Bonjour à tous,
« Les collègues se réjouissent que tu ne partes pas en juillet-aout. Ils se disent, quand même… », me rappelle Lauviah.
Ils sont pas sympas les gens.
« L’année prochaine il y aura l’Harmony of the seas sur le continent américain. »
Je sais. Je ne l’attends pas spécialement.
« Il ne doit faire qu’une saison en Méditerranée. »
J’aimerais bien partir au départ de Marseille pour ma part.
« Fais une transatlantique. »
Non. Trop de jours en mer. Et il faudrait payer deux forfaits boissons etc…
« Tu pourrais faire une transatlantique au départ de Marseille et rentrer chez toi tranquillement. »
Autant de jours sur l’eau. Un bateau, c’est vite petit en vérité.
« L’Harmony of the seas devra bien gagner le continent américain. Royal Caribbean proposera sûrement une traversée. »
Seigneur, je n’ose imaginer le coût d’un tel voyage. Je ne trouverai jamais personne qui voudra le faire. N’oublions pas les billets d’avion. Où veux-tu en venir ?
« Tu pourrais aussi voyager avec le Poesia. Tu n’aurais qu’un billet d’avion à payer. »
Ma tante et son mari avaient fait une traversée. Ils étaient revenus enchantés.
Un tel voyage n’est réalisable qu’avec des proches.
« C’est certain. Tes collègues seraient tellement jaloux. Ils ne se doutent pas que tu as prévu de partir hors saison. Tu as pris une décision concernant la destination ? »
Tu veux dire pour les vacances de trois semaines ? Non pas encore. Je verrai. Mais Lauviah, on est nombreux à ne pas partir en juillet aout, j’espère que l’on ne va pas tous poser la même période au final ?
« Ce n’est pas important. Ils sont contents que tu ne partes pas. Ca ne va pas. »
Qu’est-ce qui ne va pas ?
« Personne ne se réjouit pour toi. »
Je sais, je m’en suis rendue compte. Je vois pourquoi tu parlais de mes collègues. Eux ce n’est pas grave mais mes proches non plus.
Moi il y a un tas de choses que je n’ai pas faites ou que je n’ai pas pu faire. Et je n’ai jamais réagi comme ça. On dirait que certains attendent qu’il m’arrive une tuile. Parmi les collègues, pas mes proches.
C’est vrai que je suis une grande chanceuse qui a toujours vécu dans du coton et à qui il n’est jamais rien arrivé de fâcheux. C’est pour les autres les tuiles. Je ne sais même pas ce que c’est.
Parmi mes proches beaucoup pensent que de manière irresponsable j’ai fait le choix de vivre en ado afin de ne pas affronter la vraie vie et ses difficultés. Du coup j’ai beau jeu d’aller me pavaner à tel ou tel endroit. Eux au moins ils sont en couple et ils payent des factures.
Personne ne se réjouit pour moi c’est vrai. Surtout que j’ai la fâcheuse habitude de dévaliser les boutiques au passage. A-t-on idée !
Les collègues me demandent d’où viennent mes chaussures. Quand je leur dis ils me regardent avec de grands yeux. Ah bon, dans telle boutique…
Ils devraient sortir un peu de chez eux. Et de leurs idées pré-conçues.
Ce matin je ne savais pas comment fonctionnait une carte de crédit qu’apparemment ils emploient tous. J’étais encore l’extra-terrestre. Je ne possède pas cette carte. J’en ai une autre. Mais la chipie en moi s’est gardée de leur dire. J’étais trop contente de voir l’expression de leurs visages. Je sais, je sais…
L’autre jour j’ignorais le montant maximal de l’autorisation de découvert des salariés. Surprise des collègues. Eh oui, je n’ai pas d’autorisation de découvert. Je n’en ai pas demandé. Je ne souhaite pas le faire car un découvert est un prêt qui produit des intérêts.
Les collègues toutefois c’est une chose. Je ne leur raconte pas ma vie. Et je ne souhaite pas le faire.
Je suis davantage peinée par l’attitude de certains proches. Je vois que ma mère a fait des efforts réels pour m’accepter telle que je suis. Et je sais qu’on est parti de loin après que je me sois retrouvée à la rue. Or, je sais que mon père n’a pas suivi de cheminement similaire.
La chose comique c’est que si demain je m’installais avec un gars, tout le monde dans mon entourage se dirait, enfin elle se décide à faire quelque chose. Tout le monde.
Ceci dit je ne trouve pas cela comique, plutôt triste. Alors depuis toutes ces années où je suis devenue adulte, je n’ai rien réalisé de plausible. Rien du tout ? Aux yeux de certains du moins. Pas aux miens.
Je n’ai rien fait de bien, je me contente de vivre en ado. Une chance que mon boss ne pense pas cela de moi. Par exemple.
