Bonjour à tous,
Nous avons tous des moments de découragement notamment lorsque les difficultés s’enchaînent. Ce n’est pas ce dont nous allons parler aujourd’hui.
Certains parmi vous connaissent cet espèce de blanc, ce vide qui survient un jour alors que justement ils ont réalisé qu’ils ne disposent pas des moyens dont ils ont besoin pour faire face à un ou plusieurs problèmes précis. Il leur faut un élément extérieur.
Pour parler en image, puisque c’est le plus parlant, vous êtes officiellement en couple mais le respect a quitté la maison depuis longtemps. L’autre ne vous aime plus, vous ne l’aimez plus non plus et le sens de la phrase, il n’y a pas pire enfer que l’enfer personnel, a pris tout son sens pour vous depuis un bon moment déjà.
Il n’y aura pas d’amélioration, vous le savez, l’autre le sait aussi, la route s’est brutalement arrêtée il y a longtemps.
Alors bien sûr cela fait belle lurette que vous avez psychologiquement fait vos bagages. Vous avez cherché options et solutions de tous les côtés. Mais les enfants sont encore bien jeunes, vous avez un petit salaire ou êtes au chômage et vous avez beau compter et recompter, le jour où vous serez seul, l’enfer ne fera que s’élargir devant vous.
C’est une réalité qui existe, il arrive que nous soyons bien conscients que quitter une situation éprouvante ne nous permettra pas dans l’immédiat ou à moyen terme de voir notre situation générale s’améliorer.
Je ne serai pas surprise que certains parmi vous décident soudain de ne plus me lire mais on va parler un peu plus franchement. Parce que je ressens un appel dans cette direction-là. Je comprendrai que certains soient choqués et ne comprennent pas.
Restons dans notre exemple, nous l’avons dit le respect a quitté la maison depuis longtemps. La cohabitation est donc difficile et la tentation est plus grande chaque jour de réduire la vaisselle en miettes en la fracassant sur l’autre.
Inutile d’en arriver à une telle extrémité. Ce n’est pas parce que l’autre ne vous montre plus de respect que vous devez perdre votre estime de vous-mêmes.
Or c’est la première chose qui disparait, juste avant la fameuse perte d’espoir.
Quand vous êtes dans cet espèce de blanc, que vous sentez que votre vie ne sera plus qu’un long et morne tunnel, souvenez-vous que le fait que vous ne puissiez pas vous en sortir seul, ne signifie pas que vous ne puissiez pas vous en sortir du tout.
Dans le cas de figure évoqué, la solution se trouve dans la recherche d’un nouveau partenaire. Pour plusieurs raisons. C’est ce qui vous permettra de reprendre espoir et de vous battre pour vous-mêmes.
Mais soyons réalistes, ce nouveau partenaire vous allez le chercher alors que vous êtes encore officiellement en couple. A vous de voir de quelle façon vous gérez la chose.
Bien entendu cette nouvelle personne ne sera pas le messie. Il ou elle va vous permettre de retrouver l’impulsion de confiance, de foi en l’avenir qui vous manque pour continuer à rêver et donc à construire votre vie.
Si ça se trouve cette relation ne survivra même pas à l’éclatement de votre couple officiel. Peu importe. Vous vous serez relevé et aurez quitté cet espace d’énergies vides dans lequel vous évoluiez.
Prenons un autre exemple. Vous gagnez bien votre vie, l’autre aussi. Mais le poids des conventions, la peur du qu’en-dira-t-on ou un risque social bien réel (c’est grâce à la famille de l’autre que vous êtes arrivé là où vous êtes) font que vous avez petit à petit accepté l’idée de voir mourir votre vie sentimentale à mesure que s’éteignaient vos sentiments pour l’autre.
Loin d’être dupe, l’autre a lui aussi fait un cheminement similaire et vous voilà deux colocataires qui avez appris à faire semblant devant les autres mais qui n’avez plus rien à vous dire en privé.
Si au départ et même pendant longtemps vous avez espéré qu’une flamme s’allume quelque part ailleurs, conscients de la fin définitive de la passion dans votre couple, quelques flirts ou aventures n’ont fait qu’accentuer ce sentiment que l’amour vous fuit et que votre cœur ne trouvera plus ce dont il a besoin.
En apparence vous avez tout ce qu’il vous faut mais dans votre cœur, une fois encore il n’y a pas pire enfer que l’enfer personnel.
Ici on pourrait croire que la solution est simple et que l’impulsion viendra en osant sauter le pas et en claquant la porte.
Sauf que, le problème ce n’est pas l’autre. Si vous partez vous resterez seul encore un moment. Et seul physiquement alors qu’il fait déjà si froid à l’intérieur, vous ne pouvez pas, vous ne trouvez pas la force.
