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Et si jamais…

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Et si jamais... 16102305225517181814575000

Bonjour,

« Alors ma douce enfant, tu as trouvé le moyen de te calmer, tu as été prendre quelques photos. Comment les trouves-tu ? »

Ce ne sont pas les plus belles que j’ai prises je dirais. La lumière avait changé, il y avait davantage de détritus que je ne l’aurais voulu dans ce coin, bref, l’endroit ne m’a pas transporté.

Mais je sais que quand il fait beau, le cadre est magnifique. C’est toujours quand je n’ai pas mon appareil à portée de mains qu’il fait beau là. Le jour où je le prends, le ciel se couvre et je remarque tous les détritus laissés par les trop nombreux promeneurs.

« Tu les as regardées ? »

Oui, certaines me plaisent vraiment mais bon le vrai souci c’est que je voulais un coucher de soleil sur la mer et avec tous ces nuages, je ne l’ai pas. 

« Tu t’arrêtes sur ce que tu n’as pas. Certaines te plaisent vraiment dis-tu. C’est cela qui devrait compter.

Tu aimes ta dernière peinture ? »

Non, elle ne fait que me conforter dans l’idée que je suis nulle avec un pinceau. Pourtant j’avais une jolie idée en tête. Mes mains ne sont vraiment pas coopératives…

« Tu aimes les petits dessins que tu as fait dans le carnet ? »

C’était pour calmer mes nerfs. Cela ne marchait pas alors j’ai utilisé ma dernière toile et gâché un peu de peinture. Je n’arrivais pas à écrire, je ne sais pourquoi.

« Donc tu t’es dit que tu allais prendre quelques photos. »

Voilà, ce qui s’avère avoir été la meilleure option.

« Mais l’image seule ne te suffit pas. Explique-moi pourquoi. »

Parce que j’ai besoin de mots pour m’exprimer. Et que j’en aurai toujours besoin.

L’idéal, c’est de pouvoir réunir les mots et l’image. Le texte et l’image.

« Comme au cinéma ou dans le monde de l’audiovisuel. »

Voilà.

« Si tu avais dix-huit ans à nouveau aujourd’hui, tu penses que tu ne referais pas du droit ? »

Je sais que je ne referais pas du droit.

Je suis une bonne juriste. Mais ce n’est pas ma passion. C’est ce que j’ai appris à faire.

« Tu aimes bien le droit ? »

Oui. Et je pense que c’est nécessaire. Les normes objectives paraissent parfois injustes. Seulement elles ont le mérite d’offrir un cadre clair.

Les gens sont choqués quand ils découvrent que les impôts, lassés d’attendre un règlement spontané, émettent un ATD. C’est injuste etc…

Mais personne ne pleure quand on explique que les détenus vivent dans la promiscuité et se plaignent du manque de confort.

Au contraire on entend, heureusement qu’ils manquent de confort, ils sont en prison !

Pour beaucoup, l’administration fiscale est sans cœur pour ne pas tenir compte des difficultés qui font que les impôts n’ont pu être réglés à temps.

Par contre ces mêmes personnes pensent souvent que de toute façon les détenus n’ont que ce qu’ils méritent.

Les normes objectives permettent de passer outre un certain nombre de considérations subjectives. Lesquelles changent selon le point de vue des uns et des autres.

« Il ne t’arrive jamais de trouver qu’une situation est injuste ? »

Si. Au travail parfois je lis certains jugements et je me dis que le juge et son interprétation de la norme objective justement, ne font pas nos affaires !

Mais c’est le jeu. Chacun utilise les cartes qu’il a en main. Je le fais aussi. Si je gagne tant mieux, si je perds je perds.

Cela ne m’empêche jamais de jouer.  

« Avec les clients tu joues aussi ? »

Non. Si je peux trouver une solution avec eux ou répondre à leurs interrogations, je le fais.

S’il n’y a rien à faire, je lance une procédure. 

« Il n’y a qu’au travail que tu trouves certaines situations injustes ? »

Non, mais justement, j’ai compris que l’on a le choix souvent entre se poser en victime et chercher une solution. Ou une raison d’accepter un temps ou tout le temps certaines situations.

« Tu commences à capter l’étendue des nuances de gris, c’est bien. 

Que ferais-tu si tu n’étudiais pas le droit ? »

Mon autre choix c’était l’anglais. Je ferais sûrement des études de langue.

Dans un premier temps. Puis je chercherai quelle branche m’attire vraiment et je tenterais une école.

Comme ma cousine qui a lâché la comptabilité pour la conception de sites webs. Avec succès.

« Ta cousine avait été soutenue par ses parents ? »

Oui.

« Tes parents savaient que l’anglais t’intéressaient ? »

Oui. Ils m’ont dit tout le monde fait ça et ça ne mène à rien. Ils savaient que je pensais aussi au droit, ils m’ont dit que le droit était une meilleure option. 

Ils n’étaient pas mal intentionnés.

« Personne n’a dit cela. »

Ils voulaient que je mette le plus de chance possible de mon côté.

