Bonjour à tous,
« Alors, tu as repéré quelques comédies romantiques à regarder ? », me demande Sammael.
Cela fait un moment que je n’en ai pas vu, non, il n’y a rien qui m’attire spécialement…
« Un livre ? »
J’aime bien ceux d’Isabel Wolff, je devrais lire le dernier. Elle écrit des comédies romantiques parfaites.
« Parce que ses héroïnes ressemblent aux femmes de ta génération, c’est pour cette raison que tu apprécies cette auteure. Ce sont toujours des femmes qui sont à un tournant de leur vie et se battent sur plusieurs fronts à la fois. Exactement comme toi quand tu l’as découverte.
Beaucoup de femmes aiment ce type de lectures. Beaucoup de jeunes femmes, vous vous retrouvez dedans. Mais beaucoup de jeunes femmes recherchent les mêmes choses que toi en vérité, qu’elles soient ou non en couple.
Vous avez ce fantasme d’une réussite totale et rapide. Vois ton neveu qui des semaines durant a successivement appris à se tenir assis puis debout avant de pouvoir se lever seul pour finir par faire ses premiers pas, tomber, se relever, tomber à nouveau…
Tout cela a pris du temps. Pour lui comme pour toi au même âge. Ou pour toutes les personnes qui t’entourent.
Dans certains domaines vous pouvez aller vite, même très vite. Mais pas dans tous à la fois.
Il y a forcément des domaines qui sont laissés en jachère quand dans un domaine précis vous connaissez un développement rapide. Petite Sylvie.
Toutefois un jour, le terrain qui a été surexploité doit lui aussi entrer en jachère, au profit de celui qui dormait et ne rapportait rien de concret.
Ce sont les cycles normaux de la vie. »
Pourquoi est-ce que tu me parles de ça ?
« Tu as tendance à être réfractaire aux changements profonds. »
Réfractaire ?
« Tu veux que nous parlions du premier divorce de tes parents ? »
Ouh la la, où est-ce que tu m’embarques ? Cette vieille histoire est très loin derrière moi. Je l’ai digéré depuis longtemps.
« Et eux ? »
J’ai remarqué qu’ils n’ont pas l’air de bien s’entendre en ce moment. Je ne sais pas pourquoi. Ça fait longtemps que je ne sais plus quoi penser de leur relation en vérité.
« Est-ce que tu en souffres ? Veux-tu que nous en parlions ? »
Je n’en souffre pas mais je trouve la situation triste. Parfois je me dis que si je n’étais pas là ce serait sûrement mieux pour eux. Puis à d’autres moments je vois que c’est à moi que chacun vient individuellement se confier. Je vois que l’un ne sait pas ce que fait l’autre et c’est vers moi qu’ils se tournent pour le savoir.
Je ne comprends pas leur relation. Ni ce qui continue de les lier en fait. Ils ne s’encouragent pas, ne se soutiennent pas…
On dirait des colocataires. Je sais qu’ils m’aiment moi. Mais je me demande comment ils s’aiment, eux.
Tu vois, j’ai de la peine de voir qu’ils n’ont pas l’air bien l’un avec l’autre. Ce n’est pas la maison du bonheur ici, c’est vraiment le cas de le dire.
C’est pour ça que ma mère aime recevoir. Ils peuvent porter leurs masques, ils sont contents.
On dit sans cesse que les contraires s’attirent. Mes parents ont davantage des personnalités complémentaires que des personnalités identiques. Et tout ce qui les différencie semble prendre aujourd’hui une très grande place entre eux.
Qu’est-ce qui fait que les gens choisissent de rester ensemble ? Est-ce qu’il reste de l’amour dans le ressentiment ? Est-ce qu’il reste de l’amour quand on ne veut plus s’ouvrir à l’autre ? Qu’on ne partage presque plus rien ?
Tu vois, je me pose ces questions en les voyant vivre. Ce que j’aime le moins c’est quand l’un me pose une question à table et que l’autre en pose une autre comme si de rien n’était au beau milieu.
