Bonjour à tous,
« Quel surprenant résultat à ce test, n’est-ce pas ma douce enfant ? », me dit Lauviah.
…
« Qu’en as-tu pensé ? »
Les questions étaient très tendancieuses. Et mal tournées. Et qu’est-ce que le fait de ne pas supporter les bruits trop forts peut avoir à faire avec l’autisme ?
Je souffre d’hyperacousie, ça peut arriver.
« Bien sûr. Et 9 réponses positives sur 9 aux questions destinées à évaluer l’hypersensibilité. »
Tous les tests que je fais révèlent cela. Même celui que j’avais fait avant mon embauche. Je sais que je suis hypersensible, je le sais depuis l’enfance.
« Ce test ne t’a donc rien appris, éclairé en rien. »
Une perte de temps. Il n’était même pas amusant. Changeons de sujet.
« Tu as obtenu un joli score quand même. »
Il est absolument évident que je ne suis pas autiste Asperger. Je n’aurais pas attendu 35 ans pour découvrir cela. De nombreux symptômes dans l’enfance amènent les parents à soupçonner ce type de troubles. Rien de tel chez moi.
J’avais déjà fait un test il y a quelques années, nettement plus fiable. Je n’ai pas de trouble autistique.
Tu m’as déjà vu fascinée par les horaires de train ou me lançant dans des collections plus ridicules les unes que les autres ?
« Combien as-tu de livres de cuisine ? »
Oh ! Je ne comprends pas que tu oses me poser une telle question. C’est la seule collection que j’ai. Et au moins c’est utile. Et vraiment c’est petit de ta part, comme si j’étais la seule personne à aimer les livres de cuisine !
« Tu ne t’en sers pas. Ce que tu aimes c’est les acheter, les regarder, les ranger là. Et savoir qu’ils sont là. »
Je m’en sers.
« Tu n’aimes pas suivre des recettes. Tu cuisines toujours en improvisant. »
Je te dis que je m’en sers.
« Bon. Tu t’en sers à l’occasion, c’est vrai. Tu as baissé le son ? »
J’ai mal aux oreilles, mais c’est parce que c’était trop fort !
« Tu ne te reconnais pas dans la description des symptômes que tu as pu lire ? »
Pourquoi m’y reconnaitrais-je ? Je travaille, je vois du monde. Je n’ai pas de trouble de la communication sociale. Je vais te dire ce qui s’est passé. Ces stupides questions sont si mal tournées qu’il m’a fallu répondre par défaut. Voilà le résultat, je me retrouve avec un score ridiculement proche de la moyenne des personnes diagnostiquées Asperger.
Bref, je ne vois pas pourquoi tu accordes tant d’importance à un test trouvé sur le net. Je parie que nombreuses sont les personnes qui obtiennent des scores élevées.
« Laissons de côté ce test. »
Voilà.
« Et tes 53 livres de cuisine. »
Arrête.
« Parlons de cette lassitude vis-à-vis des réunions de famille. Ou de cet épuisement que tu ressens quand tu dois passer la journée avec des personnes dont tu ne te sens pas proches. Comme des collègues en formation.
Ou de ton immense difficulté à te rendre compte qu’un homme s’intéresse à toi à moins qu’il ne se montre entreprenant.
Ou de ce besoin de calme énorme que tu ressens souvent. Voire d’isolement.
Ou de cette incapacité à te souvenir du visage des personnes que tu croises.
Ou de tes formidables capacité d’adaptation, tu es un tel caméléon. Tu peux faire face à toute sorte de situations. Avec une limite de taille.
Ou du fait que tu n’aimes pas que n’importe qui te touche.
Tu es de plus en plus lasse de devoir t’adapter à longueur de temps. Mais tu ne sais pas comment vivre autrement. Je souhaite t’aider.
Ton beau-frère t’a présenté un ami à lui. Encore. A croire qu’il désire te caser. Comme d’autres.
Toi tu sais que tu ne ressens aucune attirance pour cette personne. Et tu ne sais pas comment faire sans ce plus que vous recherchez tous.
Tu nous as demandé comment faisaient les autres, je vais te répondre aujourd’hui. Ils peuvent parce qu’ils veulent. Pour sortir avec quelqu’un qui a priori ne te plait pas à 100%, il suffit de vouloir essayer.
Ce que tu es incapable de faire. C’est pour cette raison que nous t’avons protégée. Souvent.
Souviens-toi de ce que ta sœur, ta cousine aujourd’hui mariée, t’ont raconté. Au départ, elles ne ressentaient pas ce plus qui fait qu’aujourd’hui elles sont amoureuses. Elles avaient envie de tenter, c’est tout. Elles te l’avaient dit.
Toi tu ne peux pas agir de cette manière, tu ne le peux pas et tu le sais déjà. C’est la raison pour laquelle nous ne t’avons jamais poussée dans cette direction. Contrairement à ton entourage et même à certains de tes lecteurs.
C’est de là que vient ta souffrance, tu sens bien qu’il y a un décalage et tu n’aimes pas te trouver du mauvais côté de la barrière.
Du moins, ce qui ressemble au mauvais côté de la barrière.
