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L’eau et le miel

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L'eau et le miel 14111502362117181812704956

Bonjour à tous,

Avant que je ne parte la semaine dernière, il me restait une unique bouteille d’eau et plus une goutte de miel. Ainsi que chacun le sait pourtant, le miel est indispensable pour accompagner le thé vert à la menthe. Et je ne bois que de l’eau en bouteille, ce que tout le monde ne sait pas forcément et cela est bien normal.

J’étais décidée en rentrant à filer au supermarché et faire quelques courses. Toutefois en arrivant à la maison, j’ai vu un pack de six bouteilles à l’endroit habituel et il y avait également du miel dans le placard. Maman a tout racheté. Parce qu’elle savait que je serais contente de trouver tout cela en rentrant. Elle a également retrouvé ma cuiller rouge. Oui car il y a ma cuiller et il y a les autres. Voilà.

Et puis maman a refait des confiseries également. Elle les a mises dans la boîte bleue. Ma boîte bleue. 

Papa de son côté a préparé ma chambre. Tout est bien propre aujourd’hui. 

Il y a encore quelques semaines quand mes parents s’occupaient de moi comme ça, j’avais envie de péter un câble. Je ne suis plus un bébé. Je n’ai pas besoin qu’on s’occupe de moi. D’ailleurs il fallait que je parte, que je déménage au plus vite et sans ces ridicules problèmes de santé et de chevilles, je m’y serais mise bien plus à fond.

D’ailleurs il fallait que je fasse ces analyses, je vous en avais parlé. Imaginez plutôt, ma mère devait me conduire au travail à cause de mes chevilles. Elle a même proposé de venir me récupérer le midi pour manger à la maison. Si je voulais. Ce que j’ai bien entendu refusé.

Cependant le jour J, le jour du départ, j’ai été incapable de remettre la main sur l’ordonnance pour les analyses. J’avais pris la peine de me lever tôt, de me préparer car il y a toujours foule le samedi matin mais j’ai dû renoncer. Tant pis.

Je pars et suis enfin libérée de l’emprise de mes « affreux » parents. J’arrive à l’hôtel, je suis seule. Et je n’ai pas la moindre idée de ce que je pourrais faire le soir même ou le lendemain. Par contre j’ai faim, je décide d’aller dîner au restaurant de l’hôtel. Pour le reste, on verra après. En attendant c’est drôle, j’observe que je n’ai plus trop mal aux chevilles. Pourvu que ça dure.

Le lendemain je me réveille, la météo n’est pas optimiste pourtant il fait relativement beau. J’ai envie d’une excursion, j’en ai repéré une sur une brochure. Mais avant il faut que je fasse quelques courses et que je trouve un magasin ouvert. Je descends à la réception et expose mon souci. On me dit alors qu’il y a justement un chauffeur privé qui peut me conduire au supermarché. Ok. Il me dit que la course coûtera 5 €. Je le suis. Je ne suis pas encore montée dans la voiture qu’il me dit que si je souhaite, il peut m’emmener me promener. J’ai toujours envie d’une excursion, je veux bien me laisser tenter mais j’ai peur du prix qu’il va me demander. Il me dit qu’il conduit à la pointe des châteaux pour 50 €. J’ai vu le prix des excursions classiques. J’accepte.

Nous voilà parti, il me promet qu’on trouvera aussi un moment pour les courses. On discute. Le hasard, appelons-le ainsi, veut que nous sympathisions assez vite. Le temps est superbe. Il me conduit face à l’ilet du Gosier, me laisse prendre plein de photos, me prend en photo, me conduit à Saint François, à Sainte Anne, me montre les villes, les plages, me laisse encore prendre plein de photos, s’arrête souvent. Il me propose même de conduire sa voiture. Nous arrivons à la Point des châteaux et j’ai le souffle coupé devant la beauté du lieu, malgré le monde présent. Avant cela nous avions visité cette jolie petite plage sauvage et sans touristes. A la fin, il me dit qu’il accepte de repartir en suivant une autre route avant de me ramener à l’hôtel. Nous passons par le Moule, on fait un peu de shopping, dans des boutiques pour touristes où il ne me cache pas qu’il connait du monde. Je me dis que son numéro est bien rôdé. Puis il me ramène par l’intérieur, Morne à l’Eau et son étonnant cimetière, les Abymes puis de nouveau le Gosier. Au passage on s’est arrêté au supermarché, il est près d’une heure. Avant d’arriver toutefois, il me dit qu’il m’aime bien, qu’il peut me conduire à Pointe à Pitre le soir même et dans un restaurant que je vais aimer. J’accepte.

