Bonjour à tous,
J’ai décidé de faire un régime.
« Vraiment ? », me demande Elédahiel.
Oui.
« Pourquoi donc ? »
Parce que j’ai pris du poids.
« Vraiment ? »
Oui.
« Beaucoup ? »
Oui.
« N’as-tu pas acheté des vêtements en taille S récemment ? »
Dans cette marque les tailles ne sont pas fiables.
« Tu ne rentres plus dans ton 38 ? »
Si. Mais j’ai quand même grossi.
« Comment peux-tu en être si sure, tu ne te pèses jamais. »
Je le vois.
« Tu le vois ? »
Oui.
« Bon. Mais tu n’as jamais suivi de régime amaigrissant. »
Il y a un début à tout.
« Ce n’est pas amusant les régimes, il faut manger des légumes sans sauce. Plein de légumes. Sans frites de temps en temps.
C’est contraignant. Tu as horreur des contraintes. »
Je veux perdre mes kilos !
« Reprends la marche. Cela suffira. »
C’est la motivation qui m’a soudain fait défaut après avoir été malade pendant quelques semaines.
« Et tu comptes consulter pour tes difficultés respiratoires ? »
J’ai juste le nez bouché.
« Depuis des semaines. Par moments tu as l’impression de mal respirer. »
J’espérais que cela passerait car j’avais consulté mais je constate que ce n’est pas le cas…
« Et tu n’as plus de problème avec la climatisation au travail ? D’autres collègues en ont toujours. »
J’y ai pensé évidemment. Je ne sais pas si c’est le problème où s’il est ailleurs. J’espère que le médecin pourra m’éclairer cette fois. J’avais pris les antibiotiques l’autre fois mais à l’issue certains symptômes étaient toujours là.
« Peut-être est-ce plus urgent qu’un inutile régime. Tu iras dans la semaine. Ok ? »
Ok.
« Si tu avais de véritables problèmes de poids nous t’aurions encouragée dans tes efforts. Tu le sais ? »
Je le sais.
« Qu’est-ce qui ne va pas ? »
C’est comme si tout à coup il y avait plus d’énergies lourdes que d’énergies nourricières autour de moi. Comme si je n’arrivais plus à trouver ce dont j’ai besoin pour avancer.
Et cela me pose problème.
« Ce n’est pas une impression. »
Cela bouleverse mon ancrage, Elédahiel. Me donne l’impression que je dois changer de place…
« Ce n’est pas une impression. »
Comment changer de place ? Au moins un régime ça permet de mobiliser ses énergies dans une direction donnée.
« Ceci, est une impression. »
Lol.
« Tu as regardé les formations en audiovisuel ? »
Je n’ai pas encore trouvé ce que je recherche.
« Non ? »
Non.
« Que recherches-tu ? »
La même chose que pour la peinture par exemple, un cours hebdomadaire à titre de loisir.
« Comme si tu t’inscrivais pour suivre des cours de piano. »
Voilà.
« Pour savoir si cela te plairait. »
Oui.
« Quelque chose qui ne te coûterait pas une fortune et qui ne remettrait pas en cause toute ta vie. »
Il y a de ça !
« Il y a des choses intéressantes dans cette direction-là ? Est-ce que tu y vois autre chose que frustration et impatience ?
Tu n’as pas l’argent pour déménager et changer de vie ? »
Non, je ne l’ai pas. Et je ne l’emprunterai pas.
« Tu ne souhaites pas t’endetter. »
Voilà.
« Parce que tu es une adulte et que tu sais que les conséquences de vos actes peuvent être graves. En outre tu es juriste.
Et tu sais quel genre d’ennuis tu pourrais avoir. Nous comprenons ton point de vue.
Ce serait tellement plus simple si tu pouvais juste changer de vie grâce à une simple opportunité.
Ou si tu étais à la place de ces très nombreuses personnes qui témoignent en disant, un jour j’ai voulu faire autre chose alors j’ai tout plaqué et j’ai recommencé à 0, avec un grand sourire.
Comme si c’était facile de tout plaquer, de recommencer à 0.
Sans argent ni soutien d’aucune sorte, cela parait nettement moins aisé, n’est-ce pas ?
Tu ne rêves pas de reprendre des études, si ? »
Bien sûr que non. Je préfère travailler. J’ai déjà fait des études.
