Bonjour à tous,
Nous avons eu une journée magnifique hier, le dimanche idéal. Il faisait beau, il faisait chaud, parfait pour une belle journée à la plage.
Toutefois je n’étais pas à la plage.
Dans la semaine maman m’avait parlé de l’invitation de mon oncle. Une invitation à déjeuner. Longtemps je l’ai appelé le mari de ma tante. Je l’aime bien depuis l’enfance ceci dit. Je l’appelle encore tonton.
D’ailleurs un jour il a dit à ma mère, c’est grâce à vous autres s’il y a des enfants qui m’appellent tonton. Il est fils unique. Le fils unique d’une femme qui toute sa vie l’a rejeté. Elle est décédée le mois dernier, par devoir, poussé par ma tante, il s’est rendu à son enterrement.
C’est durant ce court laps de temps que la santé de ma tante s’est détériorée. Je repense au jour où nous avons fêté mon dernier anniversaire. Elle pouvait encore marcher, parler, rire…
Je savais qu’elle souffrait mais jusqu’à cette récente date, je voulais croire, je voulais vraiment croire, qu’elle s’en sortirait.
Je voulais qu’elle vainque son cancer.
Hier mon oncle, un ancien éducateur définitivement trop doué avec les mots, a réussi par A + B à me convaincre que je gagnerais à aller la voir sur son lit d’hôpital.
J’y suis allée ce matin. J’y suis allée et je l’ai vue, allongée sur ce lit, avec ses yeux jaunes. Elle avait un cancer du sein mais aujourd’hui elle a des métastases au foie et au cerveau. Elle ne sait plus tenir debout, fait des crises d’épilepsie, ne peut plus rien manger.
Et elle a des yeux jaunes. Jaunes. Elle ne ressemble pas à quelqu’un qui va se remettre, elle est trop faible pour lever même un verre.
Je suis en colère. J’avais besoin de l’écrire, je suis en colère. Contre mon oncle qui n’aurait pas dû me pousser à aller la voir, contre ma tante qui réussit à garder cet air hypocrite jusque dans sa maladie. Contre ma mère, mon oncle et ma cousine qui semblent ne découvrir qu’aujourd’hui combien elle a pu détester sa longue vie.
Contre ma tante parce qu’elle va mourir.
J’aurais mieux fait de rester chez moi, à quoi bon aller la voir avec ses yeux jaunes. Sa petite-fille s’apprête à naître mais elle perd la mémoire. Elle pourrait ne même pas savoir qu’elle l’a vue si jamais l’enfant nait demain.
Après la mort de Philo, je n’ai pas hâte de voir ma tante mourir. Nous avons passé beaucoup de temps avec eux depuis l’enfance.
J’ai passé tellement de vacances chez elle en Normandie.
Ce matin elle m’a souri. Je lui ai souri aussi, j’ai parlé avec elle. Est-ce qu’elle s’en souvient maintenant ?
Moi je me souviens. Je vais me souvenir longtemps. Mais plutôt de la personne qui s’écriait « Euh la la la la !!! » devant nos multiples bêtises, que de la femme que j’ai vu ce matin.
C’était toujours elle, elle était bien consciente. Elle sait ce qu’elle est en train de vivre. Et d’après les médecins elle pourrait vivre encore plusieurs mois comme ça.
Mais je ne le lui souhaite pas. Je souhaite qu’une fois, même pendant un court instant, elle soit heureuse à nouveau.
Ne serait-ce que parce que son côté « vieille femme aigrie » parait encore plus évident avec ses yeux jaunes. C’est peut-être pour cette raison que tant d’autres ne le découvrent que maintenant. Y compris ma mère.
Enfin, je suis contente de m’être exprimée et finalement, d’avoir été la voir. Je reconnais que je ne voulais pas accepter son état. Mon oncle était un bon éducateur, je le savais déjà.
Bonne journée à tous
crystallia
12 août, 2015 à 3:18
Bonjour à tous,
Je vous remercie tous pour vos messages, c’est vraiment gentil.
Bonne journée.
Émilie
11 août, 2015 à 23:58
Tiens c’est curieux, une de mes amies est toujours en colère parce que son père n’a pas guéri de son cancer et qu’on lui a volé leur dernières vacances et dernier été. Pourtant on lui a rendu autrement et elle continue à être fâchée.
Moi aussi je suis têtue et capricieuse par moment : c’est pas celui là que je voulais! On a le droit de bouder un petit peu quand même si cela ne dure pas éternellement.
alexandre
11 août, 2015 à 22:03
Bonjour sylvie,
Je omprends ta colere la plupat du temps meme si les gens nous ont fait du mal, on prefere se souvenir des bons moments c humain en suis desole pour ta tante . Ceci dit je comprends ton malaise face a son regard , mon maitre me disait touours qu’une personne mourante possede un pouvoir decuple dans le bien ou le mal je dois te dire qu’a ta place ce type de regard m aurait effraye je te donne un conseil si tu permets : mo maitre me disait de mettre une bougie et des fleurs blanches devant la photo d’une personne qu’on aime et de prier pour elle je te souhaite bon courage bisous
Miss X
11 août, 2015 à 20:44
Ces trucs dont on ne sait pas quoi faire…et tu es pas la seule à les vivre..franchement, tu es en bonne posture, si tu peux te réjouir de ça quelque part.
Tu as pas de cancer,et si j’ai pu comprendre..
Le cancer servait à quelque chose, ou alors c’est trop tard. J’ai du mal à parler de mort parce que j’en ai peur.
J’arrive pas à comprendre, qu’on puisse avoir un cancer..et partir.
Et que c’est parce que..on à vécu..pas son..chemin..correctement.
Un truc du genre. Qu’est ce que ça t’apporte ce que je peux bien écrire…
Franchement je vais me taire.
C’est avec regret que ..bon.
J’sais pas quoi te dire.
Émilie
11 août, 2015 à 4:41
Est – ce qu’il pourrait y avoir des miracles là où la réalité implacable n’aurait pas de place ?
Souhaitons à ta tante que ses souffrances soient abrégées.
crystallia
11 août, 2015 à 1:16
Oui et pour que la paix revienne. Même sans miracle.
Bise
Carène
11 août, 2015 à 0:27
Accepter de regarder les choses en face pour qu’elles s’effacent…