Bonjour à tous,
Quand j’étais ado une copine m’avait surnommée Speedy. Parce que je marchais vite, parlais vite, j’aimais tout faire vite.
Peu après mon éveil, tandis que je perdais petit à petit tous mes repères, j’étais très frustrée de voir que rien ne se remettait en place comme je l’aurais voulu et surtout aussi vite que je l’aurais voulu.
Pendant des années je me suis vue avancer à un rythme extrêmement lent sur le plan matériel alors qu’autour de moi tout le monde semblait bien installé dans le TGV.
Je me demandais où se trouvait la gare la plus proche afin que je puisse embarquer à mon tour. Mais quand j’arrivais quelque part, à une station, la gare était toujours fermée.
J’ai dû aller à pieds. C’était moins rapide. Maintenance ceci dit, je sais pourquoi on dit que rien ne sert de courir.
J’ai vu les édifices construits par les uns et les autres s’effilocher, se distendre, tomber, se briser…
J’en ai vu reconstruire sur les mêmes fondations bancales et d’autres se remettre en question.
Moi-même j’ai édifié quelques châteaux de sable. Ils ont tous été emportés par les vents du désert.
Rien ne résiste aux vents du désert. Ils façonnent la volonté et dirigent les choix. Ils obligent l’esprit conscient à revoir tout ce qu’il connait et soumettent les cœurs à accepter ce qui est.
C’est une chose de savoir, de comprendre, qu’on est dans une période creuse. C’est autre chose d’accepter d’être battu par les vents jour après jour sur une période qui semble l’éternité.
Ils vous poussent toujours dans ce qui ressemble à la pire direction et aucune oasis ne pourrait vous soulager tant que vous les sentez s’insinuer partout, même entre vos couches de vêtements.
Il n’y a qu’un type de vêtement à ma connaissance qui permettent de ne pas sentir ces forces sur nous, le manteau.
Je me souviens avoir vu le mien plus d’une fois. Tout est calme et le désert parait serein avec le manteau. Il n’y a plus de vent, on ne sent plus le froid. On retrouve même l’horizon.
Et l’horizon représente l’espoir, la certitude qu’il y a un ailleurs et donc que le désert à une fin. Car à l’horizon, moi je voyais le soleil par exemple.
Dans les vents du désert, le ciel et la terre se confondent, devant, derrière, sur le côté, il n’y a rien qui se détache, rien à distinguer.
Comment aimer ou se sentir aimé quand toutes nos énergies sont mobilisées par la survie ?
Où trouver encore la force ?
Il y a deux options. Soit on ferme les yeux et on avance avec l’énergie du désespoir, la seule qui nous reste, soit on capitule et on s’assied.
Dans le second cas de figure, les vents s’arrêtent de souffler après quelques instants.
Alors, on peu voir l’horizon. Seulement, on n’a pas encore la force de se lever. Et de reprendre la route. Comment quitter le mode survie et retrouver la pleine jouissance de ses énergies constructives ?
Il n’y a pas de miracle, juste un beau spectacle dans le ciel du désert. On observe les mirages au loin.
On y croit une fois, deux fois, on se lève, les vents se rappellent à nous et nous ramènent à notre réalité…
On se rassoit, on regarde. On regarde passer un TGV, deux TGV, trois TGV…
Et on voit la gare également, aux portes toujours fermées.
On regarde jusqu’à ce que le temps ne semble plus important. Jusqu’à ce que l’on éprouve de la compassion, de la tendresse, de l’empathie pour ce que l’on voit et qui nous est inaccessible.
Jusqu’à ce que l’on éprouve de la compassion, de la tendresse et de l’empathie pour nous-mêmes dans cette drôle de situation.
Nous sommes à l’arrêt quelque part mais le monde lui, continue. Tout avance et tout le monde avance.
Nous aussi, autrement, mais on ne le saisit pas encore pleinement.
Puis un jour, ou une nuit, on se rend compte que le ciel est d’encre et que ce sont les étoiles qui nous accompagnent désormais. Les mirages ne sont plus le seul spectacle qui s’offrent à nous. Pire, leurs couleurs ne sont plus aussi éclatantes, leurs contours deviennent flous.
Les étoiles, elles, brillent et scintillent. On dirait autant de sourires et de petits encouragements qui nous réchauffent le cœur. On en vient à délaisser les mirages, on ne voit plus que les étoiles et on leur sourit à notre tour. A cet instant on réalise que l’on est de nouveau debout et que les vents par contre, ne sont plus qu’un souvenir.
