Un an

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Un an dans Depuis l'entre-deux 14080103022417181812425042

Ladislas,

Cela fait un an déjà que tu nous as quittés. Je sais que tu aurais eu 26 ans ce 1er aout. Je veux te dire que je ne suis plus fâchée contre toi pour ton suicide et j’espère que là où tu te trouves tu peux veiller sur ton fils.

Tout à l’heure je lisais le message que ta sœur a posté sur facebook, je regardais tes photos. Je les ai pas mal regardés durant cette année. Nos mères étaient très proches, nous avons partagé beaucoup de choses. J’ai dormi chez toi, tu as dormi chez moi…

Aujourd’hui c’est avec le sourire que je te souhaite une belle route, calme et apaisée. Ne t’inquiète pas pour ta tête de mule de mère, elle prendra le temps qu’il faut mais elle surmontera elle aussi. Elle est forte et elle a ton petit garçon, dont elle aime s’occuper. Tu vois finalement, elle a trouvé un arrangement viable avec la mère de ton fils. Elle a su tempérer sa colère à son égard et tes sœurs et elle ont même fini par déménager. Je t’avoue que j’espérais qu’elles le fassent. Je te le dis franchement je trouve que ce n’était pas malin de ta part de te pendre chez ta mère, dans la chambre d’à côté en plus. Elle avait transformé la pièce en sanctuaire, personne n’arrivait à la raisonner.

Mais ça va mieux maintenant. Même si elle considère qu’il y a un avant et un après le fait de devoir continuer à s’occuper de tes sœurs, de ton fils,  l’ont obligé à continuer à se battre.

Je sais que tu dois t’inquiéter du fait qu’elle tarde à reprendre goût à la vie. Nous nous en inquiétons tous et en même temps, c’est ta tête de mule de mère. Elle prendra le temps qu’il faudra. 

Tu te souviens du dernier noël qu’on a passé chez toi, non c’était le jour de l’an. Ta mère voulait nous obliger à rester à table jusqu’à deux heures du matin, à nous gaver. Ton frère a été le premier à se lever, nous avons lâchement profité de la situation ensuite. C’est qu’il s’agissait de lui tenir tête à ta mère !  En plus elle avait fait au moins trois entrées, où allait-on mettre les plats principaux après tout ça ! On n’avait plus de place ! 

Je me demande si tes sœurs s’en souviennent. La plus jeune surement pas. Elles sont aussi fortes que ta mère.  Et la plus âgée des deux a un petit ami maintenant et elle va de l’avant. Ses études se passent bien également.

Elles pensent beaucoup à toi, comme nous tous. Pour moi tu étais le petit frère. Ça ne meurt pas un petit frère.  Toutefois aujourd’hui j’accepte ton choix. Bonne route Ladislas.

Passe me voir si tu peux, mes guides ne me laissent pas aller voir les gens dont la mort m’a fait de la peine ou continue de m’émouvoir. Alors il faudra que tu passes, comme je sais que tu es passé voir mon frère, dans ses rêves.

A un de ces jours.

Bise ;)

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7 Commentaires

  1. Miss X

    29 octobre, 2014 à 10:33

  2. crystallia

    2 août, 2014 à 12:05

    Bonjour à tous,

    La mort de Ladislas m’avait beaucoup touchée. Ce genre d’évènements nous amène à nous remettre en question d’une façon pas forcément juste pour nous comme pour celui qui est parti.

    La douleur n’est plus là aujourd’hui et pour diverses raisons je pense que rien ne l’aurait fait changé d’avis.

    Pour autant, j’aurais aimé qu’il reste. Alors je comprends la peine de ceux qui ont du mal à accepter ou à vivre sans.

    Le suicide d’un proche est une épreuve plus grande que la mort « normale » car quelque part on a le sentiment que l’Amour ne suffisait pas et on ne comprend pas pourquoi.

    Or c’est juste un choix. Il n’y a rien d’autre à comprendre. c’est ce qui permet petit à petit de combler le vide me disent mes guides.

    Admettons, vraiment petit à petit parfois.

    Merci à vous tous.

    Bise ;)

  3. Émilie

    2 août, 2014 à 6:15

    Bonjour Sylvie,
    Je devrais avoir quelques chose à dire mais j’ai encore du mal à trouver que certains jours sont des bons jours et ma main tremble. Un an ou dix ans après, la colère ou la souffrance s’est endormie et il ne reste que le creux de l’ absence de ceux qui ont quitté notre vie et choisi ou subi un autre avenir. Il faut leur écrire et continuer de les aimer de loin comme tu aimes Ladislas. Je sais qu’ils nous aiment aussi et je voudrais pouvoir consoler Éric, Lucie, Yvan et ceux dont je n’écrirai pas les noms car j’ai renoncé à aller les voir même en rêve. Ce soir je vois la soeur d’Éric qui continue à envoyer des signes à sa mère pour l’assurer qu’il est bien vivant et que l’amour est aussi éternel que la vie. Le soir où il avait décidé de nous quitter, ma fille m’avait demandé ce que je ferais si son frère mourrait. J’avais répondu « je serais triste pour toujours ». Il y a forcément des bons jours qui efface les mauvais qui ne durent pas toujours même quand l’absence semble cruelle. Il y a de bonnes idées et d’autres qui ne sont pas très malines. Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’ils sont trop nombreux à succomber à cet appel. parfois le coeur se déchire pour pouvoir grandir.

  4. Laurence

    1 août, 2014 à 22:14

    Bonsoir Sylvie,

    Belle et triste lettre. On aimerait ne jamais avoir à écrire dans ce genre de circonstances et pourtant… Il a fallu à l’âge de 17 ans qu’un de mes amis se suicide, pour que j’ose écrire mon premier poème.

    Je me souviens avant tout de la colère, de l’indignation, de l’incompréhension de toute sa famille et de son entourage. La tristesse et la compréhension sont venus plus tard, pour faire place à l’apaisement et l’acceptation.

    Je comprends tous ces états d’âmes face au choix de quelqu’un qui nous est cher et qui nous dépasse. Et dans ce cas, à qui en voulons nous le plus ?
    A la personne que nous aimions ou à nous-même ?

    Car même si nous n’étions qu’une bande de copains de Lycée, infime partie de son entourage, nous avons été quelques-uns à réaliser que notre colère n’était finalement qu’une culpabilité déguisée, car nous n’avons rien vu qui aurait pu nous faire penser à un tel acte.

    J’y pense parfois encore aujourd’hui, et même si je sais que ce n’était que son choix, je me demande quand-même si quelque chose, ou quelqu’un aurait pu empêcher ce geste. Je suis persuadée que non.

    Paix à Ladislas et à toi Sylvie.

    Bises

  5. Nicolas

    1 août, 2014 à 19:59

    Bonjour

    Que la lumière de Dieu vous guide Monsieur, vous apprenne, vous fasse comprendre.

  6. camille

    1 août, 2014 à 12:25

    Coucou Sylvie,

    C’est une belle lettre.
    paix a toi.

    bises

  7. Seeker

    1 août, 2014 à 11:10

    Bonjour Sylvie,

    Depuis d’autres dimensions, notre vie sur Terre nous paraît être un rêve lointain. La matière a perdu sa consistance, les drames humains sont relativisés, la matrice percée à jour. Et on retrouve enfin ce qui a toujours été essentiel pour soi par delà les incarnations.

    La vie est comme un jeu, il suffit de savoir bien jouer le rôle qui nous a été assigné. En soi, que peut-il bien nous arriver ici-bas? Restons tranquille et équanime.

    Biz

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