Bonjour à tous,
« Pourquoi as-tu reçu une mise en garde d’Elédahiel ? », me demande Ariel.
J’ai fait ce drôle de rêve, où j’étais chargée par un dinosaure…
Elédahiel dit que je dois faire plus attention à certaines choses.
« Qu’en penses-tu ? »
Moi tu vois, je vois les choses assez simplement, soit un gars me plait soit ce n’est pas le cas. Si ce n’est pas le cas, je ne m’attarde pas.
« Nous t’avions dit de faire plus attention aux nuances de gris. »
Je ne les aime pas. Je préfère le noir et le blanc. J’ai repensé à l’autre jour. C’était comme à la fac en fait, les collègues se sont conduits comme les gars de la fac. Vous me dîtes que ce n’est pas drôle. Moi je trouvais ces attitudes drôles.
« Parles-en à ta maman. Ou à ta sœur. Ou appelle cette amie, tu sais bien laquelle. »
Elle c’était encore pire, elle se retrouvait presque assaillie chaque fois qu’elle sortait de chez elle. J’ai vu des hommes se retourner sur son passage et marcher en se retournant pour continuer de la regarder. On trouvait cela drôle.
« Une des premières personnes qui t’a confié avoir mis du temps à aimer le sexe. »
J’ai compris, avec le temps, ce qui gênait tellement de jeunes femmes. Il faut se baser sur son désir à soi d’abord et non pas regarder avant tout celui de son partenaire.
Il y a beaucoup de jeunes femmes ou jeunes filles qui au départ voulaient surtout faire plaisir à leur copain. C’est plus tard du coup qu’elles comprenaient qu’il n’y a pas de plaisir là où il y a surtout de l’obligation.
« Tout n’est pas toujours drôle n’est-ce pas ? »
Non, tout n’est pas toujours drôle. Ce n’est pas drôle de réaliser quelles attentes sont projetées sur nous tout à coup alors que l’on s’y attend pas.
Ce n’est pas drôle non plus d’entrer dans une pièce et de voir des personnes que l’on connait et qui nous connaissent adopter une attitude bizarre.
Ce n’est pas drôle de constater que juste le jour où on porte une jupe, certaines personnes passent nous voir trente fois dans la journée. Ce n’est plus drôle dès la deuxième fois parce qu’on comprend alors que le matin même on se disait juste, cette jupe irait tellement bien avec ce haut, c’est vrai !
Au début, tu as dix-huit ans, dix neuf, tu ne sais pas trop si tu es belle et tu es rassurée par certains regards. Et en même temps, quand ces mêmes regards s’attardent, tu réalises assez vite qu’il y a derrière toute une dimension que tu ne maîtrises pas encore.
Bientôt tu comprends que la question n’est pas de savoir si tu es belle mais comment tu gères le fait d’être désirable. Alors que toi, tu n’en es pas encore là avec toi-même. Tu te demandes encore si tu es belle.
Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas ressentie le besoin de me rassurer de la même manière que mes copines de l’époque.
« Toutes ont pris des claques. »
Je me souviens.
« Entre les régimes à répétition, les hommes et le besoin d’être aimée pour pouvoir s’aimer, certaines ont pris beaucoup de claques. »
Ah les régimes, c’est vrai que c’était l’époque du café-salade. Mais comme belle signifiait assez-mince-pour-entrer-dans-du-36…
Tu sais que c’est mon amour des frites et mon dégoût des légumes qui m’ont sauvé des régimes en groupe ?
« Je sais que tu devrais manger plus de légumes cuits. »
On parle gentiment et il faut que tu te montres désagréable ! J’en ai mangé ce midi.
« Tu n’as pas touché aux haricots. »
Ah, ce n’était pas pour décorer la table…
« Tu en mangeras ce soir ? »
Ne me le demande pas.
« Pourquoi ? Tu aimes bien les haricots. Juste deux cuillères. A soupe. »
Franchement, c’est bien parce qu’il ne reste plus ni crêpe ni chocolat !
« Tu en as mangé hier des crêpes au chocolat. D’accord ? »
Ok !
« Qu’est-ce qui est mieux, un bon amant ou un bon cuisinier ? »
Tu es méchant et moche Ariel.
« C’est vrai ? »
Oui. Heureusement malgré ta mesquinerie je suis bien persuadée que les deux ne sont pas incompatibles.
« Depuis quand en es-tu persuadée ? »
Depuis que je sais que la gourmandise, c’est la gourmandise.
« Tu ne te demandes plus si tu es plus désirable que belle. »
Je suis les deux. C’est un formidable chemin vers la paix intérieur que d’en avoir conscience. A vingt ans on ne comprend pas forcément cela tout de suite.
Je suis d’accord avec Simone de Beauvoir, on ne nait pas femme, on le devient.
