Bon pour pouvoir

Bonjour à tous,

Je suis très contente, aujourd’hui j’ai acquis de nouvelles responsabilités au bureau. Mon chef m’a dit être satisfait de son recrutement. Ça me fait tellement plaisir d’entendre une telle phrase. Je suis très heureuse d’avoir pu changer de boîte. Quand il m’a remis le bon pour pouvoir en me disant, voici la liste de tout ce que vous pouvez désormais faire seule, je pensais, enfin !!! Jusqu’à maintenant il me fallait son aval pour quasiment tout. Même s’il me laissait de la marge.

Bien sûr il continuera d’avoir le dernier mot sur les points importants, mais il a signé le bon !!!

Je suis optimiste pour la réunion-bilan annuelle, au cours de laquelle je compte demander une augmentation. Toutefois ce que je voudrais vraiment c’est qu’il pense à moi pour l’enveloppe à usage discrétionnaire dont il se sert une fois par an afin d’aider ou non notre avancement personnel.

La plupart de mes collègues n’aiment pas ce système. Moi je ne suis pas choquée, j’ai connu plus injuste et plus dur. Ce qui ne m’empêche pas d’entendre leur point de vue ceci dit. Le côté discrétionnaire fait penser à une distribution de bonbons ou à la visite du père Fouettard.

Concrètement on tente de faire son travail au mieux alors quand la période de la distribution de bonbons arrive et qu’on ne voit rien venir, on se demande qui a eu, qui n’a pas eu, pour quelles raisons…

Qui a eu quoi également, une prime ou une augmentation ? De quel montant ? 

Voilà qui a déchaîné les passions l’an dernier.

Et comment se plaindre quand la distribution est à la discrétion du chef ? Selon lui ses critères seront toujours objectifs.

Or certains collègues regardent avec amertume leur fiche de paye stagner année après année. Quand d’autres se gaussent au contraire.

Le système de l’enveloppe fait grincer de nombreuses dents.

Personnellement j’estime évidemment que je devrais faire parti des heureux élus cette année. De mon point de vue c’est ce qui serait normal et juste. Tous mes collègues pensent ainsi d’eux-mêmes n’est-ce pas ? Forcément.

Ah la la, je me demande combien de personnes ont le sentiment de travailler bien au-delà de ce qu’elles devraient au regard de ce qu’elles retirent de leur travail. Et je ne parle pas uniquement d’argent.

Je n’ai pas eu d’augmentation aujourd’hui par exemple. Seulement cette reconnaissance m’a fait un bien fou. Je ne suis pas amère à l’instant où j’écris, ni désabusée. Je ne compte pas les années qui me séparent de la retraite. Juste les semaines qui me séparent de la croisière. Je plaisante. 

Je me vois un avenir qui peut me plaire, c’est cela que j’apprécie. Cela et le fait qu’après la croisière je vais aller passer un petit weekend de mai à la Barbade. Il faut prendre soin de soi, ce à quoi je m’efforce…

J’espère qu’il fera beau durant la croisière et que je pourrai faire toutes les excursions qui m’intéressent.

Mais revenons au sujet. Quoique, c’est le sujet. Quand on a le sentiment que le travail paye, on a le sentiment que tout devient possible. Et alors on se dit que cette randonnée de 8 jours dans le désert marocain pourrait bien être pour cette année, si tout se passe bien, si on continue sur notre lancée.

Si on continue de se donner. Et même si la dernière fois qu’on a fait une randonnée nos deux jambes nous ont hurlé leur haine dès le soir venu.

Jusqu’au moment où on se pose et où on se rappelle que ce qui importe c’est que nous nous voyions bâtir quelque chose qui nous corresponde, d’une façon ou d’une autre.

Et alors on se rend compte on regardant cette fameuse œuvre que franchement, elle ne ressemble à rien de ce qu’on aurait pu concevoir mais finalement, elle n’est pas si mal.  

Oui, elle n’est pas si mal.

Bonne journée à tous