Plus d’une fois j’ai pensé qu’il était vraiment dommage qu’il n’y ait pas d’autre médium dans mon entourage proche. Même les hommes que je rencontre ne le sont pas.
Les expériences que je vis ou que j’ai vécu ne peuvent pas être comprises par tout le monde. Ou alors après un bon moment et juste partiellement.
Ce n’est plus aussi difficile pour moi d’accepter cette réalité. Toutefois, je trouve dommage certains états de fait.
C’est pour cette raison que je veux déménager. Plus pour fuir que pour m’installer. J’aimerais bien remporter l’adhésion pour changer. C’est nul je sais.
Le problème quand je prends ce type de direction c’est qu’arrive rapidement un message clair et sans équivoque qui me rappelle que ce n’est pas en fuyant que je serais fière de la femme que je suis.
Mon père rêve d’aller en Afrique. Je lui disais l’autre jour, fais le nécessaire, renseigne-toi concrètement et mets l’argent de côté.
Il me répond, oui, comme on sera deux il faudra penser à ceci et cela…
Ma mère n’a pas les moyens de mettre de l’argent de côté. Il le sait. Seulement voilà, il ne peut rien faire seul. Il ne supporte pas la solitude.
En outre, il n’aime pas organiser quoi que ce soit. Il aime superviser. Quand j’ai soumis à mon frère l’idée de partir ensemble, il nous a fallu cinq minutes pour déterminer à peu près ce que l’on voulait. Ensuite j’ai fait le tour des agences de voyage, j’ai parlé à plusieurs conseillers et quand j’ai eu des propositions intéressantes, je les ai soumises à mon frère.
Nous nous sommes rendus à l’agence ensemble, nous avons évalué sérieusement les situations envisagées et avons dû renoncer à Hong Kong en juillet car nous pouvions partir mais pas profiter sur place comme nous le voulions. Mon frère a la même vision du voyage que moi. Quand on part, c’est pour profiter.
Mon père ne ferait pas le quart de tout cela. Il se contenterait de dire à ma mère, faisons-le, tu vas à l’agence de voyage et tu réserves, je paierai ma part ensuite. C’est tout ce qu’il ferait. Ca et poser dix mille questions pour s’assurer qu’elle fait bien ce qu’il faut.
Et c’est moi qui me conduis en ado.
Quand ma sœur lui demande de l’argent il râle. Quand ma sœur demande que mes parents gardent son fils un peu souvent, il râle.
Il a accepté de donner des cours à un groupe de personnes car il est ceinture noire de ju jistsu. Le propriétaire de la salle lui avait dit qu’ils verraient ensemble ultérieurement la question de sa rétribution. Jusqu’à aujourd’hui il attend.
Je lui ai demandé, pourquoi ne vas-tu pas lui parler ? Il ne veut pas, c’est à l’autre de venir vers lui et de tenir parole, me dit-il.
La vérité c’est qu’il n’aime pas les confrontations quand il n’est pas sûr d’avoir le dessus. C’est de lui que je dois tenir mon goût pour la fuite.
Du coup il reste là à ronger son frein. Mon grand-père est décédé sans que mon père ne sache jamais, jamais, pourquoi il lui en voulait. Et cela le hante jusqu’à aujourd’hui.
Parce qu’il n’a jamais trouvé le courage d’aller parler à son père. Jamais.
Moi j’ai déjà essayé de parler au mien. Il en a conclu que ma mère m’avait monté la tête pour que je ne l’aime plus. Je ne vous mens pas, c’est ce qu’il m’a dit. Il se pose toujours en victime.
Sa phrase préférée c’est, on est toujours l’enfant de quelqu’un. Comprenez, tu seras toujours en-dessous de moi. Je sais pourquoi je l’interprète ainsi, croyez-moi je sais.
Il a une opinion arrêtée sur chacun de nous trois, mon frère, ma sœur et moi. Une opinion qui quoi qu’il puisse arriver ne variera plus beaucoup.
Je ne dis pas qu’il ne nous aime pas, il nous aime. Il sera toujours là pour nous. Après, cela ne l’empêche pas de penser qu’il donne, qu’il donne et qu’il reçoit bien peu en échange. Ce qu’il pense depuis l’enfance en réalité. Ce sont ses propres parents qui ne l’aimaient pas. Il n’a jamais pu dépasser cela.
La résilience est une montagne devant lui qu’il peine à escalader. Ma mère, atteinte du syndrome de l’infirmière, a cru qu’elle pourrait l’y aider. Elle l’a cru longtemps.
De fait il a atteint le premier refuge. Mais dieu, où donc se cache le second !