Quand je rentre le soir, ils sont contents de me voir, ils m’accueillent. Mais quand l’un rentre, c’est moi qu’il salue, c’est à moi qu’il sourit ou qu’il vient voir.
Ils s’ignorent la plupart du temps dans la maison et nous ne vivons pas dans une immense villa alors ça fait bizarre. Je n’aime pas quand on est tous les trois dans la même pièce.
J’aime mieux être avec l’un ou avec l’autre.
Le pire, c’est que je sais quelles personnes formidables ils sont réellement mais je les vois si peu exprimer ces parts d’eux-mêmes…
J’aimerais que ma mère retrouve le courage de retravailler. C’est ce qui lui ferait le plus de bien. Mais elle a cinquante raisons excellentes de ne pas vouloir redevenir agent immobilier.
Mon père se bat à sa manière mais il n’est pas quelqu’un d’optimiste de nature. Et puis je pense qu’il en a assez de ce statut de colocataire justement.
C’est ma mère que j’ai vu se fermer chaque fois que je l’ai entendu aborder le sujet. Elle n’a pas envie de remettre certaines choses en perspectives on dirait je me demande bien pourquoi. Elle me dit qu’elle n’est pas malheureuse que pour elle les choses peuvent demeurer ainsi.
Mais je la trouve aigrie. A plusieurs niveaux. Elle se passionne pour des jeux télévisés, enchaine les émissions à longueur de journée, elle qui n’aimait que travailler et être active.
Je ne comprends pas, on dirait que quelque part ils ont baissé les bras. Ce monde est pourri, le pire seul nous attend, ils ressassent les mêmes idées dès qu’ils en ont l’occasion et ils provoquent toujours ces occasions.
Ma mère en outre se complait dans des histoires façon amour, gloire et beauté avec ses frères et sœurs. Mon père s’est rapproché des siennes depuis le décès de ses parents.
Je suis contente de constater que mon frère, ma sœur et moi avons des relations beaucoup plus simples et claires.
Tu veux savoir quelle est la principale raison qui fait que je veux déménager ? Je veux juste ne plus être ici.
Eledahiel se plait à me rappeler que c’est dans le positif que se trouve le bonheur et que je devrais penser construction et non pas fuite.
Je suis d’accord. Et puis ma grand-mère est venue me voir. Je crois que certaines sœurs de maman seraient jalouses que j’achète la maison.
Par contre je n’ai pas du tout compris pourquoi elle me suggère si un jour je le peux d’avoir une maison à la campagne et un appartement plus petit en ville. Je ne saisis pas l’image. Et quand je demande si c’est une métaphore, elle me rappelle que mon grand-père et elle n’avaient rien et ont bâti deux maisons tout en élevant 9 enfants.
Elle me montre que si je souhaite je peux réussir professionnellement et ensuite on revient toujours à cette histoire de maison à la campagne…
J’ai vu mon grand-père paternel hier aussi. Nous n’étions pas proches. Je l’ai plutôt connu de loin. Mais hier il était là et il me souriait. Lui aussi il me rappelle qu’il est parti de rien et a bâti sa maison.
« Tu pourrais bâtir la tienne. La campagne symbolise le refuge, le cocon de ressourcement. L’appartement en ville est le symbole des efforts à consentir pour pouvoir construire ce cocon. »
Ils me disent de me mettre au travail.
« Non ils t’encouragent dans tes efforts actuels. Ils t’encouragent à faire comme eux. Pour toi-même. Mais aussi pour les autres membres de ta famille.
Il arrive qu’une personne ait des possibilités que d’autres autour d’elles n’ont pas. Comme dans la famille de Céline Dion. Elle a de nombreux frères et sœurs mais est la seule chanteuse connue. »
Je vois, je ne suis pas Céline Dion.
« C’est vrai. Mais qui sait, peut-être as-tu trouvé un domaine qui te convient et qui te permettra d’ouvrir la porte à d’autres autour de toi.
Nous savons que tu réfléchis sérieusement même si discrètement à une reconversion professionnelle. »
Pour diverses raisons je pense que c’est la meilleure option pour moi. Mais je reste discrète parce que je n’ai pas encore trouvé LA voie.