« Et quand tu t’es ouvertement intéressée à des domaines plus créatifs, est-ce qu’ils t’ont soutenue ? »

Ma mère m’a aidé à payer le synthé quand j’ai pris des cours de piano. Quelque chose de créatif comme loisir, pourquoi pas.

Ils ne m’ont jamais encouragée à tenter professionnellement par contre.

« Et que disaient-ils ? »

Que je n’étais pas une artiste ou je l’aurais su depuis longtemps. Que je devais accepter la réalité du monde dans lequel je vivais et vite trouver un travail.

« Reprendre des études aujourd’hui te serait difficile, il faudrait beaucoup de volonté pour assumer cela en plus du travail à temps plein. »

C’est clair. Et je t’avoue que je ne l’ai pas. Or je n’ai pas les moyens de ne plus travailler à temps plein. Et tu n’as pas besoin de me rappeler que personne ne me soutiendra dans une direction aussi hasardeuse que des études artistiques par exemple.

Si je disais que je voulais devenir avocate, j’aurais tout le monde derrière moi.

Mais pour autre chose, il faudrait que je puisse ne rien demander à qui que ce soit. Ca fait longtemps que je fais face à ce problème-là en vérité.

Je rêve d’une situation où j’aurais complètement le dessus. Au lieu de devoir composer avec des contraintes impossibles à contourner.

« Tes clients aussi doivent en rêver. »

Justement, je sais ce qu’ils ressentent et je connais la frustration de celui qui est obligé de faire passer un point de vue extérieur avant le sien.

Je n’écrase pas les clients.

« C’est vrai. Tu te montres juste. »

Je suis capable de me montrer juste dans d’autres situations également. Je voudrais en avoir l’occasion.

« Non, tu voudrais que l’on se montre aussi juste envers toi à l’occasion. Et tu ne peux que constater que ce n’est pas toujours le cas. D’où le fait que tu te sois énervée aujourd’hui.

Tu voudrais devenir photographe ? »

Je ne sais pas. Je me suis posée la question. J’adore prendre des photos. Mais, c’est comme s’il manquait une dimension sans les mots.

Et quand j’écris, j’ai des images en tête avec des couleurs, des voix  etc…

Or cette vision que j’ai, je ne peux pas la rendre à l’écrit parce que j’ai une sainte horreur des longues descriptions. Je préfère les images !

« Ton frère a songé à faire une école de cinéma. Ta mère l’encourageait. Puis il a eu peur pour son avenir et a choisi une autre voie. 

Aujourd’hui il a accepté le fait que cette autre voie n’était pas forcément sa vocation et il est toujours aussi attiré par les univers artistiques. »

Mon frère est l’artiste de la famille. C’est lui qui depuis tout petit dessine merveilleusement.

« Pour toi l’art est un moyen d’expression ? »

Oui. C’est comme une manière plus grande et plus juste de faire part de sa vision du monde aux autres.

« C’est là ta définition ? »

Oui.

« C’est ce que tu avais répondu à ta mère quand elle t’avait dit que tu n’étais pas une artiste ? »

Non, c’est ce que j’ai compris en m’explorant. J’aime écrire ici, en cinquante mille couleurs et en ajoutant des illustrations. Par exemple.

Je ne me suis inscrite qu’à des ateliers artistiques ces dernières années. En ayant le sentiment à chaque fois que ce n’était pas « celui-là ».

J’en conclus que « celui-là » doit exister.

Quand je ne postais des photos qu’ici, j’étais contente. Mais depuis quelques jours que j’en mets sur facebook, je réalise que je suis frustrée. Parce qu’il n’y a pas de mot.

Et quand je me demande ce que je pourrais écrire, je réalise que je préfèrerais que ce soit des vidéos.

Je n’ai même pas de caméscope.

« Il est possible de prendre des cours d’audiovisuel. Renseigne-toi. »

Le cinéma, comme mon frère ?

« Nous t’avions dit que vous vous ressembliez. Prends des cours d’anglais dès que tu seras motivée. Tu verras que cela te sera bénéfique.

Ton frère non plus n’a pas l’air de vouloir s’en tenir au dessin. Comme toi avec la photo, il semble que le dessin ne soit que le portail de la résidence. Tu ne veux pas explorer la maison ?

Elle pourrait te plaire. »

Je vois, je peux toujours prendre quelques cours d’audiovisuel, cela ne me fera pas de mal.

« Exactement. Rien n’est jamais inutile. »

Je suis d’accord. Merci Elémiah.

Bonne journée à tous ;)  

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6 Commentaires

  1. crystallia

    24 octobre, 2016 à 3:27

    Bonjour,

    J’étais dans la classe cinéma en seconde, je n’avais pas choisi cette option toutefois.

    Je pense que c’est à mesure qu’on s’explore qu’on comprend certaines choses.

    Et heureusement tout finit par prendre sens.

    Merci à vous tous.

