Bonjour à tous,
« Ta voix est toujours rauque. », me dit Ammiriah.
Oui, en fait je pense que c’est l’allergie le problème.
« Tes voies respiratoires sont irritées ? Comme la cliente de ce matin et d’hier ? »
Seigneur, elle m’a chauffé les oreilles. J’en avais marre. Plus je lui disais ce qu’il fallait qu’elle fasse, plus elle me disait combien elle en avait assez de toutes ses difficultés.
Je ne peux pas faire à sa place. D’autant qu’elle a un mari. Si tout est trop pour elle, pourquoi ce n’est pas à lui qu’elle explique ça ? Pourquoi c’est toujours elle qui appelle ? A l’évidence elle n’est pas remise de son récent souci de santé.
« Et la cliente d’hier ? »
Mon dieu le type de client que je déteste, celui qui a besoin qu’on lui tienne la main. Je sais pourquoi je n’ai pas été encouragée à devenir chargée de clientèle. Je ne sais pas comment ils font…
Le client pose question sur question, a peur de faire un pas tout seul…
Au secours !
La cliente d’hier avait besoin d’être rassurée, j’avais trois tonnes de choses à faire. Et il fallait que je reste là à lui répondre patiemment, tandis que loin de se contenter de poser des questions il fallait aussi qu’elle m’explique pourquoi elle en était là…
Concrètement, vu la situation je sais pourquoi elle en est où elle en est. Je sais aussi que ce n’est pas un drame.
Mais ces clients-là, je ne les côtoie quasiment plus. Là je découvre que la collègue qui les gère habituellement est absente et surprise c’est moi le binôme providentiel. Génial.
J’ai bien hâte qu’elle revienne. Je retrouverai mes clients habituels.
« Comme ce monsieur très peu charmant ? »
Non mais lui…
Et il voulait ma ligne directe en plus ! Jusqu’à maintenant il l’attend ! Ah non, je n’ai pas besoin de passer du temps au téléphone avec des personnes désagréables qui se pensent supérieures à moi qui plus est.
Tu n’es pas content que ton compte ait été bloqué par l’huissier ? Commence par changer de ton et peut-être que j’accepterai un arrangement avec toi.
En l’occurrence, je pense qu’il a compris qu’il peut se le mettre où il veut son arrangement.
« Certains ne comprennent pas que le banquier ne se mette pas en quatre pour eux. »
Ce n’est pas mon travail de préserver la relation commerciale. Il y en a qui le comprenne et il y a ceux qui pensent qu’ils peuvent faire pression sur moi. Qui me parlent de leur avocat…
Moi cela ne me gêne pas que le client prenne avocat. Qu’il fasse ce qu’il a à faire.
« Il y a un client qui va certainement te contacter. »
Il va appeler l’huissier. C’était la première fois qu’un notaire refusait de me donner le montant d’un prix de vente. Je me doutais qu’il y avait anguille sous roche. J’ai renseigné l’huissier qui n’a pas trainé.
Je devine la réaction du client quand il a appris ce qu’il était advenu du virement qu’il attendait. Mais je doute que ce soit moi qu’il appelle, ses comptes bloqués, il va appeler l’huissier. Moi je ne peux rien faire.
« Tu peux ordonner à l’huissier de renoncer à la saisie. »
Je pourrais oui, si j’ai des raisons de le faire, on est d’accord ? Lol !
Si tu me dis qu’il va m’appeler pour payer ses nombreuses dettes, il peut me contacter. Si c’est pour se plaindre, j’aime mieux qu’il aille vers l’huissier.
« Et cette cliente qui aujourd’hui veut arrangement car sa vieille mère malade vit dans la maison ? »
Mais quelle manipulatrice…
Combien de fois elle est venue me voir, ne m’a jamais fait part de cela et quand l’huissier lui délivre l’acte, voilà qu’elle nous sort la carte de la vieille mère malade.
J’aurais fait preuve de plus de compassion si je n’avais pas de raison concrète de ne pas lui faire confiance. C’est une menteuse qui n’a pas hésité à fabriquer de faux documents à un moment donné.