« C’est une bonne chose de savoir rêver. Et de s’intéresser à ce qui vous entoure et de développer votre manière de voir le monde, vos idées. C’est ta façon à toi de garder claires tes énergies dans cette ambiance lourde que tu connais.
Et ton projet personnel avance ? »
Oui, avec facilité. J’aime créer des recettes.
« Tu vas te faire publier un exemplaire de ton recueil ? »
Je pense oui !
« Tout le monde pense qu’avec 5 intolérances alimentaires on doit se retrouver à renoncer à tout. Mais tu es une collectionneuse de clés. Tu trouves toujours le moyen d’ouvrir de nouvelles portes. »
L’excellente nouvelle c’est que nous avons deux possibilités face une à une situation a priori contraignante. J’ai remarqué que j’obtiens de meilleures résultats quand je suis dans l’action devant ces situations.
Je sais que je n’ai pas besoin de réaliser un tel recueil. Mais c’est pourtant pour moi que je le fais. En outre je constate que cela m’aide à développer ma créativité et je suis d’autant plus contente que j’adore tout ce qui est créatif.
Je réalise que les possibilités sont plus grandes encore que je ne le pensais.
« Autrement dit c’est une activité qui te fait du bien. C’est pour cette raison que te viennent sans cesse de nouvelles idées. Et que tu captes de nouvelles énergies.
Spirituellement le travail paye toujours. Finis tranquillement ton recueil. Mais ma jeune Sylvie, peut-être que d’autres personnes sont dans le même cas que toi et ne trouvent pas d’idée. »
Il existe pléthore de blogs culinaires proposant des solutions aux intolérants alimentaires.
« Il existe aussi pléthore de blogs consacrés à la spiritualité. »
Certes.
« Et comment se passe le cours de dessin ? »
Au dernier cours je me suis vue dessinée vraiment pour la première fois depuis très longtemps et j’ai aimé cela. Je compte poursuivre.
« Tant mieux. Tu as saisi l’importance de s’occuper de son intérieur en lui ouvrant une fenêtre d’expression extérieure. Il est vrai que chez toi les points d’ancrage liés à l’expression sont tous très correctement irrigués. Notamment grâce à l’entretien de ce blog.
Seulement, suivre des cours de dessin, cuisiner, ce sont là des activités qui invitent à un partage différent. Cela t’amène de nouvelles énergies, t’aidera dans l’irrigation de tes points d’ancrage énergértiques proches de la Racine. »
Tant mieux alors !
« Parfois dans un tel contexte survient l’idée qui peut vous permettre d’opérer un virage. Comme une reconversion. C’est bien que tu aies accepté de suivre cette évolution qui a commencé par le besoin de te remettre sérieusement au sport.
Tout ne se fait pas en un jour mais le travail paye. C’est parfois d’exemples plus que de paroles dont les proches ont besoin pour trouver l’impulsion qui leur manque. »
Merci Sammael.
Bonne journée à tous
crystallia
14 novembre, 2015 à 16:28
Bonjour Isabelle,
Merci pour ton soutien.
Bise
Isabelle
13 novembre, 2015 à 8:34
Coucou Sylvie
Mes parents aussi passent leur temps a se disputer et ceci de nombreuses années. Je ne comprends pas cette manière de s’aimer car ils disent s’aimer. Mais nous leurs enfants subissons leurs prises de bec incessantes , de loin car nous sommes tous partis tôt de la maison.
Je te comprends, c’est difficile a vivre.
Bises
crystallia
13 novembre, 2015 à 1:50
Bonjour,
Zébullon, cherche Samuel. Mais si tu veux tu peux simplement lui parler.
Merci à tous, ça me fait du bien de lire vos ressentis ou témoignages.