Il m’invite dans ce petit restaurant qui a priori ne payait pas de mine et j’y déguste un des meilleurs poissons de ma vie. Ensuite il me propose de me conduire à Pointe à Pitre pour l’arrivée du vainqueur de la route du rhum. Évidemment je le suis. Il pleut. Des cordes. Et le centre-ville est blindé, impossible de se garer. Il me propose une ballade nocturne et on file en Basse-Terre. On roule jusqu’à Capesterre-Belle-Eau. Puis on revient.

Je suis enchantée, on a bien ri et il ne m’a pas compté de course. Il me propose une autre excursion le mercredi, je dis que je vais y réfléchir. 

Le lundi je rejoins cette adorable personne à qui j’ai dédicacé un post il y a peu. Une jeune femme très gentille qui m’a proposé de visiter la côte-sous-le-vent. J’ai accepté.

Nous passons une magnifique journée dans des paysages sublimes et je réalise que décidément j’aime bien la Guadeloupe. Elle me propose de passer la nuit chez elle et j’accepte. Avant cela, elle m’a elle aussi montré un tas d’endroits que seule, je n’aurais sans doute pas vu.

Au cours de la soirée il me semble, elle a cette remarque, c’est agréable de te faire plaisir. Sur le coup cela m’interpelle d’une drôle de façon, je ne comprends pas trop pourquoi.  

Le lendemain nous passons de nouveau la journée ensemble, une très belle journée, sur la Grande Terre et je mange le meilleur sorbet de ma vie sur la plage de Port-Louis. Passion-Goyave, il me faut la recette, il faudra que je la trouve. En attendant le bleu de la mer, le même qu’à l’anse Bertrand, me scie. Il me rappelle Nice et le bleu si particulier de l’eau de la côte d’Azur.

Mercredi, je me dis que j’irais bien faire un tour aux Saintes. Ou à Marie Galante. Il faut que je me rende au port. J’appelle mon chauffeur privé. Il me propose une nouvelle excursion, avec lui. Et devant le choix de partir seule ou de rester avec quelqu’un qui propose de s’occuper de moi, je fais le second choix. Je passe une super journée, encore. 

Une fois de plus il m’emmène dans des tas d’endroits, s’arrête quand je lui demande et on rigole bien. Par contre nous n’avons pas le temps de faire un tour de petit train à Beauport, au musée de la canne à sucre. Il me dit, pas de problème, je te ramène demain gratuitement.

Il tient parole et accepte même de m’emmener voir mes collègues d’une agence particulière. Puis de retourner prendre des photos du magnifique cimetière de Morne à l’Eau. Je n’aime pourtant pas ce type d’endroit. Mais celui-ci me plait.

Au moment de rentrer je vois qu’il fait des détours, passe par de petits chemins. Je découvre encore la Guadeloupe. Il dit qu’il aime bien s’occuper de moi, ce qui me renvoie à la phrase de l’adorable personne avec laquelle j’avais dîné la veille et qui m’avait emmené me balader lundi et mardi. Nous avons mangé dans un joli restaurant de bord de mer où l’accueil était vraiment agréable.