La solution ici viendra en deux temps minimum. Il faut que vous vous rappeliez que vous existez par vous-mêmes d’une part et que pour réveiller votre cœur vide d’espoir, il va falloir sortir de votre zone de confort. En vous lançant un défi personnel vous parviendrez à dépasser votre crainte du qu’en-dira-t-on et surtout à attirer de nouvelles énergies. C’est cela qui favorisera une nouvelle rencontre et surtout une nouvelle histoire que vous devrez assumer de vivre pleinement pour pouvoir vous envoler définitivement.
Rien ne dit que cette histoire-là durera. Mais ce point n’est pas important.
Dernier cas de figure que nous soulèverons, vous êtes sincèrement amoureux et pour diverses raisons, vous savez que l’autre vous aime aussi. Mais ça ne marche pas. Vous n’arrivez pas à vivre ensemble. Le respect entre et sort de la maison à mesure que les courants d’air, violents autant que brusques, se font sentir.
Vous avez commis des erreurs diverses, l’autre aussi. Vous vous êtes efforcés de pardonner, l’autre aussi. Pourtant quelque chose ne passe pas.
A un moment donné, vous aviez une liste de reproches envers l’autre longue comme un jour sans pain. Pendant longtemps vous avez trouvé bien injuste que l’autre, lui aussi, trouve le moyen de vous faire des reproches car vous avez bien conscience en vérité que vous ne valez pas mieux l’un que l’autre.
Seulement le temps a passé. Vous êtes lassés de vous énerver et ne comprenez plus pourquoi vous vous battez pour un couple qui ne parvient pas à rester debout.
Vous avez essayé, il vous semble que l’autre aussi, pourtant ces efforts ne sont jamais suffisants.
Justement, une opportunité apparait là devant vous. Cette nouvelle personne vous attire beaucoup. Vous sentez que vous pourriez peut-être enfin démarrer une nouvelle vie.
Tant de fois vous avez espéré un nouveau départ avec votre autre officiel. Mais les désillusions ont achevé de vous faire perdre espoir dans votre couple. Vous avez le sentiment que les choses seront toujours difficiles et vous ne supportez plus le poids de cet enfer personnel.
Que faire ? Vous laisser tenter par cette nouvelle personne ? Vous voudriez, mais vous êtes toujours sincèrement amoureux de votre autre officiel.
Vous avez deux choix + une troisième possibilité.
- Vous faîtes ce que vous avez envie de faire et vous engagerez dans une double vie, car vous ne parviendrez pas à quitter votre autre officiel.
- Vous renoncez mais le regretterez amèrement et votre couple se portera plus mal encore car vous en voudrez à votre autre officiel autant qu’à vous-mêmes d’avoir « manqué de courage ».
- Dernière possibilité, vous dîtes franchement à votre autre que vous avez rencontré quelqu’un qui vous attire beaucoup. Au point que vous pourriez envisager de refaire votre vie avec cette personne.
Soit cela sauve votre couple et ramène, par la force des choses, le respect mutuel dans la maison, soit c’est la fin définitive. Mais l’issue sera tranchée parce que devant un tel aveu, aucun faux semblant ne pourra plus tenir très longtemps. Vous serez face à vos vraies motivations et l’autre aussi.
Perdre l’espoir peut être une chance en vérité dans le sens où c’est dans cet espèce de fausse neutralité que l’on peut se souvenir combien l’on a encore envie de vivre.
Dès lors, il faut petit à petit admettre que ce sont certains conditionnements qui nous ont conduit à cet état de fait autant que des évènements extérieurs divers.
C’est en remettant en cause ces conditionnements inconscients, que nous avions fait nôtres, que nous pourrons parvenir à retrouver l’espoir.
Bonne journée à tous
Arc
7 mars, 2016 à 18:24
Euh, je termine (très exceptionnellement) avec cette réflexion de Pierre Rabhi…
Je sais.. certains diront : « mais quel toupet ! » (rires)
Mais là c’est spécial : c’est pour Mélissa
La voici :
(et moi je disparais.)
(sourire niais)
» Il est urgent d’éradiquer ce principe de compétition qui place l’enfant, dès sa scolarité, dans une rivalité terrible avec les autres et lui laisse croire que s’il n’est pas le meilleur, il va rater sa vie. Beaucoup répondent à cette insécurité par une accumulation stupide de richesses, ou par le déploiement d’une violence qui vise à dominer l’autre, que l’on croit devoir surpasser. Aujourd’hui, on est tout fier lorsqu’un enfant de 5 ans sait manipuler la souris de l’ordinateur et compter parfaitement. Très bien. Mais trop d’enfants accèdent à l’abstraction aux dépens de leur intériorité, et se retrouvent décalés par rapport à la découverte de leur vraie vocation.
