Bonjour à tous,
« Tu te souviens de ce livre, la Cinquième montagne ? », me demande Elédahiel.
Oui.
« A un moment du récit la ville dans laquelle s’était posé le héros est détruite et la femme dont il s’était épris décède. Avant de mourir elle lui dit qu’elle est désormais la ville car il ne lui dit pas que la ville est détruite. Tu t’en souviens ? »
Oui.
« Le héros ne rêve que de partir au plus vite alors. Il se dit qu’il n’a réalisé qu’un pieux mensonge et que plus rien ne le retient vraiment. »
Oui.
« Le fils de cette femme ne l’entend pas ainsi. Sa mère a dit que désormais elle était la ville. Or il voit qu’elle est morte et que la ville est détruite, il ne peut l’accepter. Sa mère doit vivre autrement, si sa mère est la ville, il faut reconstruire la ville. »
Je m’en souviens, cela a contrarié le héros qui s’est senti obligé de rester pour aider à la reconstruction.
« Une bataille peut être rapide mais ravagé tout un paysage prend du temps. Si ce n’est sur le moment, c’est en amont. Certaines choses doivent être mises en place.
Reconstruire prend autant voire plus de temps car la volonté qui permet de trouver des solutions ne peut naitre des cendres.
Elle nait dans le cœur, le cœur ouvert.
Avant ton éveil tout n’était pas parfait dans ta vie. Ta maman connaissait diverses difficultés et c’est toi qui l’aidais. Malgré tout tu ne rencontrais pas les difficultés de tes copines qui apprenaient durement certaines réalités sur le plan sentimental.
Le début de l’âge adulte est la pire période pour démarrer une vie de couple mais c’est un autre sujet. Juste une parenthèse pour rappeler que vous vous voyez offrir la possibilité de découvrir qui vous êtes de bien des manières. »
Et quelle est la meilleure période pour se mettre en couple au fait ?
« Tu ne le croirais pas si nous te le disions. Certains de tes lecteurs ont compris et tu peux comprendre aussi si tu réfléchis un peu.
Peu importe. Ce n’est pas le sujet.
Donc, bon gré mal gré le héros s’est décidé à aider à la reconstruction.
Est-ce que tu te souviens qu’une fois ta mère t’a dit, quelques mois après que tu sois retournée vivre chez tes parents, toi si tu gagnes au loto tu disparais et on ne te revoit pas ? »
Je me souviens, j’ai été surprise qu’elle pense cela.
« Elle ne le pense plus. »
Je sais.
« Avant ton éveil vous étiez très proches, vous aviez une bonne relation. »
Oui.
« C’est de nouveau le cas. »
Oui. C’était difficile tu sais. Je suis arrivée ici avec 0 explication satisfaisante. Et je ne voulais pas revenir. C’était compliqué. J’aurais voulu pouvoir partir et j’étais coincée.
On m’a demandé pourquoi je n’avais pas fait en sorte d’éviter l’expulsion. Ce n’est pas que je croyais qu’un miracle allait intervenir, c’est que je savais, je savais comment les choses allaient se passer ensuite.
Ma mère m’a littéralement harcelée avant même la fin de mes études, qu’est-ce que tu veux faire comme travail, qu’est-ce que tu vas faire, de quoi as-tu envie ?
Il faut que tu fasses ci il faut que tu fasses ça…
Quand du jour au lendemain j’ai été incapable de finir ma cinquième année, je me suis trouvée dans une impasse et je ne me sentais capable d’aller vers elle.
Je ne m’en sentais pas capable. Trouve un travail, trouve un travail, trouve un travail !!!!
Et quand j’ai effectivement arrêté mes études, elle était sur mon dos et je ne pouvais pas l’envoyer balader parce qu’effectivement je n’avais pas de travail.
Et le problème c’est que c’est à cette période que j’ai su avec précision à quoi allait ressembler le monde du travail que j’allais connaitre. Et tout s’est vérifié par la suite…
Pourquoi ce ne sont pas les chiffres du loto qui sont apparus dans ma tête ? Pourquoi c’est ce type d’informations franchement décourageantes ?
Je ne savais pas que j’étais médium à l’époque, peu importe.
Quand j’ai dû revenir vivre ici, je n’avais qu’une seule envie, repartir, loin, vite et sans avoir à jamais me retourner.
Aussi je comprends ton analogie avec ce héros qui voulait fuir la ville détruite.
Tout a détruit dans ma vie et ce qui m’a été proposé de reconstruire n’est pas ce par quoi moi j’aurais voulu commencer.
Ne serait-ce que parce que concrètement, tu te souviens de ce que tout le monde autour de moi pensait de moi à ce moment-là.
A un moment donné, j’étais prête à faire en sorte de devenir mandataire judiciaire par exemple. Je voulais une voie professionnelle plus intéressante et qui pourrait mettre tout le monde d’accord à commencer par moi.
Je n’avais pas envie de « reconstruire la ville ». Je me disais que je pouvais m’établir ailleurs.