Un après-midi j’ai également pu me rendre chez une cousine de mon père mariée à un Guadeloupéen. C’est sa fille qui est passée me chercher. Je les aime beaucoup et il n’était pas concevable de me rendre en Guadeloupe sans passer les voir. Ma cousine en profite pour me rappeler qu’elle serait ravie de nous recevoir mes parents et nous pour quelques jours. D’ailleurs elle regrette que je ne reste pas plus longtemps. Je prends note et me promets de transmettre son message à mes parents.

Le jour du départ, le chauffeur me dit que si je reviens il serait ravi de me conduire dans de nouveaux endroits peu connus des touristes. Il met des chansons que j’aime bien dans la voiture. Je me rends compte que j’ai finalement été prise en charge durant tout mon voyage et que j’ai apprécié cela.  

Quand je rentre, je constate que je suis sincèrement heureuse de voir mes parents. Ils sont contents aussi. Maman m’a déjà acheté un repas mais si je veux on peut aller ailleurs etc…

Alors que j’ai faim et que je ne veux pas me casser la tête avec mes bagages, mon père monte tout sans que je ne lui demande rien.

Je regarde plus largement, car tout à coup j’ai un drôle de déclic, je vois la façon dont s’est déroulé mon éveil à l’intérieur. Je vois que mes guides s’occupent de moi comme les personnes autour de moi. Même au travail il y a une personne qui se soucie de moi, qui veille sur moi.

Et largement, je vois qu’en fait dans ma vie, même quand je me retrouve seule, apparait une personne qui prend soin de moi ou veille sur moi. Toujours.

Je suis là avec maman devant la télé et alors que je me détends, j’entends, j’ai besoin qu’on s’occupe de moi. Cette phrase, qui sonne comme une vérité, vient du plus profond de moi.

Et je réalise, c’est ce que je combats avec force depuis des années. Ce n’est pas ce que je vois comme normal. Il faut se débrouiller tout seul, c’est cela qui est normal. N’est-ce pas ?

Ce sont les enfants ou les Incapables qui ont besoin qu’on s’occupe d’eux. N’est-ce pas ?

C’était ce que je croyais, dur comme fer.

Je recevais et reçois toujours de drôle de messages de temps en temps. Que je balayais d’un revers de la main. Ils me disaient que ce serait bien s’il y avait toujours quelqu’un pour s’occuper de moi. Je ne comprenais pas.

Je voulais être toute seule et atteindre certains objectifs matériels seule. Je réalise pourtant juste maintenant que c’est parce que j’ai accepté que l’on s’occupe de moi que j’ai pu passer de si bonnes vacances.

Comme je réalise que c’est sympa d’avoir trouvé de l’eau et du miel en rentrant. 

Finalement, ça peut être bien aussi qu’on s’occupe de moi. La chose comique si je puis dire, est que vous êtes un certain nombre à avoir essayé de me faire remarquer qu’effectivement il y a toujours une aide pour moi.

Je suis la plus bouchée dans l’histoire. Mais ça y est, je commence à le voir aussi !

Au fait, je n’ai plus mal à la cheville. Et je me sens nettement mieux de manière globale. 

Bonne journée à tous ;)  

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9 Commentaires

  1. Laurence

    16 novembre, 2014 à 21:39

    Bonsoir Cel,

    Oui, on nous apprends très tôt à être indépendants, que ce soit au niveau de l’éducation de nos parents, ou encore dès lors que l’on commence à avoir une vie sociale. J’ai moi-même sans doute contribué à la maturité et l’indépendance de mes enfants, sans même vraiment le chercher. Mais nous avons tous une grande envie de nous dorloter et de prendre soin les uns des autres.

    Et être indépendant n’empêche pas le miel qu’apportent les gens qui nous aime dans nos vies.

