Bonjour à tous,
« De retour du paradis, ma douce enfant ? », me demande Lauviah.
Oui, comme tu dis, du paradis.
« Celui des cocktails sucrés et des plats multiples. »
J’ai mangé comme dix…
Je me suis laissée happée par ces menus magnifiques. Et par le goût du mango colada zéro. C’est juste divinement bon.
« Nettement meilleur que le virgin mojito ou magic island ? »
Beurk, trop sucrés !
« Tu as choqué du monde en refusant de boire tes cocktails alcoolisés. »
J’ai voulu goûter, je me suis dit, peut-être que je vais aimer. Il n’y en a pas un qui m’ait plu au point de vouloir une troisième gorgée. Je les ai laissés.
J’aurais peut-être dû tester un mango colada normal.
« Et sans lait. »
Ah il y en avait, j’avoue que comme j’aimais, je n’ai pas eu envie de demander.
« Il n’y en avait pas dans le fruit smoothie. »
Délicieux aussi, même s’il n’y a jamais eu de fruits dedans. Tous les cocktails faits avec de vrais fruits étaient hors forfait.
« Tu ne reviens pas honteusement chargés d’achats en tout genre cette fois. »
Non.
« Pourtant tu as dépensé presque autant d’argent que l’an dernier. »
Heureusement que j’avais épargné en prévision. Mais entre le forfait boisson plus cher qu’annoncé et le prix du forfait spa, sans compter qu’il fallait bien payer les chauffeurs de taxi, c’est allé très vite. Trop vite. En outre j’ai craqué sur cette bague dès le deuxième jour donc…
« Tu n’as pas acheté grand-chose pour toi. Si ce n’est ces portraits. Nous constatons que tu as eu envie de t’offrir ces photos. Parce que tu appréciais ton image dessus. Et tu as sciemment acheté aussi des photos sur lesquelles tu n’étais ni habillée ni maquillée.
Nous approuvons ces choix. Les photos sur lesquelles tu étais habillée te plaisent parce qu’elles te mettent en valeur. Les autres parce qu’elles montrent une part plus naturelle de toi, une part que tu affectionnes.
Tu as failli ne rien acheter d’autre ceci dit. »
Elles n’étaient pas données non plus. Seulement effectuer ces achats avait du sens pour moi. Je sais pourquoi j’ai préféré ces photos au sac blanc.
« Pas d’excursions ? »
Pas le budget pour deux forfaits, des photos, une bague, des achats de souvenir pour mes proches et des excursions chaque jour. Cela m’est revenu moins cher de prendre un taxi avec les autres. Sauf la fois où on s’est clairement fait avoir.
Quand je paye pour des prestations données, j’aime bien qu’elles soient fournies ou alors qu’on me donne une explication.
« Tout s’était bien passé le jour où tu avais négocié toi-même. »
Oui, j’ai dit à la fille c’est tant et on veut voir tel endroit. Elle a eu l’air contrariée mais a accepté à la condition qu’on lui laisse une chance de trouver quelques tiers. On a trouvé pour elle, des amis à nous et c’était super. La conductrice et l’accompagnatrice se sont montrées avenantes et très professionnelles. Si bien que je leur ai donné un pourboire et que nos amis leur ont demandé leurs coordonnées, pour pouvoir refaire appel à elles.
Moi aussi, elles m’ont donné envie de revenir. Nous avons tous apprécié leur patience et leur gentillesse.
« Tu as donné un pourboire à des membres du personnel sur le bateau également. »
J’entends encore, après le calvaire qu’on vit ici…
On avait bien compris que le paradis, c’était pour nous, les vacanciers. Deux-trois indices ne manquaient pas d’indiquer que la vie devait être moins rose pour le personnel.
Certains ne demandaient qu’à sympathiser. Après « le calvaire qu’on vit ici », j’ai entendu un autre membre du personnel me dire qu’il comptait les jours qui le séparait de la fin de la saison. Je sais ce que c’est que compter les jours quand on travaille.
Il nous a même été révélé que certains vivent mal le fait d’avoir dû laisser conjoint et enfants pour venir travailler sur le bateau.
Mais ce qui m’a le plus touchée c’est la gratitude du serveur qui s’occupait de notre table le soir. On lui a tous laissé un pourboire. Toujours souriant, très patient, il se montrait toujours disponible et à l’écoute alors qu’il ne comprenait pas le français et que les menus et nos commandes étaient exprimés en français.
