Bonjour à tous,
Le deuil est réellement quelque chose d’ennuyeux. Alors que je pensais être parvenue à surmonter les sentiments divers que j’éprouvais suite au décès de ma grand-mère paternelle, je m’aperçois que le paysage au-delà du chagrin ne me semble pas calme et apaisée. Bonjour Ariel.
« Nous t’avions dit que si tu avais besoin d’aide nous reviendrions travailler avec toi. »
Oui je m’en souviens.
« Tu vois, il est normal que les ceux qui s’en aillent repartent avec leurs propres bagages. »
Oui mais parfois il y a les réponses aux questions que nous qui restons, nous posons, dans leurs bagages.
« Comment pourrait-il en être autrement ? Mais souviens-toi d’une chose, la paix ne se trouve pas dans les réponses des autres. Elle se trouve dans les tiennes.
Ton père est triste de constater que ses sœurs sont soulagées par le décès de leur mère. En particulier celle qu’elle avait asservi, avec la complicité tacite de toute la famille. Et toi, est-ce que tu comprends ? »
Je ne suis pas choquée que l’on puisse éprouver du soulagement suite à la mort d’un tiers, fut-ce ma grand-mère. Je me souviens de ces histoires de listes qu’elle donnait à mon grand-père le soir quand il rentrait du travail afin qu’il gronde les enfants un par un en ses lieu et place.
Je me souviens aussi de l’histoire du médecin choqué de découvrir que ma tante souffrait d’une insuffisance en vitamine D due à un manque de soleil alors que nous habitons la Martinique.
Je me souviens de la photo sur laquelle ma grand-mère et ma tante ressemblaient à deux sœurs avec leurs perruques et leurs tenues similaires. Alors que trente ans les séparaient.
Tout le monde se demande pourquoi elle a traité ma tante ainsi. Mais personne, n’a jamais rien dit. A aucun moment.
Je voudrais savoir pourquoi elle a fait ça. Car la réponse que j’ai toujours reçu ne me convient pas. En outre, on ne profite pas ainsi d’une enfant qui souffre vraiment de déficience mentale. Est-ce que ma tante souffre de déficience mentale ?
« Tu veux savoir ? »
Oui.
« Non. Elle était simplement mauvaise élève et très timide. »
C’est de la cruauté.
« C’est ce que vous appelez de l’opportunisme et de la manipulation. Ta grand-mère était une excellente manipulatrice. Aujourd’hui tu sais pourquoi ses filles ne la pleurent pas.
Sache aussi que cela ne gâche en rien le fait que tu puisses éprouver de la tristesse quand même. Nous allons t’aider à accepter cette histoire familiale. Mais il faut commencer par voir le présent.
Et le présent, ce n’est pas les manipulations passées. C’est ce que toi tu peux choisir de faire de ta propre vie. Regarde devant toi. »
Dis-moi, je crois bien que j’aurai toujours besoin de votre aide à l’occasion…
« C’est bien possible, nous serons toujours là, ce n’est pas un problème. »
Merci Ariel.
Bonne journée à tous
Emilie
9 février, 2015 à 11:51
Bonjour Sylvie,
Le système éducatif et scolaire peut broyer les enfants et leurs parents avec. Je me souviens de ma colère quand j’ai commencé à être convoquée dès la maternelle par des enseignants qui sous-entendaient que mon fils pouvait être atteint d’autisme et de la longue bataille qu’il a fallu mener pour lui éviter d’être relégué avec des enfants qui bénéficiaient d’un enseignement adapté (pour éviter toute connotation péjorative).
Il faut monter au créneau tous les ans, trouver des solutions, motiver les enseignants et son petit bout et résister au découragement (à son découragement aussi). On se sent jugé en tant que parents qui n’a pas pu produire un modèle qui puisse rentrer dans le moule. Il faut pouvoir démontrer que l’on a pas failli; qu’à défaut de pouvoir compter sur les capacités de l’enfant à s’adapter aux critères scolaires, on peut compter sur le parent pour s’adapter aux difficultés que rencontrent les enseignants.
