Ce qui me plait vraiment

Bonjour à tous,

« Alors, qu’est-ce que tu veux pour ton anniversaire ? », me demande Sammael.

Une enceinte connectée.

« Vraiment ? »

Oui.

« Tu vas te la faire offrir ? »

Non, je vais me l’offrir.

« Tu es certaine que c’est ce dont tu as envie ? »

C’était le cas ce matin en tout cas.

« Pourquoi ? »

J’en ai marre des pubs Youtube. 

« Tu pourrais t’offrir un abonnement à un site de musique. Il n’y aurait plus de pub pendant que tu vaques à tes occupations du matin.

Aussi. Je vais voir.

« Tu ne veux pas t’offrir un vrai cadeau ? Comme un sac… »

Une enceinte connectée est un vrai cadeau.

« Et si tu t’en lasses au bout de quelques jours ? »

Je vais aller faire les boutiques et je me déciderai à ce moment-là.

« Tu veux un nouvel appareil photo. Pourquoi ne l’achètes-tu pas ? »

C’est stupide mais je suis sentimentalement attachée à celui que j’ai déjà. Même s’il commence à montrer des signes d’usure…

« Tu es impulsive, Sylvie. Cela faisait un bon moment que tu n’étais plus ennuyée par les pubs. Depuis ce matin, il y en presque au début de chaque chanson alors tu t’énerves et tu veux une enceinte connectée.

C’est la même chose avec ton Ipad, il commence lui aussi à montrer des signes d’usure alors tu penses déjà au prochain. Et tu veux le même, Ipad pro doré.

Prends le temps de déterminer ce qui te fera vraiment plaisir. Ce ne sera pas l’enceinte. Sylvie toujours dans la lune. L’abonnement à un site de streaming serait mieux pour toi.

Pourquoi vous ne me laissez pas entrer en transe ?

« Pas toute seule. Si tu entres en transe alors que tu avec une personne en qui tu as confiance, nous te laisserons plonger.

Il y a beaucoup d’états spirituels que tu n’as pas expérimenté dans cette vie. Tu n’en avais pas besoin.

Si tu en ressens le besoin aujourd’hui, tu seras accompagnée mais pas seulement astralement.

Nous ne pouvions pas te laisser expérimenter la transe chez tes parents.

Et pas non plus quand tu es seule chez toi. »

Je comprends. Je crois. 

« Tu dois te faire plus confiance. Nous voyons plus d’assurance depuis quelques semaines au travail et plus de sérénité dans la vie de tous les jours également.

Aujourd’hui ce collègue qui s’efforce de faire fi des conséquences de ses ennuis de santé a dit cette chose très juste à ton sujet, tous les jours elle sourit en arrivant ici, même si par ailleurs elle rencontre des soucis. Quand elle arrive au travail, elle les laisse derrière elle.

Il sait de quoi il parle, lui aussi chaque jour, il sourit. Tu perçois ses douleurs mais il ne les dit jamais.

D’autres en revanche ne comprennent pas. Tu demeures un mystère partiel. A la fois floue et bien tangible.

Comme cette collègue ce matin, qui a avoué franchement qu’elle aimerait bien connaître tes secrets. »

Je n’ai pas de secret.

« C’est vrai ? »

Aucun que je souhaite partager avec elle.

« On ne sait pas quand tu es triste. Ou autre chose. »

Il y a des personnes qui savent toujours. Si je suis triste. Ou autre chose.

« Et il y a ceux qui supposent. En fonction des quelques éléments dont ils disposent. Cette bague à ton annulaire gauche n’est pas discrète. Le seul bijou que tu ne changes jamais.

Ce tatouage à ta cheville gauche intrigue également. Plus que les autres.

Tu as pris du poids aussi. Et cela ne semble pas te gêner. Pourquoi cela ne semble pas te gêner ?

Tu rentres de vacances en outre. Tu ne peux pas être partie seule. »

Et si, je suis partie seule. Il y a un collègue qui m’a posé la question !

« Tu ne vis pas comme tout le monde. »

C’est vrai. J’ai une vie atypique. D’après les autres. 

« Tu ne bois pas d’alcool, pas de café, tu ne fumes pas, tu ne fais pas de sport pour le plaisir, tu ne te drogues pas, tu ne recherches aucune forme d’ivresse.

Où se trouve ton exutoire ? »

Ailleurs il faut croire. Je suis une bonne râleuse, d’après mes proches.

« Tu es capable de rester longtemps célibataire. »

J’ai bien compris que ce n’était pas très courant !

« Tu n’as pas eu peur de t’engager dans une relation avec une personne rencontrant des ennuis de santé. »

Que te dire, j’ai eu peur oui. Au départ. Mais on ne vit qu’une fois. Et en plus, on vit au présent.

Je vis mon présent. 

« Et tu souris tous les jours. »

J’ai appris à sourire il y a longtemps, d’abord pour moi-même. J’aime sourire et trouver des raisons concrètes de le faire.

Et ce n’est pas dur, je l’ai appris aussi.

« Vous n’aviez pas du tout la même vie ou les mêmes obligations. »

C’est vrai. Mais je pense que cela nous sert finalement. 

« Tu vois la vie de manière très légère parfois. »

Trop tu veux dire ?

« Non, juste très légère. Sylvie qui se demande déjà à quoi ressembleront les prochaines vacances. »

C’est mieux que de penser au boulot ou aux courses ! Ou au fait que le salaire n’arrive que la semaine prochaine.

« Ou à la collègue qui te vole systématiquement ta place de parking l’après-midi. »

Où est-ce qu’elle se gare le matin ? Pourquoi est-ce qu’elle ne retourne pas au même endroit ?

« Parce que ta place est plus proche de la sortie. Voilà pourquoi. »

Je vois. 

« Pourquoi tu ne t’offres pas un bijou ? »

J’y pensais aussi. Mais clairement je n’ai pas besoin d’un collier.

« Tu dis cela à cause de la vingtaine que tu possèdes déjà et qui te saute aux yeux depuis que tu as ce nouveau présentoir ? »

Lol, je n’avais pas réalisé. 

« Mais tu as envie d’une longue chaine et d’une médaille. »

C’est vrai en plus…

« Tu verras ce que tu trouves. En outre il reste de la place sur la partie des colliers en or blanc. »

Tu te moques !

« Achète ce qui te touche vraiment. Et ce ne sera ni un Ipad ni une enceinte connectée. »

Lol !

« Tu voudrais un autre tatouage ? »

Un dernier je pense. Mais il ne sera pas visible. 

« Contrairement aux autres. »

Voilà.

« Passe une belle nuit. »

Merci Sammael.

Bonne journée à tous