Mais on l’a su tard. Il nous disait toujours bonjour et non pas hello ou good morning comme certains. Il répétait les plats qu’on lui demandait, toujours avec le sourire. Il venait vérifier que tout allait bien plus que les autres serveurs du midi par exemple. Et quand on avait un souci, il cherchait la solution. Alors qu’il ne comprenait pas le français. Et contrairement à certains, il ne nous a jamais dit avec un air froissé, speak english.
En fait j’ai su qu’il ne parlait pas couramment français le jour où il a demandé à un collègue de l’accompagner pour me présenter des excuses parce qu’il croyait s’être trompé dans ma commande. Alors que non, j’avais demandé un accompagnement différent de ce qui figurait, croyant qu’il était possible de l’avoir et il ne m’avait pas averti que non.
Je lui ai expliqué que ce n’était pas un problème. En anglais. Pourquoi est-ce qu’il ne l’avait pas dit plus tôt ? Il ne connaissait que quelques phrases en français et était en fait loin de pouvoir suivre une conversation.
Quand on lui a remis les pourboires c’est en français qu’il a tenu à nous remercier. Pour la première fois il nous a serré la main à chacun. Ce jour-là et le suivant.
Je me souviens de la familiarité voire de la grossièreté avec laquelle certaines personnes s’adressaient aux serveurs. Je n’ai pas compris la première fois que j’ai entendu, eh oh mademoiselle, viens là !
Quant à tous ceux qui les tutoyaient directement ou qui ne voyaient pas la nécessité de se donner la peine de prononcer correctement leurs « prénoms compliqués ».
Je ne vais pas vous dire que je ne butais pas sur certains noms moi-même. J’avoue que beaucoup m’étaient encore inconnus avant la croisière. Toutefois, eh oh viens là, je ne l’ai jamais dit.
Et comme eux, ne peuvent pas faire de reproches aux clients, ils encaissent absolument tout.
« Et la hiérarchie ? »
Elle était bien présente au restaurant. Des gars en costume qui avait l’œil partout. J’ai été davantage choquée par la nouvelle politique commerciale agressive que par cette présence.
Les serveurs doivent contribuer au chiffre maintenant. L’an dernier ils se contentaient de servir les plats. Ils ne nous proposaient pas cinquante fois par repas de commander tel ou tel plat payant. Rappelons que sur une croisière la nourriture est incluse dans le prix du billet.
« Il y a des membres du personnel à qui tu n’as pas souhaité laisser de pourboire. »
Je l’admets. Je sais pourquoi. Ceux que j’ai le plus apprécié étaient au nombre de trois. Il n’y a que deux jeunes femmes qui ne m’ont même pas donné envie de répondre positivement au petit questionnaire de satisfaction qu’il y avait sur la table. Pour autant, plutôt que de les saquer, je n’ai pas rempli.
« Elles ne parlaient pas français et ne souhaitaient pas faire d’effort. »
J’avais bien compris. Mais quand j’ai expliqué en anglais que je voulais qu’on me refasse un cocktail, je reconnais ne pas avoir compris que l’on me réponde, non, choisissez autre chose.
« Pourquoi n’était-il pas bon ? »
Je n’en sais rien, le barman s’était trompé ! Le suivant était bien meilleur.
« Toi, tu n’hésites pas à renvoyer un plat que tu n’aimes pas. »
Tu crois que mon chef hésite quand il estime que j’ai mal fait quelque chose ? Ou qu’il n’est pas satisfait d’une de mes propositions ?
Ou tu crois que mes clients hésitent quand ils viennent faire des réclamations ?
Alors pourquoi est-ce que moi je devrais hésiter ? Je ne vais pas consommer quelque chose que je n’aime pas. Je le dis, c’est mieux. Je le dis en restant polie mais je le dis.
« Tu n’hésites pas non plus quand il faut négocier avec un chauffeur de taxi. »
C’est le dernier moment où il faut hésiter ! Tu te rends compte que l’un d’entre eux m’avait demandé 100 dollars US pour le tour de la ville ? Je veux bien payer, pas n’importe quoi toutefois.