Il s’agit de la limite de tes capacités d’adaptation, tu ne peux pas faire semblant sur le plan sentimental. Certains autistes le peuvent. Mais ils ne trouvent pas forcément le bonheur ainsi. »
35 ans ! Je ne comprends pas !
« Oublions cela également. Après une journée agréable, passé avec quelques personnes, tu es toujours soulagée de retrouver le calme de ta chambre. Pourquoi ? Ne me réponds pas. Écoute.
Tu t’intéresses à beaucoup de choses, mais ce que tu aimes c’est creuser, creuser, creuser, les pourquoi, les comment…
Tu es une tête chercheuse. Tu t’ennuies vite. Tu as appris à le cacher. Tu es une personne intelligente mais tu ne sais pas que faire de cette intelligence.
Tu trouves que votre manière de vivre manque beaucoup de sens et tu dois faire un effort pour t’intéresser à certains aspects de la vie matérielle.
En revanche tu es si sensible que ton intuition pallie ton incapacité à gérer tes émotions et ton empathie. Et tu es si intelligente que tu sais intellectuellement comment appréhender une situation donnée.
Tu sais comment réagir face aux gens parce que tu as un grand sens de l’observation et que tu as appris à deviner les attentes.
Mais que se passe-t-il quand tu es trop fatiguée ? »
J’ai envie de m’isoler pour pouvoir ne plus subir la présence des autres. Ce que mon entourage ne comprend pas par exemple. Il y a toujours quelqu’un qui parle, qui parle, qui parle…
Je me fous de savoir ce qui arrive à Untel ou Untel. Par moments je voudrais juste que certains se taisent. Par moments je me fiche de savoir ce qui se passe dans le monde aussi.
Alors tout le monde ne connait pas ce genre de moments ? Je croyais.
Tu crois que je suis autiste ? Moi ?
« Vous dîtes que la particularité des Asperger est qu’ils sont capables de vivre comme tout le monde. D’avoir un travail, une vie sociale… »
Je ne peux pas me baser sur un seul test. En plus en ligne.
« Renseigne-toi un peu. »
Ok, merci Lauviah.
Bonne journée à tous
crystallia
4 novembre, 2015 à 19:07
Bonjour,
Parce que de ce côté il n’y a personne d’autre. En apparence.
Tu l’as dit toi-même on voudrait parfois être comme tout le monde juste pour pouvoir être avec tout le monde.
Bise
Miss X
4 novembre, 2015 à 15:48
Salut,
Coucou,
Hum, à propos , je me demandais, (vraiment) ,
en quoi ça serait le mauvais côté de la barrière?
J’ai des réponses qui affleurent mon esprit..mais bon, rien d’autre, ça pourrait être intéressant d »en écouter d’autres!
Bisou!
Carène
13 octobre, 2015 à 19:31
Je te prie de m’excuser Liliane si j’ai mal interprété ton propos.
Il se pourrait bien que j’ai une sensibilité a fleur de peau sur le sujet étant donné qu’après en avoir moi-même souffert, je me retrouve à devoir gérer la singularité de mon fils qui m’amène a sortir du sentier battus et envisager des solutions pas forcément faciles à assumer au quotidien…
J’aimerais pouvoir me reposer parfois mais il semble que mon âme ait choisi un chemin bien exigent…
La plus part du temps je le vis plutôt bien mais il y a des jours sans…
Bises
Liliane
13 octobre, 2015 à 13:52
Si sortir d’un moule voulait dire être associable , je crois que toutes les personnes présentent sur ce blog le seraient, donc Carène , permet moi de te dire que tu as prodigieusement mal compris mon propos. L’ouverture spirituel des uns et autres ici nous permet de considérer les choses dans un spectre bien plus large et donc d’être conscient du fait que les attitudes de tierces personnes peuvent ne pas souvent être liées à l’un ou l’autre des termes déjà cités ce qui n’empêche pas l’existence de personnes « réellement » concernées, et ceci n’était qu’une extrapolation.
Merveilleux anniversaire Marianne, je pense que lorsqu’on ne sent plus le besoin de se justifier de ce qu’on est, de qui on est, c’est à ce moment là qu’on accepte vraiment d’être nous même. Le fait de ne pas bien vivre le décalage survient je pense du fait qu’à un moment on veut que les gens comprennent qui nous sommes et que ça bloque: Normal! Nous même on a quand même galéré avec de le comprendre donc si la compréhension doit se faire, elle se fera.
Bises
Marianne
13 octobre, 2015 à 12:46
Hello,
sa fait un moment que je n’ai pas écrit. Ce texte me parle énormément, il me fait réagir car je m’y retrouve totalement, limite je pourrait avoir écrit une partit de celui ci car il ressemble beaucoup à ce que j’essaie de dire à mon entourage, qui ne comprend pas ce que je dit. J’ai eu mes 34 ans hier, et j’étais déprimer…Non pas du fait que c’était mon anniversaire, mais par ce que CE questionnement m’est venu, que je n’avais pas de réponses, et que ce décalage avec les autres et de plus en plus difficile pour moi.
Merci de l’avoir partager.
Biz
crystallia
14 octobre, 2015 à 2:51
Bonsoir,
Merci à toi aussi Marianne.
Bonne soirée.