    Bise ;)

  2. Fleur

    23 octobre, 2016 à 14:33

    Re-coucou Sylvie,

    « La Lessive » – Zaz

    On gravit des sommets dans nos vies, dans nos cœurs,
    Cet amour infini mélangé de douleur,
    Le partage et l’instant du bonheur,
    Qu’on garde ancré en soi comme pour lui rendre honneur.

    Je gravis la montagne, comme je gravis ma vie,
    Tous ces regards croisés, si je les ai compris,
    J’ai pourtant vu mille fois, et suis encore surprise
    De la beauté des êtres qui m’ont fait lâcher prise.

    C’est la beauté sans mot qui transforme un instant,
    A genoux dans la glace laissant faire ce qui doit,
    Je garde en moi le chaud, la saveur du présent
    De ces moments de grâce qui fut vous qui fut moi.

    Ils vivent leur ascension, grimpent et bravent leur peur,
    Il n’y a nulle prison que celle qu’on se crée au coeur,
    Je prends note et leçon dans ses vives lueurs,
    La lune, leurs regards, ne pas mourir avant l’heure.

    Je garde précieusement l’expérience dans ma chair,
    Revenir au quotidien lui non plus ordinaire,
    Dans les pages d’un bouquin, ces phrases qui me décrivent,
    Tout se termine et prend fin, après l’extase la lessive.

    C’est la beauté sans mot qui transforme un instant,
    A genoux dans la glace, laissant faire ce qui doit,
    Je garde en moi le chaud, la saveur du présent,
    De ces moments de grâce qui fut vous qui fut moi.

    Encordée dans ma tête jusqu’à mon sac-à-dos,
    Des petites tempêtes me poussent vers le haut,
    Le froid que je respire, je sens que je m’allège,
    Je n’ai rien vu venir les deux pieds dans la neige.

    Depuis c’est plus facile et un pas après l’autre,
    Si je marche tranquille, si je suis quelqu’un d’autre,
    J’aurai toute ma vie laissant faire ce qui doit,
    De ce qu’on a gravi qui fut vous qui fut moi.

    C’est la beauté sans mot qui transforme un instant,
    A genoux dans la glace, laissant faire ce qui doit,
    Je garde en moi le chaud, la saveur du présent
    De ces moments de grâce qui fut vous qui fut moi.

    C’est la beauté sans mot qui transforme un instant,
    A genoux dans la glace laissant faire ce qui doit,
    Je garde en moi le chaud, la saveur du présent
    De ces moments de grâce qui fut vous qui fut moi.

    Bises !

  3. Fleur

    23 octobre, 2016 à 14:06

    Coucou Sylvie,

    Dans le Lycée où va ma fille il y a un BTS audiovisuel avec trois options au choix. Il y a aussi un bac photographie.
    Il y a au cned la préparation au bac photo en 1 an.

    En fait, cela fait des années que je tourne autour de ces sujets sans m’en rendre compte. pas facile …
    Les paroles des chansons aussi depuis deux ans …
    Et je ne sais pas quoi faire de tout cela !

    En étant dans une société des images et du son j’étais persuadée que c’est l’influence extérieur qui fait ça … Est-ce dans l’air du temps ? Et sans parler des histoires écrites !

    Comme tes images qui me transportent ainsi que tes mots qui parlent et racontent des vérités à trouver et éprouver !

    Bises Sylvie, je te souhaite de belles expériences !

  4. Camille-strawberry

    23 octobre, 2016 à 11:38

    Bonne exploration Sylvie dans ces domaines ! Il a tant à faire et tant à créer. Tu trouveras forcément quelque chose d’amusant, j’en suis sûre.

    Bises

  5. Émilie

    23 octobre, 2016 à 9:18

    Coucou Sylvie,
    Merci pour cet article qui s’est traduit par une mise au point inattendue : « Stop ! Arrêtes de penser; l’important c’est de ne pas renoncer  » peu importe les nuances qu’il sera nécessaire d’accepter, la volonté qui fera défaut, tant que l’on n’oublie pas et que l’on ne renonce pas à ce que l’on aime et nous fait du bien.
    Beau dimanche

  6. alexandre

    23 octobre, 2016 à 9:06

    Bonjour Sylvie,
    Je adore ton idée de faire avec les cartes qu’on a cela me faire penser au film players avec Matt Damon en joueur de poker qui tente d’oublier le poker par amour mais qui replonge pour aider un pote dans la galère c est parfois difficile d’echapper à son destin tous les voyants le savent ceci dit je comprends tes frustrations professionnelles j ai aussi essayé de me lancer dans la voyance par internet mais c était une arnaque car le concepteur du site ne me avait pas fourni les moyens de me faire payer par la clientèle j adore aussi le dessin mais ne suis pas très habile on va dire que je dessine pour moi .actuellement , mes projets avancent très lentement au niveau professionnel mais je patiente lol et puis cela me permet d’explorer d’autres voies spirituelles en fait je pense qu’il y a toujours une solution mais que bien souvent on ne la voit pas bises

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