Mon père est extrêmement doué avec les jeunes enfants. Beaucoup moins avec les adultes car contrairement à ma mère, il ne sait pas communiquer. Et il n’aime pas montrer ses faiblesses. Ce doit être pour cette raison qu’il affiche deux visages.
Même ma mère ne l’avait pas remarqué avant que je le lui dise.
« Quand tu étais enfant ta mère avait peur de toi car tu voyais tout ce qu’il y avait autour de toi et tu n’hésitais pas à dire bien fort ce que tu voyais. »
Et aujourd’hui, elle a toujours peur de moi ? Non, je sais que non. Je sais qu’aujourd’hui elle croit ce que je vois, puisse-t-elle le voir aussi ou non.
J’avais raison sur le monde de l’entreprise et la vie d’adulte quand j’étais encore ado et que j’expliquais que je n’avais pas hâte de travailler dans un système que je ne trouvais pas épanouissant.
« Oui. »
Pourtant, elle me disait que c’était à moi de revoir ma copie.
« Oui. »
Et aujourd’hui elle me dit, c’est vrai tu avais vu juste.
« Elle ne pouvait rien te proposer d’autre, rien du tout. »
Pourquoi c’est moi l’extra-terrestre ? Je tiens compte de ce que je vois, de ce que je perçois.
« Quand tu étais petite ta maman avait peur de ce que tu allais dire tout haut. Aujourd’hui tu sais que tu dois tenir compte de ce que tu perçois. Ou vois. Tu as beau être myope, tu as une vue perçante. »
Parce que je vois en cinquante dimensions lol.
« Reste comme tu es. »
Si je faisais une traversée j’obtiendrai une black card bien plus vite.
« C’est certain. Vu que tu as l’habitude de te ruiner en voyage. »
Si on ne profite pas, cela ne sert à rien !
« Tu as bien raison. Reste comme tu es. »
Merci Lauviah.
Bise à tous
Arc
23 juin, 2016 à 23:22
Hello,
Ça tourne en rond… Tout le monde (dans mes contrées en tout cas) peut s’offrir du bling bling. Les qualités intérieures par contre, c’est une autre épopée.
Bah, j’ai moi aussi mes sujets qui tournent en rond.
Et puis d’abord, c’est moi l’extraterrestre.
Mais, qu’est-ce que je voulais dire ?
Chais plus.
Si si..
Je reprend mon abonnement au spa ! Tralala !
alexandre
23 juin, 2016 à 17:06
P.s: pour tes collègues de travail, je te donne un autre conseil si tu veux bien :n hesites pas à leur mentir car crois moi dans le milieu professionnel, les gens sont rarement tout blancs . peut être d’ailleurs te mentent t ils sur leurs projets ou leurs ressources en fait le travail c la jungle lol je suis tout a fait d’accord avec toi moins on en dit mieux on se porte bises
alexandre
23 juin, 2016 à 16:43
Bonjour Sylvie,
Je comprends ton malaise étant médium également j ai également vécu avec un père qui aimait superviser tout mais ne pas faire . cela a d ailleurs amené notre rupture quand j ai connu mon premier véritable amour. Quant au regard de crainte des proches ,ma grand mère avait le même bien que don faisant partie de ma famille maternelle. La seule différence est qu’ils avaient décidé de ne pas s’en servir par convenance sociale .pour mes oncles et ma grand mère c était des bêtises mais bon un des mes oncles m avait raconté avoir faire le médium lors d une séance de spiritisme va t en comprendre enfin bref un conseil vis ta vis et ne recherche plus l adhésion des autres .si ils t aiment ils te suivront dans le cas contraire un autre chemin t attendra j ai eu droit a cet autre chemin il y a peu de temps et c est pas facile tous les jours mais on grandit en sagesse et maturité je te souhaite de bonnes vacances bises
Isabelle
23 juin, 2016 à 15:54
Coucou bella
Je connais ce sentiment d’être jalousée et conjointement ignorée dans mon travail. C’est très douloureux pour moi de vivre cela.
Ce matin je discutais avec une personne qui connaît bien l’endroit où je travaille et m’a confirmé que l’ambiance y était très individualiste. Elle m’a demandé si je comptais partir. Je lui ai répondu que je le ferais lorsque je me sentirais bien . Cela peut prendre un peu de temps, j’aime bien partir quand je laisse un bon souvenir
Depuis le mois de septembre il m’est arrivé maintes fois d’aller au travail à reculons à cause de l’ambiance.
Mon hypersensibilité ne m’aide pas évidemment car la moindre nuance me saute aux yeux . Lol je me sens aimée et accompagnée quand même et puis, je sais que je ne suis pas seule à vivre cela merci Sylvie et tous ceux qui partagent ici
Bises
Emilie
23 juin, 2016 à 11:43
Coucou Sylvie,
« Parce que je vois en cinquante dimensions lol. »
Il y a 50 dimensions à voir et plus encore si possible ?
