten alors qu’il y a tant d’autres plats intéressants.
Je n’aime pas faire parce que c’est normal. J’aime bien quand les choses prennent sens pour moi. Celui qui me fera avaler un plat de brocolis n’est pas né par exemple, j’ai horreur de ça. Et je souhaite de tout mon cœur de ne jamais avoir à trier du courrier toute la journée.
Déjà que je m’ennuie quand je ne trouve pas de problème à résoudre dans mes dossiers.
Non vraiment, c’est drôle mais il n’y a que le fait d’exercer ma créativité qui me comble intellectuellement.
Et créativité au sens large. J’aime écrire en étant inspirée par exemple. En fait j’aime tout ce qui me vient par inspiration.
Je prie pour ne plus jamais avoir à « trier du courrier toute la journée » parce que j’ai déjà donné, à ma manière et franchement, j’ai eu ma dose. Je suis contente d’être parvenue à m’évader à ma façon mais aujourd’hui, je voudrais bien pouvoir être créative dans un tout autre contexte.
« Tu as fini l’histoire que t’a demandé Yahetel ? », me demande Roéchel.
Toujours pas, elle avance.
« Elle devient longue. »
Oui, tant mieux, ça me plait de l’écrire.
« Eh bien écris, petite Sylvie. »
Merci à toi.
Bonne journée à tous
crystallia
2 décembre, 2014 à 1:41
Salut Mélissa,
Ce qui compte c’est d’être dans l’action.
Bise
Miss X
1 décembre, 2014 à 14:27
aïe aïe..
ha , et à propos du domaine au quel je voulais parler.. le domaine que tu m’a répondu ne convient pas non plus , c’est le premier truc intéressant qui m’est venu à l’esprit.
Bon , et par contre , faire avec ce qu’il y ‘a devant moi , je vais regarder..je promets pas que ça va être simple , je vais avoir des hauts et des bas ,pour trouver.
Bise
Carene
9 juillet, 2014 à 17:14
c’est en effet caricatural car seuls les besoins physiologiques sont identiques d’une personne à l’autre, et encore tout dépend ce que chacun met dans cette case.
Je pense que chacun peut établir sa propre pyramide avec les besoins biens spécifiques de son être…
Braddy
9 juillet, 2014 à 16:52
Bonjour Carene,
Ca me semble très pertinent en effet.
Même si la pyramide de Maslow n’est pas issue d’une démarche scientifique, elle porte un message intuitif qui nous parle facilement à tous.
En résumé:
Notre motivation serait guidée par 5 types de besoins ordonnés: la physiologie, la sécurité, l’appartenance, l’estime, l’accomplissement.
Lorsqu’on arrive à combler un certain étage de besoin, on aspire à combler l’étage supérieur.
Et si je fais une tentative, qui du coup est caricaturale, car elle ne retranscrit pas du tout mon cas:
Motivation à trier des lettres = besoin physiologique besoin de sécurité.