« Mais pour passer de la comptabilité à la boulangerie il faut étudier non ? »
Bien sûr que si !
« En général s’il faut, tu fais. »
C’est vrai.
« Tu es une femme pleine de courage, tu ne recules pas devant le travail. Mais les études, ce n’est pas gratuit. Il te faut garder ton travail et alors où trouver le temps ?
Toi qui es si sensible que tu attrapes le premier virus qui passe quand tu es physiquement fatiguée. Il est vraiment rare que tu sois sérieusement malade. Mais tu as plein de petits ennuis de santé quand tu es fatiguée.
Non, tu ne peux pas te lancer comme ça dans tout autre chose sans filet. Et tu ne vois pas de filet.
Le courage c’est une chose, mais que faire devant les apparentes limites de la volonté ?
Mettre à plat les envies, les possibilités, les obstacles et prendre le temps de voir de quelle façon imposer sa volonté.
Tu sais faire des caprices. Te montrer compréhensive, patiente, organisée, ordonnée, utiliser ce qui se trouve à ta portée.
Mais tu n’as pas souvent eu l’occasion d’imposer. Tu vas l’avoir peut-être. »
Ou la trouver ? Il y a une option, mon frère a fait financer une formation similaire par son employeur. Toutefois, lui avait pu démontrer un lien direct avec son travail…
Qu’est-ce que je vais dire au mien ?
« Rien, ce n’est pas le bon chemin. Tout simplement parce qu’il ne se dressera pas sur ta route. D’autres le feront. »
Pour l’instant, j’en suis encore à me demander si ça me plairait !
« Non ma douce enfant, tu en es à te dire que tu comprends ton parcours et que devant tant de cohérence, tu ne peux pas ne pas accepter une évolution matérielle nécessaire.
C’est pour cette raison qu’il y a beaucoup moins d’énergies nourricières autour de toi.
Et tu prends peur alors tu tentes de te raccrocher à quelque chose de connu. Oui tu as pris du poids. Non, pas au point de t’inquiéter. Tu reperdras ces quelques kilos, tu restes dans ta petite fourchette habituelle.
Ecoute, détends-toi, profite des vacances. Il n’y a pas de problème qui reste sans solution. »
Merci à toi.
Au fait cette semaine on se promène à Saint-Pierre.
Bonne journée à tous
Cel
28 octobre, 2016 à 15:38
Coucou,
Cet article me parle beaucoup…
« C’est comme si tout à coup il y avait plus d’énergies lourdes que d’énergies nourricières autour de moi. Comme si je n’arrivais plus à trouver ce dont j’ai besoin pour avancer. »
Les problèmes de santé que je traverse me montre que la situation à mon travail ne devient plus supportable… Et je me sens exactement comme tu décris.
Mais » tu ne peux pas te lancer comme ça dans tout autre chose sans filet. Et tu ne vois pas de filet.
Le courage c’est une chose, mais que faire devant les apparentes limites de la volonté ? »
Sans soutien et sans filet financier, comment se lancer ?
Dure question !
Bises
Émilie
25 octobre, 2016 à 11:12
Bonjour Sylvie,
Absolument! C’est drôle parce que j’ai eu l’occasion d’imposer certaines compétences au printemps derniers et c’est une certaine Me Paradis, qui m’a encouragée à le faire en me proposant un filet.
crystallia
26 octobre, 2016 à 1:03
Bonjour Emilie,
Un nom prédestiné pour le coup.
Je réalise depuis hier que j’ai eu quelques occasions de le faire moi aussi.
Bise
crystallia
25 octobre, 2016 à 0:56
Bonjour Emilie,
Plus facile à dire qu’à faire oui mais en même temps à certains moments faire parait nécessaire.
Bise
Emilie
24 octobre, 2016 à 10:29
Bonjour Sylvie,
« l’occasion d’imposer » comment un simple mot peut cacher tout un enseignement à ce qui nous paraît le plus juste sans se faire d’illusions : en évitant le désert de la volonté (du refus des réalités), les pièges du besoin grisant de reconnaissance, les affres de la solitude face à ce qui ne parvient pas à se faire entendre.
Facile à dire en vérité … plus facile à dire qu’à faire.