Reconstruire prend du temps, beaucoup de temps. Et de l’énergie.
Et puis les bénéfices sont d’un autre ordre en fait.
C’est après coup qu’on réalise et qu’on apprécie. Mais pendant qu’on reconstruisait la ville, la vie ailleurs s’est poursuivie aussi.
Il faut encore du temps pour réaliser qu’on est bien là où on est et qu’on est satisfait de ce qu’on a accompli. Et qui ne se voit pas forcément ou ne représente rien à une échelle sociale.
« Arrive un jour le moment où il faut quitter la ville pour une autre. Vous ne vous sentez pas encore adapté à la vie ailleurs mais vous y aspirez tout de même. Ce qui est normal.
Les transitions aussi prennent du temps. Le temps de retrouver une certaine insouciance par exemple. Que personne d’autre n’a autour de soi si ce n’est ces adultes qui ont compris que ce qui compte c’est vivre en se faisant plaisir.
Pourquoi est-ce à cette copine que tu as parlé de l’achat de la bague ? »
Parce que je savais qu’elle se réjouirait avec moi. Elle fait partie des gens qui ont brisé une route linéaire pour pouvoir respirer à nouveau. Elle est comme moi sur certains points, si aujourd’hui on a une occasion de se sentir bien, on y va !
« Beaucoup de personnes trouveraient insensé de mettre une telle somme dans une bague alors que tu devrais être en train d’épargner pour acheter un logement. »
J’ai essayé, tu le sais, ce projet ne rencontre aucun écho en moi. La joie, je ne la trouve pas là.
Je ne discute pas avec ces personnes-là c’est tout.
« Tu n’as pas à justifier tes choix de vie. »
Je l’ai bien compris.
« Ces choix incompréhensibles pour beaucoup sont à l’origine de cet état d’esprit léger que tu as aujourd’hui. C’est ce que tes collègues ont du mal à comprendre, il est trop évident que tu ne croules pas sous une charge mentale quelconque.
Et que tu préfères aborder la vie côté plaisir. »
J’aime bien ce côté-là en fait !
« Il fallait réparer ta relation avec tes parents. Il fallait restaurer ta confiance en toi-même et ta foi dans la vie.
Il fallait construire également un chemin vers ta véritable personnalité et tes véritables aspirations.
C’est vrai que cela prend du temps, des années. Pendant ce temps autour de toi tout le monde semble mobiliser ses énergies bien différemment.
Les gens te disent que tu sembles plus jeune que ton âge. Tu vas voir que cela va durer un moment encore.
Tu approches doucement la quarantaine, attends juste un peu et tu verras apparaitre chez d’autres les premiers symptômes de la peur d’être passé à côté de sa vie.
Quand ta seule préoccupation est de savoir si finalement tu ne partiras pas en vacances un peu plus tard cette année.
Tu te poses aussi des questions dites plus sérieuses mais tu as compris que les réponses arriveront en leur temps. »
Comme tu dis.
« Tu réaliseras que souvent, le meilleur « ordre des choses » pour vous n’est pas celui qui vous sert de modèle.
Ce qui compte, c’est ce qui vous permet de sentir la joie jour après jour. »
Merci Elédahiel.
Bonne journée à tous
crystallia
2 mai, 2018 à 11:45
Coucou,
Merci Lara.
Bise
Bluebird
2 mai, 2018 à 11:20
Bonjour Sylvie!
Merci pour ce post… Ton message et celui d’Eledahiel me touche beaucoup. Il est si clair et puissant ! Cela me parle d’autres villes intérieures, reconstruites aussi apres des seismes..Ou en cours de transformation.
J’adore cette image.
Je te souhaite de savourer pleinement cette belle réalisation ! Ça mérite bien un solitaire, c’est clair
Bises
Lara
crystallia
24 avril, 2018 à 18:38
Bonjour,
Merci pour vos mots et partages.
Je n’ai pas réussi à relire cet article en entier, ce qui n’est pas courant.
Le Cambodge, les temples…
J’envisage un voyage en ce moment, j’hésite un peu en raison de son prix global mais j’ai bien envie de me laisser tenter.
Bise
passeuse
24 avril, 2018 à 18:33
RE:Fleur
Je viens de découvrir ces temples qui sont de toute beauté.
ça m’évoque calme, contemplation et même poésie!