Dans notre jeune âge, nous appréhendons la réalité avec nos sens, pas avec des concepts abstraits. Prendre connaissance de soi, c’est d’abord prendre connaissance de son corps, de sa façon d’écouter, de se nourrir, de regarder, c’est ainsi que l’on accède à ses émotions et à ses désirs. Quel dommage que l’intellect prime à ce point sur le travail manuel. Nos mains sont des outils magnifiques, capables de construire une maison, de jouer une sonate, de donner de la tendresse.
Offrons à nos enfants ce printemps où l’on goûte le monde, où l’on consulte son âme pour pouvoir définir, petit à petit, ce à quoi l’on veut consacrer sa vie. Offrons-leur l’épreuve de la nature, du travail de la terre, des saisons. L’intelligence humaine n’a pas de meilleure école que celle de l’intelligence universelle qui la précède et se manifeste dans la moindre petite plante, dans la diversité, la complexité, la continuité du vivant. «
Arc
7 mars, 2016 à 14:25
Bonjour Mélissa,
Je m’interroge, en te lisant… Pour se concentrer sur un but qui nous corresponde, encore faut-il l’avoir laissé émerger en notre être. Ou tout du moins le pressentir, par les bouffées vivifiantes que son dessein fait monter en nous.
Pour être directe, je me demande si tu t’épanouirais à l’Université, pour l’instant. Si la préparation du bac semble être une torture, qu’en sera-t-il de cinq ou six années d’études ? (Es-tu allée y suivre quelques cours pour voir ?)
Or, je t’ai lue parler de l’Université comme s’il s’agissait de la seule voie valable de réussite sociale. C’est faux.
Est-ce que c’est vraiment ton rêve de faire un parcours universitaire, ou serais-ce une manière de réparer quelque chose ? Est-ce que tu veux le faire pour toi, ou vis-à-vis des autres ? (Par rapport à ta famille, par exemple.)
Je me demande qu’est-ce que toi, tu aimes vraiment. Ou tu serais vraiment bien.
Et puis aussi, si tu as des nouvelles de la santé de ton papa.
À bientôt
Mélissa
7 mars, 2016 à 11:32
Salut,
On espère tous qu’on se trouvera pas dans le cas de figure « coincé », celui où on regrette amèrement.
C’est mon cas, assurément.
Seigneur, garde-nous.
Bref.
, bonne journée!
Bise
(je crois que c’est l’heure de se pardonner, et d’accepter de sortir un peu.
)
On à bien le droit à nos petites parts de bonheur, en fait.
C’est vraiment, vraiment, très important de garder espoir, quand « tout va mal. » (= pas comme on le voudrait.)
Bise
Naedune
11 juillet, 2015 à 7:51
Coucou Sylvie,
Je me retrouve assez dans ton troisième cas de figure.Enfin j’ai l’impression que les sentiments n’étaient pour ma part plus tellement présents.Je suis partie sans être allée voir ailleurs.C’est en écoutant une sorte d’instinct de survie que j’ai réussi, et en prenant conscience d’un épuisement.Ca n’est pas pour cela que je ne ressens pas du doute ou de la culpabilité, mais… Les messages étaient forts.J’y verrais plus clair d’ici quelque temps.Je l’espère.
Bonne journée à tous!
Bluebird
20 avril, 2015 à 9:44
Re-bonjour Sylvie !
Ah. Pour une fois, je suis heureuse de ne pas me sentir concernée par un de tes articles
))
La nouvelle relation est vivante et puissante comme un arbre au printemps.
J’étais dans une situation proche il y a quelques années (même si sur le moment je ne voyais pas à quel point je me desséchais dans la relation…et à quel point c’était réciproque).
Le chemin que j’ai pris ne ressemble pas à ce que tu proposes. Ce qui a servi de déclencheur pour reconstituer l’estime de moi et l’équilibre intérieur, ça a été un voyage. Au bout du monde, mais aussi intérieur. Et la présence aimante et nombreux « anges gardiens » et ami.e.s bienveillants.
Au bout de ce chemin, j’ai retrouvé mon « conjoint officiel » avec un amour transformé
Là où mon expérience rejoint ton message, c’est que pour en arriver là, il a fallu passer par une fin. Accepter vraie fin totale à la relation ancienne.Le deuil a été terrible. Et c’est seulement là, que la vie est revenue
Bon, c’est juste mon parcours tel que je le perçois. Je n’ai peut-être pas toute la lucidité nécessaire. Mais c’est bon de voir le chemin parcouru vers moi-même, à travers cette crise.Merci pour ce rappel.
Je souhaite à chacun.e de trouver sa propre route au-delà de la « zone morte du coeur »…
Bises
Lara