Heureusement le système change et il y a des solutions pour les enfants un peu différents. Dans la classe de mon fils cette année, il y a deux jeunes atteints de phobie scolaire, qui ne peuvent même plus suivre une scolarité normale face à la sélection qui s’opère. Quand le système tend à rejeter votre enfant, c’est le parent qui risque de se sentir déficient et de reporter « sa faute » sur son rejeton. L’égo parental en prend un coup; il faut parvenir à dépasser ce bobo car il faut continuer à porter son enfant comme s’il avait une jambe dans le plâtre et vous une bonne entorse. Il faut un couple uni pour s’épauler et se dire le beau n’est pas synonyme de bon ou que le bon n’est pas toujours ce que l’on trouve le plus beau; pouvoir aller au-delà des apparences. Ce n’est pas facile non plus pour l’égo des frères et soeurs et il faut gérer les petites rivalités inévitables …
Mon neveu ne l’a pas supporté et a mis fin à ses jours quand il a raté son brevet. Ses parents l’avaient pourtant aidé à trouver une orientation et dit qu’il avait de la chance de pouvoir continuer ses études. Une chance qui résonne encore cruellement. Qu’est-ce qui est le plus cruel ? Les parents ou les stéréotypes qui étouffent l’intelligence du coeur ou encore les petites phrases assassines qui creusent des blessures béantes très méchantes.
Pas d’égo et même pas mal (je suis déficient) ou beaucoup d’amour pour soigner ce pauvre égo et le garder en vie, en acceptant qu’il existe des limites à ce que votre amour peut accomplir. C’est compliqué et j’avais envie de réagir car je vais devoir prendre mon courage à deux mains pour rencontrer la CPE et les infirmières, sinon c’est moi qui serait déficiente vue que je suis la « responsable légale » (des résultats « insuffisants »)… je crois que ce que je redoute le plus, c’est de sentir la compassion des professionnels de l’enseignement. Bref, tout n’est pas toujours tout beau tout rose et il faut faire avec.
crystallia
9 février, 2015 à 23:49
Bonsoir,
Plume, merci à toi.
Emilie, ma mère a dû mener un combat similaire pour ma sœur. Dès le CP elle a dû se battre pour qu’elle ne soit pas orienté dans cette classe dans laquelle sous prétexte de laisser les enfants aller à leur rythme on les laissait monter sur la table et jouer toute la journée s’ils en avaient envie.
Ma sœur s’ennuyait. Mais petit à petit elle a douté d’elle. D’autant qu’elle nous voyait mon frère et moi obtenir de bien meilleurs résultats qu’elle.
Enfant mon frère rentrait à la maison en pleurant quand il avait obtenu un B. Je me souviens moi-même avoir hésité des jours durant à présenter un bulletin scolaire parce que je n’avais que 15 de moyenne.
Ma sœur ne nous disait rien, mais des années après, alors que nous étions presque tous adultes, elle nous a fait part de ses complexes.
Je n’ai vu personne se battre autant pour obtenir ses diplômes. Et j’ai fait des études moi-même.
Quand je cherchais toute sorte d’astuces pour en faire le moins possible, elle passait des heures à travailler. Elle a su développer la résilience. Et elle est devenue un exemple pour d’autres dans notre famille. D’autres qui le lui ont dit.
Pourtant, la phrase qui lui a le plus fait mal venait d’une de ses professeurs en BEP qui lui avait dit, oublie l’idée d’avoir un jour le bac, ce n’est pas pour toi. Ma sœur a finalement obtenu un BTS en commerce.
Tu vois, dans cette école, on encourageait des enfants que l’on considérait en échec définitif à se diriger vers une vraie voie de garage. Ma mère s’est battue comme tu te bats aujourd’hui pour soutenir ma sœur et l’encourager à se battre. Elles ont trouvé un autre établissement où ma sœur a pu avoir le BEP, le bac puis ensuite à force de travail, elle a eu son BTS.
Je comprends que ce soit dur pour toi aujourd’hui et je ne vais pas te dire que ma sœur n’a jamais songé à baisser les bras. Mais aujourd’hui elle est fière d’elle-même. C’est la plus belle victoire aux yeux de ma mère.
D’autant que dans la famille de mon père, on la voyait déjà comme ma tante.
Alors continue de te battre avec ton fils, je vous souhaite vraiment de voir le bout de vos efforts communs.
Bise
Plume
8 février, 2015 à 20:29
Bon courage pour ce moment de deuil.
crystallia
8 février, 2015 à 19:25
Bonjour,
Braddy, merci à toi c’est exactement ça.