Alors je ne vais pas dire qu’elle n’a pas de mère âgée et malade. Mais je maintiens qu’il est étonnant qu’elle n’en parle que maintenant.
« Ca va ? »
Oui ça va. Tu te souviens qu’il y a quelques temps maintenant, j’avais cette cliente…
Quand je voyais son numéro s’afficher sur mon téléphone je me disais mais pourquoi Seigneur, pourquoi…
L’exemple de la cliente chiante qui a toujours un truc à demander, réclamer et que tu ne peux pas envoyer balader. Même sa chargée de clientèle ne la supportait plus.
Je croyais que j’en avais fini avec ces clients-là. Tu comprends ? Je sais que tu comprends.
En général mes clients, ils ne m’appellent pas. S’ils le font, c’est gentiment pour la plupart et parce qu’ils veulent qu’on s’entende.
Ceux qui ont l’habitude des chargés de clientèle qui les cajolent, ils me saoulent. Ils croient qu’ils me font une faveur en me proposant de trouver un accord.
Heureusement pour ceux-là, je suis une personne polie.
« Tu n’hésites pas à leur rappeler qu’ils ne sont pas face à leur chargé de clientèle. »
J’en ai marre des rapports de force et des réclamations.
Je dois parler à deux clients dans la journée, quand ils appellent. Tu voulais juste que je me rende compte de quelque chose n’est-ce pas ?
« Et l’ambiance est chaleureuse au bureau ? »
C’est un grand mot. Il y a une personne avec qui je m’entends bien. D’autres avec qui je m’entends. Et une autre personne.
« Je t’écoute, parle-moi de cette autre personne. »
Il n’y a pas grand-chose à dire. Je ne l’apprécie pas et elle ne m’apprécie pas non plus. Donc on s’en tient à des rapports professionnels.
« Plus personne ne t’ennuie parce que tu as prétendument plus d’argent ? »
Non.
« Certains t’ont proposé de te présenter aux élections du CSE. »
Je ne suis pas du tout intéressée. Je ne veux pas devenir représentante du personnel.
« Pourquoi ? »
Moi j’ai des idées tranchées. Et ce que désirent certains collègues ne m’intéresse pas. Ils veulent plus d’avantages pour les familles, je veux de meilleures conditions de travail et que l’on revoit certaines dispositions autour de la retraite, de la mutuelle et de la formation interne.
Je n’ai pas aimé ce que j’ai entendu lors de la réunion organisée pour nous faire part des évolutions nécessaires pour rester dans la course.
Je n’ai pas aimé ce qui a été dit sur le fait que les attentes des clients nous amènerait « peut-être » à envisager des horaires plus élastiques.
C’est ce genre de points qui m’intéresse. pas les chèques-vacances en lieu et place de ce que propose déjà le CE.
L’évolution du droit du travail fait qu’il sera de plus en plus difficile de s’opposer à certaines évolutions, pour reprendre le terme. Je ne comprends pas que je continue d’entendre, le CE ne propose pas assez d’activités pour les enfants quand des chantiers d’importance sont sur la table et que la Direction est prête à nous faire part de ses vœux.
Et puis j’ai été déçue de voir tant de monde prêt à renoncer si vite à un acquis par crainte des effets du prélèvement à la source. Moi non plus je ne suis pas ravie de voir un chiffre inférieur à ce dont j’avais l’habitude sur ma fiche de paie.
Pour autant, il faut réfléchir.
Lors d’une réunion syndicale à laquelle j’ai assisté, j’ai entendu la colère de ceux qui estiment qu’on leur demande beaucoup pour ce qu’on les paie. J’avoue que je me demande à quel moment cette colère devient le ressentiment que je peux voir chez certains, plus âgés.
Je me dis que je ne veux pas en arriver là. Aujourd’hui d’un point de vue purement matériel j’ai une vie facile. Parce que la vie m’a présenté des choix qu’il faut bien admettre que j’ai accepté.