Merci du partage.
bonne soirée
alexandre
24 avril, 2018 à 14:54
Bonjour Sylvie,
Ton article m a beaucoup touche. Depuis deux ans ,j ai du reconstruire mon existence ,ma ville.Eledahiel a raison quand il dit que les résultats ne sont pas forcément visibles socialement ; pour ma part, ces résultats sont intérieurs. Dans mon cas,j ai fui mon milieu d origine,ma famille, pour me reconstruire ailleurs.Pour certains,ce choix n aurait pas été le plus courageux mais pour moi c était le plus sage.Eledahiel a raison aussi quand il dit que retrouver l insouciance prend du temps.J ai tendance a retrouver cet esprit la depuis peu de temps. En fait, pour finir je citerais une amie qui a l époque m a dit que les gens qui détruisent des vies n en sont pas a leur coup d essai autrement dit que ravager une vie prends du temps. Eledahiel a raison aussi quand il dit que cela commence en amont. Je dirais que le diable réside dans les détails. Aujourd’hui je peux dire que sammael m a fourni toutes les réponses que je voulais. Cela m apaisé en un sens. Bises
Fleur
24 avril, 2018 à 11:41
Bonjour Sylvie,
Un lien vers un diaporama présentant : « Voyage au Cambodge à la visite des plus beaux temples »
https://www.futura-sciences.com/planete/photos/voyage-voyage-cambodge-visite-plus-beaux-temples-1128/#xtor=EPR-55-HEBDO-20180420-VIDEO-Voyage-au-Cambodge-a-la-visite-des-plus-beaux-temples
Bises
passeuse
24 avril, 2018 à 11:35
RE à ANNA LIVE
exactement » faire table rase ».
On ne peut pas reconstruire du solide avec des matériaux » pourris » ,n’est ce pas
Toute la maison risqueraient de s’écrouler à plus ou moins long terme.
C’est ce qui arrive à mes amis: ils n’ont pas assez déblayer , puis une partie du terrain est miné et en plus ils reconstruisent avec des matériaux pas de bonnes qualités.
Pas d’impatience, prendre le temps de bien faire les choses!
MOi aussi, je t’embrasse!
Anna Liva
24 avril, 2018 à 11:21
@ Bonjour Passeuse
Un grand MERCI pour ton conseil de prudence : Faire table rase et pas a moitié c’est ça ?
Ça me plaît comme ouvrage. Le « clefs en main » ne m’a jamais séduite. Chacun son trip
Je t’embrasse.
passeuse
24 avril, 2018 à 7:34
Bonjour Sylvie
Et merci ,de tout coeur à ELédahiel!
Je me retrouve ds toute ces transitions, ds chaque étape!
C’est tout à fait ça !
Bien vu la métaphore de « reconstruire la ville »
Oui, c’est vrai, ça prend du temps, de reconstruire toute une vie_ du temps et de la patience.
« les bénéfices sont d’un autre ordre »_ c’est exactement ça et j’ai du mal à le faire comprendre à mes ami(es) car de l’extérieur , on ne voit rien .et pourtant, je sais que tout est changé.
Ces 2 mois de mars et avril , j’ai posé de bonnes bases bien solides!
Un couple d’ami très proches a voulu aussi- reconstruire sa ville.
Malheureusement, elle n’a pas était détruite toute à fait et il reste beaucoup de zones d’ombres.Je pense que les fondations ne soient pas solides.Mon intuition me le dit et mes rêves aussi.
ILs m’écoutent quand je leur parle mais ne comprennent pas.
Tant pis, ils apprendront autrement!
J’aurai tellement voulu leur épargner d’autres coups durs…..
Beaucoup de gens ne sont pas sensibles à ce sentiment de « sentir la joie »
POur eux , c’est quelque chose d’éphémère!
Pour ceux et celles qui me liront- surtout prenez bien le temps de faire tomber toute la ville- qu’il n’en reste pas un petit bout et prenez également le temps de bien tout déblayer.
C’est une étape cruciale!
très belle et bonne journée à vous et à toi Sylvie.je vous embrasse
Anna Liva
24 avril, 2018 à 7:27
Bonjour Sylvie ☆
Il y a des mots en bleu que j’aurais besoin d’entendre entre quatre yeux
C’est complexe ce qui est discuté dans ce post. Mais je sens la force spirituelle qu’il porte.
Je n’ai pas eu dans ma vie de virage radicale voire de rupture franche dans le cours de ma vie. Je sais cependant que j’ai recontruis une ville. J’ai le sentiment que ma naissance est un virage dans ma généalogie. Je suis née dans une ville détruite. La reconstruction m’a pris beaucoup de temps et d’énergie.
Il n’y a aucune gêne aucun remord a profité de la joie que procure le sentiment d’avoir accompli notre ouvrage et en profiter avec insouciance. Ma ville n’est pas parfaite mais je m’y sens bien.
Ta photo est parlante à mes yeux….se frayer un chemin dans la roche et trouver la plage.
Je pense que j’aurais pu me mettre en couple entre 2 et 4 ans puis vers 7-8 ans mais ils n’étaient pas prêts enfin nos parents non plus lollll
Il m’a fallu retrouver l’insouciance ce que nous perdons totalement entre 22 et 25 ans. Âge où « dans lordre des choses » je me suis mariée et j’ai divorcée depuis. Il a bien raison Eledahiel !
J’espère pouvoir partager de nouveau ma joie de chaque jour d’être vivante !
Bon vent du Sud dans tes voiles.
Bises !