Ma chère maman…

Bonjour à vous,

Je voyage dans deux jours.Toutefois comme je vous l’avais expliqué il s’agit d’un événement familial. Dans la même semaine, ma mère, ma tante, mes cousines et moi voyageons vers Paris.

Je pars le même jour que ma mère. Tandis que Chouchou m’offrait mon billet, elle était assise avec nous sur la terrasse. J’ai contacté Camille pour savoir si elle pourrait m’héberger. Ma mère a alors INSISTÉ pour venir avec moi. J’ai été surprise mais j’ai cédé devant son insistance.

Seulement il se trouve qu’elle reste à Paris plus longtemps que moi. Donc il lui fallait songer à son hébergement la semaine suivante. Elle a demandé à mon frère de solliciter un vieil ami de la famille.

Plutôt que de contacter elle-même une de ses amies, parce que celle-ci a un rythme de vie particulier.

Elle a vaguement chercher un Airbnb ou chambre d’hôtel mais elle a vite renoncé car pas de budget pour ce qu’elle voudrait.

Mais voilà. Ce matin elle nous annonce qu’elle ne sera finalement pas reçu par le vieil ami. Il compte justement voyager…

Sa sœur lui a proposé de l’accompagner chez l’une de ses filles, elle ne veut pas. Et se retrouve sans option à deux jours du voyage.

Je n’ai pas compris quand j’ai entendu cela. Hier elle était chez le coiffeur. Elle ne fait que parler de ses tenues, elle a songé à ses chaussures, elle avait hâte de récupérer la valise qu’on lui prête mais elle ne sait pas où elle va dormir pendant toute une semaine.

Une semaine.

Hier, nous avons eu une journée épuisante car nous avons fini le carrelage de la cuisine et nous avons fait beaucoup de nettoyage et rangement ensuite.

Aujourd’hui nous avions simplement prévu de nous détendre tranquillement. Jusqu’à ce que ma mère arrive avec sa bombe.

Alors je la connais assez pour reconnaître ses mécanismes de défense. Je sais que quand elle a peur car se sent impuissante, elle se réfugie dans la futilité. Mais ce que je lui reproche, c’est de n’avoir pas cherché de solution par elle-même, ne serait-ce qu’en demandant de l’aide.

Elle attend qu’un tiers lui apporte une solution miracle. Elle me dit qu’elle espère qu’un de mes cousins (du côté de mon père !) pourra l’héberger (elle n’a rien fait pour le contacter, c’est lui qui m’a appelé pour qu’on se voit à l’occasion de ce séjour, moi !).

Elle attend que tout vienne de l’extérieur. Elle ne veut rien demander en fait. Arguant qu’elle a reçu tout le monde au fil des années…

Ce n’est pas si simple.

Tout le monde n’est pas comme elle. A commencer par ses sœurs. Par exemple. Elle reste donc là, avec sa peur et son immense espoir qu’une solution miracle lui sera apportée sans doute par l’un de nous trois.

Personnellement je ne peux pas lui offrir 8 jours d’hôtel. Pas au pied levé, alors que j’ai déjà organisé mes propres dépenses. Mon frère et ma sœur non plus. A 3 ?

On paye déjà l’avion.

Aussi voilà ma décision, si elle revient vers moi pour que je l’aide à contacter quelqu’un ou à réserver une chambre près de l’aéroport pour sa dernière nuit, je vais l’aider. Parce qu’elle me l’aura demandé. C’est tout ce que je ferai.

Rappelons qu’une solution lui a été proposée. C’est une chose de dire je ne veux pas. Il faut savoir assumer un refus. Ou changer d’état d’esprit. Ce choix-là ne m’appartient pas, ce n’est pas le mien. Elle choisira son chemin.

Pourvu qu’elle sache éviter celui du ressassement.

Une superbe journée à vous