La nuit est encore bien présente, on ne distingue pas l’horizon, on sait pourtant qu’on peut reprendre la route. On ne pense plus au TGV dans lequel s’entassent tant d’autres. On pose un pied devant l’autre et chaque fois que l’on trouve le temps long, le fond de l’air froid, on lève les yeux au ciel et on voit les étoiles, autant d’encouragements et de sourire qui nous sont adressés.
Bonne journée à tous
Cel
18 juillet, 2017 à 21:23
Bonsoir,
Je l’espère… Même si je ne vois pas quoi.
Merci pour ta réponse.
Bise
crystallia
18 juillet, 2017 à 2:03
Bonsoir,
Plus la force d’aller chercher et rien ne viendra seul, c’est que tout est déjà là.
C’est la seule explication.
Il doit y avoir quelque chose que tu peux faire dès à présent et qui ouvrira une première porte.
Même si c’est quelque chose d’insignifiant.
Bise
Cel
17 juillet, 2017 à 10:51
Coucou,
En effet, on dirait que cela varie de la lumière, au milieu à l’ombre. Personnellement, au Milieu, je ne me vois pas attendre de recevoir des enseignements, j’ai plutôt le sentiment de devoir aller les chercher par moi même, ce à quoi m’encourageaient mes guides.
Ce qui est difficile quand tu te retrouves dans une situation où tu n’as plus la force d’aller chercher. Du coup, plus de guides autour, plus de conseils et d’enseignement pour éclairer la situation.
Je ne peux que m’assoir et attendre, j’ai lâché les armes. Mais malgré ça, j’ai le sentiment que les vents continuent de souffler et que cela devient de plus en plus dur à supporter. Et je ne sais plus vraiment comment faire face, pour être honnête.
« apprendre à remplacer l’espoir par la connaissance de ce qui nous entoure » ça parait logique au milieu, où il semblerait qu’il faille apprendre à choisir ce qui nous convient. Comment choisir si on ne connait pas les différents chemins qui s’offrent à nous ?
Peut être que dans la Lumière, tu développes la foi et l’espoir que ce qui est pour toi et pour toi.
Je me raccroche à ça. Mais peut être qu’au milieu cela ne marche pas comme ça… ?
Bises
crystallia
14 juillet, 2017 à 16:07
Bonjour,
Alexandre, ton commentaire me fait réaliser qu’effectivement, les choses sont différentes quand on n’est pas proche de la Lumière.
Le tien aussi Cel en fait.
S’asseoir pour moi signifiait attendre et recevoir (l’enseignement).
Mais Lauviah me précise que cela peut signifier attendre et apprendre à remplacer l’espoir par la connaissance de ce qui nous entoure.
Est-ce que ça te parle ?
Bise
alexandre
13 juillet, 2017 à 18:09
Bonsoir Sylvie,
Comment va speedy Gonzales?arriva arriva tu ne m attraperas pas grosso mineto MDR blague a part, je comprend ce que tu as pi vivre . Il y a aussi un troisième cas que tu n as pas évoque, celui ou la personne se découragé, s assied mais ou une force comme extérieure a elle l engage a reprendre le combat. C est ce qui m est arrive dans les pires moments de mon existence. Après, je ne suis pas un expert dans ce domaine la , je ne fais au évoquer un ressenti personnel .Au fond, chaque combat est différent dans l existence bises
Cel
13 juillet, 2017 à 17:50
Coucou,
Merci pour ce partage. Il me touche.
J’aime beaucoup également ta photo, très délicate.
S’assoir, c’est comme attendre ? Ou ne plus espérer ?
Je ne comprends pas comment cela se transpose de façon concrète dans la vie quotidienne.
Bises
crystallia
13 juillet, 2017 à 10:51
Bonjour,
Merci à vous !
Bise
myriam
13 juillet, 2017 à 9:15
Bonjour Sylvie;
Magnifique témoignage!
Qui m’émeut et me touche au plus profond de mon coeur.
ça me rappelle m’a traversé du désert aussi.
Des mots justes, forts,beaux,pleins d’espérance aussi.
merci.
Lucie
13 juillet, 2017 à 8:01
Bonjour,
MERCI tout simplement, mais avec tout mon cœur!
Bises
Flo
13 juillet, 2017 à 6:49
Bonjour Sylvie,
Et merci pour ce partage de ton très beau récit. Tu as le ton juste, qui touche au coeur.
Bises