« Certaines personnes n’ont pas envie de sympathiser avec le serveur. »
Certains sont tellement hauts, ils n’ont pas besoin de ça je suppose.
« Alors que le serveur, lui, est tellement bas. »
Grâce à ces « petites gens » on apprend qu’il vaut mieux choisir telle ou telle option etc…
On ne sait pas toujours au départ de qui on pourrait avoir besoin par la suite. C’est dommage de commencer par mépriser.
« L’envers du paradis était donc bien visible ? »
Le personnel n’a pas accès à internet, on leur met la pression, ils sont plusieurs par cabines et pour les vacanciers, une politique commerciale agressive et incitative amène à découvrir de jour en jour des surprises toujours moins agréables.
On t’invite par exemple à payer un forfait all inclusive qui s’avère ne pas l’être. Le kir royal est réalisé avec du champagne en option payante uniquement. Alors que le kir royal est censé être fait avec du champagne. Tout le temps.
J’ai vu ce qu’il fallait voir Lauviah. A quai également. Tu sais, je suis toujours ravie d’arriver quelque part, de voir et de découvrir plein de choses, mais justement, je vois plein de choses.
« La lucidité n’est jamais une mauvais chose. Tu comprends ? Le fait d’être lucide sur un point ne doit pas être un obstacle pour toi, t’empêcher de jouir de la vie. Cela doit être un tremplin au contraire.
Quand tu t’es réveillée l’autre matin et que tu as compris que tu allais avoir une grippe carabinée, tu nous as appelée à l’aide car tu ne voulais pas que la maladie ruine tes vacances. »
J’avais pris froid. Comme beaucoup d’autres et j’ai vu combien le coup de froid les avait touchés. J’avais des médicaments mais je voulais pouvoir profiter.
« Alors tu nous as demandé de l’aide pour pouvoir finir tes vacances. »
Oui. Vous avez répondu, prends tes médicaments. Je l’ai fait. Et je me suis remise plus vite que tous les autres. Dès le lendemain j’étais mieux en fait.
« Tu savais que tu pouvais te tourner vers nous. »
Oui.
« Pourquoi est-ce que tu ne veux pas faire pour les autres ? »
Il faut qu’ils me sollicitent. Je ne peux pas sinon.
« Tu pourrais donner des consultations à nouveau. »
Je connais deux façons d’utiliser la magie. J’ai déjà évoqué la première. Dans la seconde il y a un prix à payer. J’ai utiliser la seconde méthode pour le coup. Je voulais me débarrasser d’un problème. Au temps pour moi, je voulais seulement pouvoir continuer de m’amuser.
Alors, qu’est-ce qui va se passer ? Je vais être plus malade que si j’avais laissé les choses se faire naturellement ?
« Non, il n’y a pas de raison. Je prends ton acte à ma charge, pas de paiement. »
Tu fais ça ?
« Je fais ça. Tu n’en fais qu’à ta tête de toute manière. Tu agis impulsivement, sans jamais te soucier des conséquences possibles sur le plan énergétique. »
Et vous me suggérez de faire des travaux ?
« As-tu déjà eu un retour négatif ? »
Un jour j’ai su, j’ai su que je pouvais aider les gens à régler leurs problèmes de différentes manières. Cependant dans les vies où je l’ai fait, ça s’est toujours mal fini pour moi. Jusqu’à la fois où tu as donné ta vie pour moi.
« Aujourd’hui je peux encore t’aider. Tu restes belle et impulsive et je m’occuperai de tes énergies.
Si tu veux rouvrir entièrement tous tes canaux du bas, il faut que tu reprennes tes consultations, c’est la vérité. Prends ton temps, prends tout ton temps.
Réfléchis-y de temps à autre. Mais réfléchis-y. »
Merci Lauviah.
Émilie
30 mars, 2016 à 16:50
Coucou Sylvie,
Tu peux choisir du tissu en grande largeur et demander à ta maman de t’aider à fabriquer une belle étole (doublée) pour t’envelopper dedans le soir. Je suis sûre que tu trouveras d’autres inspirations pour le jour si tu étudies la question.
Dodie
30 mars, 2016 à 13:59
*J’adoore …
« La prochaine fois demande de l’aide ne détourne pas »
C’est quoi la différence ? Je ne vois pas clairement le détournement quand je te lis