Mais si demain s’en présentent d’autres, quel sera mon état d’esprit ? Les accepterais- je et les conséquences avec ?
Je ne suis pas en colère pour la simple raison que finalement j’arrive toujours à avoir ce que je veux. Même des siècles après.
Du coup je continue de croire que j’aurais ma maison alors que je viens presque de démarrer mon PEL.
« Tous les chemins mènent à Rome. »
Parait-il.
« Économiser ce n’est pas amusant pour une belle petite fille. C’est plus drôle d’aller en Thaïlande ou d’acheter de beaux bijoux, non ? Imagine, tu aurais économisé autant que tu pouvais pour acheter un bien et ensuite il aurait fallu vivre, payer les taxes foncière et d’habitation, les charges, la taxe des ordures ménagères…
Alors que c’était bien la Thaïlande ou Venise ou la Barbade ou New York. Non ?
En outre, il y a toujours à faire dans une maison. C’est plus drôle de pouvoir aller passer l’après-midi à la plage.
Tu n’es pas en colère, tu n’es pas aigrie, mais tu sais ce qu’est le choix. Oui, tu as parfaitement compris, aussi bien que si tu étais du Milieu.
Tout a des conséquences. Ce que vous appelez un prix. Vous avez le choix chaque jour de vous voir en victime ou non.
Tu as pensé à ce petit voyage dans la Caraïbe que nous te suggérons ? »
Oui, il ressemble de plus en plus à un voyage à Paris ou Marseille fin aout.
« Si tu veux tu peux repartir. »
Je suis trop découragée par l’absence de plage chaude et ensoleillée durant toute une partie de l’année.
« Il y a d’autres choses. »
Je sais bien. Je ne suis pas motivée pour repartir.
« Contente-toi d’aller à la plage alors. Chaque coucher de soleil y est différent. Chaque journée apporte ses occasions de choisir la vie ou la survie.
Chaque seconde est un cadeau. Aime et laisse-toi aimer. Tu comprendras ces derniers mots. Ils sont plus profonds qu’il n’y parait.
Tu ne fais pas partie de ceux qui pensent que la vie offre finalement peu de joie. Et tu es célibataire sans enfant.
Continue de vivre ta vie à ta façon. »
Merci Ammiriah.
Bonne journée à vous
crystallia
28 mars, 2019 à 11:58
Coucou,
Mon rêve de tour du monde me revient en tête…
Et je n’ai pas envie de le chasser lol.
Bon, il va être l’heure d’aller gérer les charmants clients, heureusement il fait beau et chaud.
Merci à vous.
Bise
Anna
28 mars, 2019 à 6:39
Bonjour Sylvie
Arrr…ça me prend a la gorge ton récit des clients chiants ! C’est vrai que selon certains moments ces situations de travail se présentent ou pas.
Et je vois de plus en plus que ça tient à mon état d’esprit du moment que je ne vois pas ou ne veut pas regarder en face. Alors, maintenant quand ça chauffe au travail, je me dis, ben Anna qu,est-ce qui vibre pas bien en ce moment en toi ?
Se laisser aimer. Je le note comme un Mantra. L’argent à mon sens, ça vient de surcroît.
Belle journée à toi.
Bises !
Alexandre
28 mars, 2019 à 1:59
Bonsoir Sylvie,
Ton article amène a un débat profond :a quel moment est on dans la survie, quand on a peu d argent mais qu’on fait avec ou quand on a un bon salaire mais qu’on ne sait pas en profiter? Selon moi, la survie se situe dans le deuxième cas et donc le problème vient de notre état d’esprit, pas du montant de notre salaire ou de nos allocations. Attention, je ne dis pas qu’il ne faut pas d argent mais seulement qu’il ne doit pas être notre maître. Beaucoup de gens oublient la beauté de la vie telle que manger un sandwich sur la plage ou une glace italienne. Ou admirer un coucher de soleil. Ses choses la ne s’achètent pas où presque…Perso, mes besoins sont très modestes mais sait quand même profiter des petits bonheurs de la vie. Après, c est a chacun de voir et faire ses propres choix de vie bises