    Bises

  2. Witchlight Dreams

    16 novembre, 2014 à 13:05

    Coucou,

    Moi aussi j’ai appris que « Ce sont les enfants ou les Incapables qui ont besoin qu’on s’occupe d’eux. N’est-ce pas ? » Qu’il fallait que je devienne indépendante et que je ne compte sur personne.
    Toutes ces projections qui quelque part enferment… On a peur de décevoir si on n’est pas au niveau…

    C’est à la fois bien d’être indépendante pour en effet ne pas dépendre financièrement de quelqu’un et se retrouver coincer dans uns situation (exemple : femme voulant quitter son mari, mais ne travaillant pas et ne pouvant prendre son indépendance).
    Mais en même temps, j’ai clairement du mal à recevoir, et encore plus à demander de l’aide quand j’en ai besoin…

    C’est très complexe comme sujet. ça me semble très difficile de trouver son propre équilibre…

    Bise,

    Cel

  3. crystallia

    16 novembre, 2014 à 1:30

    Bonjour Laurence,

    Justement oui je te rejoins, ce sont autant de marques d’affection, c’est vrai en plus…

    Bise ;)

  4. Laurence

    16 novembre, 2014 à 0:59

    Bonsoir Sylvie,

    Pour ma part j’adore qu’on s’occupe de moi. Non pas que je ne sois pas capable de le faire moi-même, mais tout simplement parce que ce sont pour moi des preuves d’amour de la part de mon entourage et ce sont plein de petites attentions qui me touchent.

    A moins que je n’ai gardé un coeur d’enfant ;)

    Bises

  5. crystallia

    16 novembre, 2014 à 0:13

    Bonjour,

    C’est finalement un sujet complexe, je m’en rends compte en vous lisant.

    Oui c’est vrai, ce n’est surtout pas le modèle que l’on nous enseigne.

    A nous de comprendre quel est le modèle qui nous convient.

    Bise ;)

  6. Emilie

    15 novembre, 2014 à 22:22

    Bonsoir,

    « Ce sont les enfants ou les Incapables qui ont besoin qu’on s’occupe d’eux. N’est-ce pas ? »
    C’est pourtant bien ce que l’on nous apprends ! mon papa m’avait dit que si j’avais besoin de quelqu’un pour passer derrière moi, je serais toujours une ratée (selon lui). Autant devenir indépendant, oublier la gratitude et ce sentiment d’être redevable aussi désagréable que la culpabilité.
    Pourtant notre coeur aime se gonfler de gratitude et c’est un véritable plaisir pour ceux qui ressentent notre gratitude de la recevoir; alors pourquoi s’en priver et priver par la même occasion, ceux qui sont disposés à faire fleurir cette belle émotion.
    Je sais que chaque fois que j’ai refusé de l’aide sous prétexte que je devais/voulais, me débrouiller toute seule, mes relations en ont pâti et ma vie aussi.
    Parfois je dis tout simplement « merci l’univers » parce que les couleurs du ciel sont splendides et que j’ai de la chance de me sentir juste bien.

  7. Carène

    15 novembre, 2014 à 18:23

    Bonjour

    Il m’arrive dans des moments de ras le bol de me dire que j’aimerais bien que l’on s’occupe de moi. Mais je me rends compte aussi que je ne me laisse pas faire lorsque l’opportunité se présente. Une personne de mon entourage cherche justement à m’ouvrir les yeux en ce sens en ce moment. La pauvre ! Moi aussi je suis dure de la feuille.

    Allez allez ! je prends note ! Aujourd’hui est un bon jour pour changer… ;)

    Bises

  8. Tmho

    15 novembre, 2014 à 12:22

    Bonjour Sylvie,

    Merci pour ce très bel article et de nous faire partager ce moment spécial. On sent que tu es bien, ça fait très plaisir ;)

    Très belle journée à toi!

  9. miss x

    15 novembre, 2014 à 10:56

    Salut ,

    Tu es le type de personne dont on aime bien s’occuper : gentille..et y’a quelque chose d’autre , j’ai une amie comme toi , c’est pas qu’elle est incapable et inconséquente , et c’est simplement , on aime bien.
    Alors , quoi , exactement , je n’en ai aucune idée , mais c’est pas de la protection par faiblesse ou quoi que ce soit.
    Bise ;)
    Et malgrès tout , il y’a des gens qui ne l’aime pas. Donc , vois-tu.

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