On voit vite le levier lié à la conscience d’être à la fois belle et désirable. Seulement on peut se faire tellement mal en s’en servant n’importe comment.
Il faut prendre son temps. Et on comprend que cette part de la connaissance de soi apporte la paix.
« Alors reste dans la paix. »
J’ai compris ton message Ariel. Merci à toi.
Bonne journée à tous
Bluebird
21 septembre, 2016 à 15:47
merci Sylvie pour ce commentaire (et tous les autres en ce moment) au sujet de ton vécu intérieur et spirituel de la mode. C’est très puissant pour moi. Comme si tu ouvrais des portes et des fenêtres là où avant je voyais juste un décors artificiel sans intérêt !
A propos de collier ras du cou, tu connais le film « Un air de famille » ??
https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_air_de_famille_(film,_1996)
C’est une sacrée famille en nuances de gris bien cacophoniques…
Mais c’est drole , je le trouve aussi plein d’amour. Vraiment plein d’amour. Je ne sais pas si c’est du au regard du réalisateur ( pour moi Agnès Jaoui et Bacri sont des magiciens). Ou si le fait de « voir » les nuances de gris te de les comprendre peut permettre de les transcender ?
(Est-ce que tu as aussi ces ressentis de clair-sentience quand tu vois des films ?)
Je te souhaite une douce journée de repos…prends soin de toi
Lara
crystallia
21 septembre, 2016 à 11:50
C’est sûr que c’est un sacré tour de force. Je ne me vois pas trop aller travailler avec des chaussettes dans mes sandales.
J’imagine la tête des clients. Mais ce n’est pas ce qui me ferait reculer.
C’est le fait que je déteste. Déteste, déteste, déteste.
Cela m’amène à penser que je ne recule jamais quand un truc me plait.
La mode est définitivement un moyen d’expression.
Je me demande pourquoi je n’ai pas eu envie d’acheter de colliers ras de cou…
Bise
Bluebird
21 septembre, 2016 à 11:22
Coucou les filles !
Ah…non mais là, j’adore ! merci pour cet échange croustillant et pour le lien d’Emilie. Je n’aurais jamais cru ça possible… des talons hauts et des chaussettes !!
Je suis pleine d’admiration pour ces femmes qui se sentent tellement bien et sexy à l’intérieur d’elles-mêmes qu’elle transmutent tous les accessoires en élégance.
Pour moi, c’est un tour de force !
Bises
Lara
Camille-strawberry
21 septembre, 2016 à 0:16
Emilie,
tu m’as tué !
XD
Bises
crystallia
20 septembre, 2016 à 22:52
Non mais je tiens à rappeler qu’on n’est pas obligé de suivre toutes les tendances non plus !!!
Après, si c’est votre façon d’exprimer votre personnalité, c’est autre chose.
Mais si c’est suivre pour suivre, autant choisir quelque chose de joli !
Bise
Emilie
20 septembre, 2016 à 22:30
Les filles,
J’ai confirmation du grand retour en force de la tendance « chaussettes dans les sandales » cet hiver et je suis très sérieuse.
Je croyais à une blague et j’ai demandé en haut lieu (ma fille, dont c’est le boulot de connaître les dernières tendances régressives du moment).
Sylvie, ton blog est à la pointe des grands débats de société.
http://www.marieclaire.fr/,chaussettes-dans-sandales,734908.asp
crystallia
20 septembre, 2016 à 1:35
Camille !!! Viens ici vilaine fille !!! Tu me tues de rire !
Excellent…
Isotoner sinon, pourquoi pas. J’aime bien mignon et douillet.
Je vais rire toute la soirée maintenant, merci les filles !
Bise
Camille-strawberry
20 septembre, 2016 à 1:13
Peut-être qu’il suffit simplement d’accepter la nuance chaussette-tong et être en paix avec cette nuance de gris ?…
lol
Je sors
Carène
20 septembre, 2016 à 0:38
Coucou !
Les petits chaussons Isotoner dont parlent Isabelle pourraient faire l’affaire. On peut pas dire que c’est sexy mais au moins c’est mignon… contrairement au duo chaussettes/tongs… hum ! hum !
La modeuse que tu es pourrait elle se contenter de douillet et mignon ?
Bises
crystallia
19 septembre, 2016 à 23:28
Bonsoir,
Ici aussi il peut faire frais mais 13° je n’ai pas encore vu. On n’y songe pas quand on pense à la Réunion.
Ceci dit ici aussi il y a un endroit où il fait froid à l’année, sur la Montagne Pelée. On n’y vit pas, on peut se rendre au premier abri en voiture par contre et le contraste est saisissant ce qui fait que c’est toujours amusant.
Pour te répondre toutefois, est-ce que douillet et sexy peuvent aller de pair ? C’est un challenge pour une modeuse, je vais chercher !
Bise