C’est bien normal qu’E.T. ait besoin d’une carte VIP pour téléphoner maison.
Il y a quelque chose qui m’amène à passer de la tolérance à la cohérence peut être que cela marche de l’empathie/compassion à la bienveillance.
Je suis souvent bluffée par ta bienveillance et ta cohérence.
Camille-strawberry
23 juin, 2016 à 10:58
Coucou Sylvie,
J’adore ces ruelles ! Ca donne envie de s’y balader et de tout acheter !
Les gens qui ont toujours osé là où les autres n’arrivent pas ont toujours fait peur.
L’ambiance au travail doit être exécrable. Je sais qu’on ne peut pas empêcher les jugements et les non-dits, mais quand il s’agit de répondre, il faut être stratégique.
J’ai toujours dérangé dans mes environnements, au travail ou à l’école, sauf que j’ai gardé mon attitude enfant de dire tout haut ce que je pensais, même si cela dérangeait. La maturité m’a appris et m’apprend encore la pédagogie. Mais, là où je veux en venir c’est, ne penses-tu pas que tes réponses peuvent aussi les nourrir dans leurs jugements ?
C’est vrai que moi, je suis un peu bourrine parfois. J’utilise l’humour à double tranchant pour faire passer des messages plus lourds de sens et pousser les gens à se remettre en question ou à rester à leur place en se mêlant de leurs fesses quand ils empiètent trop sur mes plates bandes. Et toi Sylvie, les laisses-tu faire ?
Je sais que le conflit n’est pas toujours une situation et qu’on peut voir cela comme une confrontation avec les autres. Je ne dis pas que c’est une solution.
Mais les fuis-tu quand tu as quelque chose à dire quand ils font ci ou ça qui te concerne directement ?
Souvent, on se fait bouffer aussi parce qu’on laisse les autres nous ronger à petit feu.
Certes, j’ai un peu l’attitude d’un loup solitaire au travail, je bosse et protège mon territoire, mais je peux me charger d’une meute sans problème.
Si tu devrais qualifier un animal qui te représente dans ton milieu professionnel et ta relation aux autres, lequel serait-il ?
Bises
Cel
23 juin, 2016 à 9:14
Coucou,
C’est bien triste la réaction de tes collègues… Etant hypersensible, je crois que je le vivrais mal si j’étais à ta place.
Heureusement, tu as des lecteurs toujours heureux de découvrir tes belles photos de vacances et tes astuces de voyage ^^
Et heureux aussi de lire que tu as pu apprendre à te guérir et t’ouvrir au soleil
Quant aux cartes de crédit… moi non plus je ne sais pas comment ça marche ! Quand je te lis et dans ma vie, c’est les autres qui me semblent être des extraterrestre à dépenser de l’argent qu’ils n’ont pas…
Bise
Marianne
23 juin, 2016 à 8:45
Bonjour Sylvie!
Juste un merci pour cet article : je m’y retrouve totalement que ce soit pour le coté des voyages, ou de la famille et mêmes le fait qu’on ne se réjouisse jamais pour toi.
Quand je te lis je me rend compte que notre vie est similaire .Ta vision des choses me rassure et m’aide à arrêter de trop tergiverser la dessus. Merci pour cela.
Bonne journée.
Fleur
23 juin, 2016 à 8:27
Bonjour Sylvie,
Je suis contente pour toi quand tu peux partir en voyage !
Je n’ai jamais eu de carte de crédit ni de découverts bancaires …
Bon la seule chose qui me paraît importante : j’espère qu’elle a de l’allure cette fameuse carte, je l’imagine d’un beau noir brillant telle un bijou avec de petits diamants … le truc classe quoi ! ou avec des écritures en or ?
Bises
Zebullon
23 juin, 2016 à 7:30
Bonjour,
Le début de ton article me rappelle une discution avec ma mère, qui souffre apparemment de pas voir ses enfants Réussirent…
Je lui ai demandé ce que c’était pour elle la réussite : maison, voiture, mariage, etc. Et on rentre dans le stéréotype. C’est juste SA perception, SES rêves et non les miens par exemple. J’ai eu tout ceci et ce ne fut pas une réussite, car je me suis oublié en chemin. Je préfère rester un adolescent. Je ne dis pas que j’abandonne tout ceci, mais disons que ce n’est pas une priorité. Et surtout pas, pour moi, une notion de Réussite
Je ne suis pas encore arrivé à lui faire prendre conscient que se sont ces projections….
Pour ton père : je me suis reconnu dans la fuite… J’espère que ma conduite à tout de même changer depuis. lol
Ok Go pour un smoothie Ananas Fraise et Basilic, avec un radieux soleil ce matin et le chant des oiseux. Réveil bucolique