Bise
Marianne
12 novembre, 2015 à 21:13
Bonsoir Sylvie,
Pourquoi, quand je te lis je me retrouve si souvent? Je me dis que vu le nombre e parallèle entre nous deux, je ne suis vraiment pas tombé sur ton blog par hasard.Moi aussi je suis chez mes parents, mais rêve de fuir, tous en étant bloquer,car je l’avoue, j’ai peur de les laisser seul tellement ils ne s’entendent pas, voir peuvent être violent l’un envers l’autre…
Je ne perd pas espoir, la preuve j’ai acquis un appart, et même si je en l’habite pas encore, je l’aménage dans ce but, afin de me donner du courage mais aussi leur faire comprendre qu’ils doivent me laisser partir…J’espère bientôt te dire que j’ai réussit à prendre les voiles ;.
Biz
alexandre
12 novembre, 2015 à 16:55
Bonsoir Sylvie,
Je connais ce type d ambiances lourdes en ce moment je me suis rabiboche avec ma grand mère avec qui je m étais disputé mais l ambiance reste pesante avec le reste de ma famille le pire dans ce type de problèmes c quand l argent rentre en jeu j ai pu le constater dans ma vie ou j ai vu se déclarer des appétits financiers féroces et pas toujours très reluisant bref c Dallas lol moi qui me contente de peu tu comprends alors que je sois considéré comme un extraterrestre dans un tel milieu j aime le pouvoir mais pas matériel mais plutôt magique et spirituel cela n est il pas contradictoire pour un adepte de l ombre? Bisous
Emilie
12 novembre, 2015 à 9:17
Bonjour,
Très parlant et si censé que l’on devrait tous en prendre de la graine.
La magie peut être purement mentale et l’on obtiendra ce dont on a besoin et bien souvent ce dont on a besoin pour faire par nous même. On peut lancer des idées dans l’air en attendant de voir comment elles retombent mais on peut aussi prendre nos idées et les planter en terre en les fixant dans une création. C’est un peu comme le geste de celui qui lance des graines en l’air et celui qui lance les graines dans une terre travaillée pour accueillir la graine. On peut fixer par l’écriture, le dessin, le sport, la danse, la construction et exprimer nos désirs autant que nos besoins. L’intention peut émaner aussi du geste et c’est par le geste que l’on donne une direction. Quand la graine semée peut germer parce qu’elle a été cultivée correctement, ce qui va pousser change le paysage et apporte de nouvelles énergies. Semer c’est aussi rapide que d’apprendre à se tenir debout, par contre cultiver demande de trouver son équilibre en mettant un pieds devant l’autre. Il n’y a pas de recette toute faite car rien n’est fixe et nous récoltons à tout moment ce que nous semons par inadvertance.
Sylvie, peut être que si tes parents se retrouvaient en tête à tête, ils se disputeraient et exprimeraient leurs besoins et ressentis, peut être qu’ils auraient envie de les combler en s’écoutant. Ils évitent de le faire et ne communiquent plus pour ne pas te donner le spectacle de leurs disputes mais leur silence pèse lourd. Parfois les disputes permettent de crever les abcès et de révéler des blessures qui auraient du guérir autrement. Quand on ne veut plus entendre ce que l’autre a à vous dire et qu’il ne vous écoute plus dans son coeur, on va parler à quelqu’un d’autre. Quand on se dispute, on est obligé d’écouter sa propre colère et d’entendre celle de l’autre. Il faut en tirer les conséquences quand la colère est telle qu’elle n’a laissé aucun espace de libre.
Je ne vais pas faire l’éloge de la dispute mais je sais combien j’ai retenu parfois mes contrariétés et feint l’harmonie pour préserver la vie de famille de mes enfants. On devrait essayer de rester honnête envers soi même et ne pas se fuir.
zebullon
12 novembre, 2015 à 3:26
Bonjour,
Dixit une amie : « Le blog est très intime »
mais ce n’est pas le sujet de mon intervention: Sylvie, pourrais tu me présenter Sammael? je n’ai pas trouvé d’information sur lui en corrélation avec ce qu’il te dit. Tu aurais son CV, s’il te plait ^^
étant moi même, dans la recherche d’une reconversion, j’ai pris ces conseils aussi pour moi lol.