Bise
alexandre
8 février, 2015 à 11:13
suis d accord avec braddy et le plus souvent cette emprise s exercice par l argent et la culpabilité qu’on fait éprouver aux autres mais pour ma part, je pense que c est des gens qui ne croient en rien et comblent le néant de leur existence a travers la méchanceté ce sont des gens qui ne supportent pas d être seuls.Didier derlich dans son livre intuitions a la page 133 a une phrase très révélatrice « les gens qui vivent mal la solitude sont ceux qui possèdent tant de failles qu’ils ne peuvent pas les supporter seuls » je connais ce vide et un très veille ami magnétiseur m a aide a travailler sur moi même c mon maitre ( je l appelle ainsi par respect et bien que je ne le vois plus aussi souvent car il m a dit de voler de mes propres ailes il y a 4 ans je le considéré toujours comme mon maitre c une question de respect
alexandre
8 février, 2015 à 10:51
Suis en allocation spécifique solidarité désolé c une faute du dictionnaire
alexandre
8 février, 2015 à 10:50
Je suis tout a fait d accord avec toi cette protection peut être matérielle comme dans le cas de mon frère car c bien connu l argent acheté tout lol mais on peut aussi accepter une aide matérielle sans penser qu’elle devienne une entrave au fil du temps moi même ma grand mère me donne un coup de main financier car suis en assez mais cje suis conscient que ce genre de « services » (je l aide pour ses courses) n est pas gratuit et qu’il faut un jour ou l autre payer la note .dans mon cas j économise pour me « libérer » de cette aide je ne souhaite avoir que 3000 euros comme réserve pour une autre voiture et en cas de problèmes. Mes objectifs avancent doucement mais sûrement. Pour répondre a ta question sur mon frère,je ne pense pas qu’il s’en sortira car il a des gouts de luxe . par ailleurs le seul compliment que mon père m ai fait c que que je m en sortirais toujours car je n ai pas pas de gros besoins. Enfin je crois que tout est affaire de volonté et de clairvoyance encore faut il avoir les deux lol pas facile de se regarder dans le miroir et de se dire qu’on a choisi cette solution a un moment donne de son existence par facilité mais l exercice est salutaire je dois le reconnaitre et permet de trouver des solutions merci de ta compréhension bisous
Braddy
8 février, 2015 à 10:50
Bonjour Sylvie,
Je compatis à ce moment de deuil.
Concernant la méchanceté, j’ai trop souvent vu un mécanisme très simple…
Je ne vais pas bien, et je veux vivre bien malgré l’environnement que je ne peux pas contrôler.
Première solution: je travaille sur moi… Mais ça demande des efforts, c’est long, ça me remet en question… Et pour ça, mon ego n’est pas du tout prêt.
Deuxième solution: agir sur mon environnement contrôlable pour me faire me sentir bien par contraste. Et dans cet environnement, il y a les autres, ceux que je peux manipuler. Donc je les asservis, d’une façon ou d’une autre, je les rends dépendants, ou bien je les brise dès qu’ils pourraient atteindre un bonheur qui me rappellerait que moi, je ne l’atteins pas. Tout est sous contrôle, je suis donc important par rapport aux autres, ça enrichit mon ego, je me sens bien.
Quelque part, pour résumer, c’est une des voies pour ceux qui n’existent pas par eux-mêmes, mais qui ont besoin des autres pour exister, à tout prix.
crystallia
8 février, 2015 à 3:41
Bonjour Alexandre,
Les plus coupables se sont ceux qui se résignent. Car plus que de l’acceptation c’est de la résignation.
Tout le monde en est véritablement venu à croire que cette situation protégeait en quelque sorte ma tante. Du moins, beaucoup s’en sont persuadés.
Penses-tu que la situation puisse évoluer pour ton frère ? A-t-il la force que ma tante n’a pas eu ? Du moins lui reste-t-il cette force ?
Tu es bien placé pour savoir combien ce type de situation est en fait complexe.
Moi-même je ne comprends pas la méchanceté. Ça me dépasse. Plus que le manque de courage ou la résignation. Parce que par empathie je peux comprendre.
Mais mon empathie est hermétique à la méchanceté.
Merci de t’être ouvert à moi en retour.
Bise
alexandre
7 février, 2015 à 23:24
Bisous
alexandre
7 février, 2015 à 23:17
Chère Sylvie je te présente mes condoléances pour ta grand mère ton histoire trouve un écho particulier en moi car actuellement mon propre père a asservi mon frère et se détruit dans l alcool .quant a moi,par l amour d’une femme je me suis libéré de son emprise il y 15 ans avec bien du mal. je pense que des êtres aussi sombres que ces manipulateurs influent par la pensée sur leurs victimes mais qu’en définitive les plus coupables sont ceux qui acceptent et ne disent rien car comme dirait Edmund Burke le mal ne prospéré que dans l inaction des hommes de bien. voilà qui donne a réfléchir sur les responsabilités d ‘autrui ,ne crois tu pas?